Je ne suis pas en colère contre moi d’avoir donné mon amour aux mauvaises personnes; elles étaient sans doute celles qui en avaient le plus besoin.
Auteur: Maxime MarquetteMon amour était une lanterne.
Dans leur nuit.
Dans leur vide.
Ils étaient blessés.
Comme des oiseaux.
Aux ailes brisées.
Je ne regrette pas.
D’avoir été.
Leur soleil.
Les âmes cassées.
Cherchent toujours.
La lumière.
J’ai donné sans compter.
À ceux qui comptaient.
Chaque miette.
Leur soif était immense.
Comme des déserts.
Sans pluie.
Je ne me blâme plus.
D’avoir été.
Leur oasis.
Les cœurs vides.
Sont des puits.
Sans fond.
J’ai versé mon amour.
Dans leurs gouffres.
Sans fin.
Ils prenaient tout.
Comme la terre sèche.
Boit la pluie.
Je ne me reproche plus.
D’avoir été.
Leur source.
Les êtres blessés.
Sont des jardins.
Mal aimés.
J’ai semé des fleurs.
Dans leurs terres.
Arides.
Ils ont pris mes graines.
Sans jamais.
Les faire pousser.
Je ne regrette pas.
D’avoir été.
Leur printemps.
Les âmes perdues.
Sont des boussoles.
Déréglées.
J’ai été leur nord.
Leur repère.
Leur étoile.
Ils cherchaient un guide.
Dans leur nuit.
Sans lune.
Je ne me condamne plus.
D’avoir été.
Leur phare.
Les cœurs gelés.
Sont des hivers.
Sans fin.
J’ai donné ma chaleur.
À ceux qui tremblaient.
De froid.
Ils ont pris mon feu.
Sans apprendre.
À l’allumer.
Je ne me blâme plus.
D’avoir été.
Leur foyer.
Les êtres vides.
Sont des vases.
Fêlés.
J’ai versé mon âme.
Dans leurs fissures.
Sans fond.
Ils ont bu ma vie.
Sans jamais.
Se remplir.
Je ne regrette rien.
Car j’ai été.
Fidèle à moi-même.
Mon amour était pur.
Comme l’eau.
Des sources.
Leur besoin était profond.
Comme les racines.
Des arbres morts.
Je reste debout.
Plus forte.
Plus sage.
Car donner.
M’a appris.
À recevoir.
Leur vide.
M’a enseigné.
Ma plénitude.
Leur ombre.
M’a révélé.
Ma lumière.
Je ne suis pas victime.
Je suis.
Apprentie.
De l’amour.
De la vie.
De la sagesse.
Car même mal reçu.
L’amour donné.
N’est jamais perdu.
Il revient toujours.
Comme les vagues.
À l’océan.
Plus fort.
Plus pur.
Plus vrai.