C’est à force d’être trop gentils qu’un jour les autres finissent par vous rendre méchants.
Auteur: Maxime MarquetteLa gentillesse, cette fleur délicate qui s’épanouit dans le jardin de notre âme.
Au début, elle est si belle, si pure.
Nous la cultivons avec amour, l’arrosons de notre bienveillance.
Et peu à peu, les pétales de notre gentillesse se froissent.
Et lentement, insidieusement, l’amertume s’installe.
Cette graine noire qui germe dans l’ombre de notre bonté.
Combien de fois avons-nous entendu : «Tu es trop gentil» ?
Comme si la gentillesse était une tare, une faiblesse à corriger.
Mais la gentillesse n’est pas faiblesse. Elle est force.
Une force qui demande du courage, de la persévérance.
Car être gentil dans un monde cruel, c’est nager à contre-courant.
C’est résister à la tentation de la facilité, de l’indifférence.
Pourtant, à force d’être piétiné, même le plus doux des cœurs s’endurcit.
À force d’être exploité, même la plus généreuse des âmes se referme.
C’est alors que la métamorphose commence.
La gentillesse se mue en méfiance, la bonté en cynisme.
Nous qui offrions notre confiance, nous la gardons désormais jalousement.
Est-ce là le prix à payer pour survivre dans ce monde ?
Devons-nous vraiment troquer notre humanité contre une armure ?
Car céder à la méchanceté, c’est laisser le mal triompher.
C’est abandonner ce qui fait de nous des êtres humains.
Alors que faire ? Comment préserver cette flamme de bonté ?
Comment rester gentil sans se faire dévorer ?
La réponse est dans l’équilibre, dans l’assertivité.
Être gentil, oui. Être un paillasson, jamais.
Offrir sa bonté, mais pas à n’importe quel prix.
Car la vraie gentillesse n’est pas aveugle. Elle est lucide.
Elle dit «non» quand il le faut, sans culpabilité.
Elle choisit avec discernement à qui elle s’offre.
Car la gentillesse est un trésor, pas un dû.
Et ceux qui en abusent ne la méritent pas.
Parfois, elle nous laisse meurtris, désabusés.
Un monde où règne la loi du plus fort, du plus cruel.
Offrons-la à ceux qui la méritent, qui la respectent.
Protégeons-la comme le joyau précieux qu’elle est.
Et si parfois la méchanceté nous tente…
Si parfois nous voulons rendre coup pour coup…
Pas par naïveté, mais par courage.
Car il faut plus de force pour rester bon que pour devenir méchant.
La gentillesse n’est pas une destination, c’est un chemin.
Mais c’est le seul qui mène à un monde meilleur.
Alors marchons-y, la tête haute et le cœur ouvert.
Soyons cette lumière dans l’obscurité.
Cette main tendue dans un monde de poings fermés.
Car au final, ce n’est pas la méchanceté qui change le monde.
C’est la gentillesse, obstinée, résiliente, indomptable.
Celle qui se relève après chaque chute.
Celle qui brille encore plus fort dans l’adversité.
Oui, parfois les autres nous rendront méchants.
Mais c’est à nous de choisir qui nous voulons être.
Méchants par dépit ou gentils par conviction ?
La réponse est en nous. Elle a toujours été là.
Dans ce cœur qui, malgré les blessures, continue d’aimer.
Dans cette âme qui, malgré les déceptions, continue d’espérer.
Car au fond, nous le savons tous…
Alors chérissons-la, protégeons-la, partageons-la.
Car c’est elle, et elle seule, qui fera de ce monde un endroit meilleur.
Un sourire à la fois. Un geste de bonté à la fois.
Jusqu’à ce que la gentillesse ne soit plus l’exception, mais la norme.
Jusqu’à ce que nous comprenions tous…
Que la vraie force réside dans la douceur.
Et que le vrai pouvoir est celui de l’amour.