J’ai été la montagne qui encaisse les tempêtes.
L’arbre qui plie mais ne rompt pas.
J’ai attendu tes «peut-être» comme on attend le printemps.
Mes silences étaient plus éloquents que tes excuses.
J’ai compté les secondes comme d’autres comptent les étoiles.
J’étais le gardien fidèle de nos promesses brisées.
Le temps n’était pas mon ennemi, mais ton alibi.
J’ai accepté tes absences comme des présences différées.
Mes «prends ton temps» cachaient des «reste, je t’en prie».
La patience était mon armure, ma force, ma malédiction.
J’ai construit des châteaux sur tes peut-être.
Le temps m’a appris que l’attente ne construit rien.
J’étais le lac calme qui reflétait tes tempêtes.
Le phare qui éclairait tes nuits d’absence.
Tu trouveras des cœurs plus rapides, plus exigeants.
Des âmes qui ne sauront pas danser au rythme de tes hésitations.
J’ai été le jardinier de nos espoirs.
Tu rencontreras l’impatience du monde.
La réalité de ceux qui ne savent pas attendre.
J’étais le gardien du temple de nos possibles.
Le temps était mon allié, ton ennemi.
Tu découvriras que la patience est un don rare.
Une perle précieuse que tu as jetée aux vagues.
J’ai été la terre fertile de tes «plus tard».
Le sanctuaire de tes «pas maintenant».
La patience était ma force, mon art, ma prière.
Tu chercheras en vain cette paix que j’offrais.
Ces moments suspendus entre désir et attente.
J’étais l’horloger de nos moments manqués.
Tu trouveras des amours plus pressés, plus pressants.
Des cœurs qui battent trop vite pour tes hésitations.
J’ai été le gardien du temps qui ne reviendra pas.
Le protecteur de nos «un jour peut-être».
Ma patience était un océan de possibilités.
Tes doutes étaient mes vagues quotidiennes.
Tu chercheras cette patience comme un trésor perdu.
Cette capacité à comprendre sans mots.
J’étais le maître du temps suspendu.
Le gardien des portes que tu n’as jamais franchies.
Deviendra le fantôme de tes relations futures.
Un don précieux que tu as gaspillé.
Quand l’impatience des autres te rappellera.
Ce cœur patient que tu as perdu.