Et si à l’heure actuelle, j’ai coupé les ponts avec certaines personnes, c’est qu’elles m’ont donné les ciseaux.
Auteur: Maxime MarquetteTu sais, ce n’est pas moi qui ai commencé.
J’ai longtemps été celle qui raccommodait.
Celle qui pardonnait.
Celle qui comprenait.
Mais ils m’ont donné les ciseaux…
Petit à petit.
Coup par coup.
Blessure par blessure.
Un mensonge ici.
Une trahison là.
Une absence de trop.
Tu vois, j’étais pognée dans leur game.
À réparer leurs dégâts.
À excuser l’inexcusable.
À justifier l’injustifiable.
Chaque promesse brisée était une lame.
Chaque parole blessante, un ciseau plus aiguisé.
Chaque regard froid, une invitation à couper.
Ils m’ont appris la géométrie de la distance.
L’art de la séparation.
La science du détachement.
Je ne voulais pas être celle qui coupe.
Celle qui part.
Celle qui abandonne.
Mais ils ont insisté…
Avec leur indifférence.
Avec leur négligence.
Avec leur violence douce.
Alors j’ai pris ces ciseaux qu’ils m’ont tendus.
J’ai regardé les fils qui nous liaient.
Ces fils usés.
Ces fils toxiques.
Un à un, je les ai coupés.
Sans bruit.
Sans drame.
Sans regret.
C’était ça ou m’étouffer.
C’était ça ou me perdre.
C’était ça ou mourir à petit feu.
Maintenant, je respire.
Je vis.
Je grandis.
Certains diront que j’ai abandonné.
Que j’ai lâché prise trop vite.
Que j’aurais dû persévérer.
Mais ils ne savent pas…
Les nuits d’insomnie.
Les larmes silencieuses.
Les espoirs déçus.
Tu sais quoi?
Parfois couper les ponts, c’est construire des ailes.
Parfois partir, c’est se retrouver.
Parfois dire non, c’est se dire oui.
Alors oui, j’ai coupé les ponts.
Mais je n’ai fait qu’utiliser leurs outils.
Leurs ciseaux.
Leur indifférence.
Et aujourd’hui…
Je remercie ces ciseaux.
Je bénis ces coupures.
Je célèbre ces distances.
Car dans ces espaces vides…
J’ai retrouvé ma paix.
J’ai reconstruit mes forces.
J’ai redécouvert ma valeur.
Les ponts coupés deviennent des tremplins.
Les liens brisés, des libérations.
Les absences, des présences à soi.
Alors merci pour les ciseaux.
Ils m’ont appris à tailler dans le vif.
À choisir ma vie.
À protéger mon âme.
Et si un jour tu me croises…
Sur l’autre rive de ces ponts coupés…
Tu verras une femme libre.
Une femme en paix.
Car parfois…
Les plus beaux jardins naissent…
Après avoir taillé les mauvaises herbes.