
J’avais besoin de te perdre pour pouvoir me retrouver.
Dans tes bras, j’oubliais qui j’étais.
Dans ton absence, je me suis redécouverte.
Chaque parcelle de mon être s’effaçait pour te faire plaisir.
Je devenais l’ombre de moi-même, un écho lointain de la personne que j’étais autrefois.
Ton départ a créé un vide immense en moi.
Un gouffre sans fond où mes larmes coulaient sans retenue.
J’ai hurlé ton nom dans le silence de ma chambre.
J’ai maudit le destin qui nous séparait.
Les nuits étaient longues, interminables.
Le lit, trop grand sans ta présence.
Comment peut-on autant souffrir et pourtant continuer à respirer?
Comment le cœur peut-il se briser et continuer de battre?
L’univers est-il si cruel qu’il nous arrache ce que nous aimons le plus?
Et puis, lentement, j’ai commencé à entendre ma propre voix.
Faible au début, presque imperceptible sous les décombres de notre histoire.
Ma voix, que j’avais tue pour faire résonner la tienne.
Je me suis rappelée de mes rêves, ceux que j’avais mis de côté.
J’ai redécouvert mes passions, ensevelies sous notre amour dévorant.
J’ai recommencé à prendre des décisions pour moi, et non pour nous.
Chaque pas loin de toi me rapprochait de moi-même.
Chaque jour sans toi renforçait mes propres fondations.
Elle devenait sagesse, force, résilience.
Tu m’avais habitée si longtemps que j’avais oublié comment vivre seule.
Maintenant, j’apprenais à danser avec ma solitude.
À savourer le silence plutôt qu’à le craindre.
À me tenir debout sans m’appuyer sur personne.
Une étrangère familière qui reprenait vie sous mes yeux.
Cette femme qui se tenait droite malgré les cicatrices.
Elle a sculpté une partie de mon âme à jamais.
Mais je comprends maintenant que certains amours sont des prisons dorées.
Des cages si belles qu’on oublie qu’elles nous empêchent de voler.
Je t’aimais tellement que je m’oubliais.
Tu m’aimais tellement que tu ne voyais plus qui j’étais vraiment.
Deux âmes qui s’étouffaient en pensant se sauver.
La distance entre nous a créé l’espace dont j’avais besoin pour grandir.
Pour étirer mes ailes repliées depuis trop longtemps.
Pour sentir à nouveau le vent de la liberté sur mon visage.
Tu cherchais une moitié, mais je suis un tout.
Tu voulais me compléter, mais j’étais déjà complète.
L’amour véritable ne comble pas un vide, il célèbre une plénitude.
Ta présence me définissait, ton absence m’a libérée.
J’élève des murs à mon image, solides et lumineux.
Je plante des jardins où fleurissent mes propres désirs.
Je trace des chemins qui me mènent vers moi-même.
La douleur de ton départ sera toujours une cicatrice sur mon cœur.
Mais les cicatrices ne sont-elles pas les preuves que nous avons survécu?
Qu’après la blessure vient toujours la guérison?
Demain, je me réveillerai encore plus forte qu’aujourd’hui.
Après-demain, ton souvenir sera moins vif, moins douloureux.
Je te remercierai même, silencieusement, de m’avoir laissée partir.
Car en te perdant, j’ai gagné bien plus que je n’aurais pu imaginer.
J’ai gagné la liberté d’être moi-même, sans compromis.
J’ai gagné la connaissance de ma propre force.
J’ai gagné le droit de construire une vie qui me ressemble vraiment.
Et quand l’amour frappera à nouveau à ma porte, je serai prête.
Non pas comme une moitié cherchant son complément.
Mais comme un être entier, offrant sa plénitude à un autre être tout aussi complet.
J’avais besoin de te perdre pour me retrouver.
Et maintenant que je me suis retrouvée, je ne me perdrai plus jamais.
Même dans les bras d’un autre.
Même dans les tempêtes de la vie.
Car la plus belle histoire d’amour sera toujours celle que nous écrivons avec nous-mêmes.
Une histoire où nous sommes à la fois l’auteur et le personnage principal.
J’avais besoin de te perdre pour pouvoir me retrouver.
Et finalement, c’était le plus beau cadeau que tu pouvais me faire.