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Déçu mais pas surpris.
Crédit: Adobe Stock

T’sais, je l’ai vu venir.
Comme un nuage noir à l’horizon.
Comme une tempête qui se prépare.

Les signes étaient là.
Dans tes silences qui s’allongeaient.
Dans tes promesses qui s’effritaient.
Dans tes regards qui fuyaient.

Je suis pas cave.
J’ai tout vu venir.
Comme un film qu’on regarde pour la deuxième fois.
Comme une pièce qu’on connaît par cœur.

Les menteries s’empilaient.
Une par une.
Doucement.
Subtilement.

T’étais rendu champion.
Des excuses bidon.
Des «je peux pas».
Des «une autre fois».

Ça fait mal pareil.
Même quand on s’y attend.
Même quand on le sait.
Même quand on l’a vu venir de loin.

C’est comme une gifle au ralenti.
Tu la vois arriver.
Tu sais qu’elle va faire mal.
Mais ça pique pareil.

Y’a quelque chose de pire que la surprise.
C’est l’attente.
L’observation.
La confirmation.

Voir ses doutes se concrétiser.
Ses peurs se matérialiser.
Ses intuitions se confirmer.

C’est comme être pogné dans un mauvais film.
Tu connais la fin.
Mais t’es obligé de regarder jusqu’au bout.
Impuissant.

J’aurais aimé avoir tort.
Être parano.
Être trop méfiant.
Être dans le champ.

Mais non.
T’as joué ton rôle à la perfection.
Exactement comme je l’avais prévu.
Sans une seule surprise.

La déception…
C’est pas dans le geste.
C’est dans la confirmation.
De ce qu’on savait déjà.

C’est comme un diagnostic qu’on redoutait.
Les tests confirment.
La maladie est là.
Exactement où on pensait.

Tu pensais peut-être me surprendre?
Me démolir?
Me détruire?

Surprise!
J’étais déjà blindé.
Déjà préparé.
Déjà ailleurs.

C’est ça le truc avec la déception sans surprise.
Elle fait moins mal.
Elle blesse moins.
Elle tue moins.

Parce qu’on a eu le temps.
De construire nos défenses.
De préparer notre sortie.
De planifier notre survie.

Alors oui, je suis déçu.
De voir que j’avais raison.
De constater que mes craintes étaient fondées.
De réaliser que mon instinct ne mentait pas.

Mais surpris?
Pantoute.
Pas une miette.
Pas un brin.

C’est comme ça qu’on grandit.
En apprenant à lire les signes.
À écouter son gut.
À faire confiance à ses intuitions.

La prochaine fois…
Je saurai encore mieux.
Je verrai encore plus clair.
Je partirai encore plus tôt.

Parce que la vraie surprise…
Ce serait de continuer à être déçu.
Par les mêmes personnes.
Pour les mêmes raisons.

Alors merci.
Pour cette leçon qui confirme toutes les autres.
Pour cette déception prévisible.
Pour ce scénario tellement attendu.

Tu m’as rendu service.
En étant exactement…
Qui je pensais que tu étais.

Et ça…
C’est peut-être la seule surprise.
De réaliser que parfois…
La pire déception…
C’est d’avoir eu raison depuis le début.

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