Trafic ou santé : Le Québec doit-il vraiment sacrifier les malades de Montréal pour un troisième lien à Québec ?
Auteur: Jacques Pj Provost
La scène politique québécoise est en ébullition : alors que le gouvernement Legault s’entête à investir des centaines de millions dans le fameux troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis, les urgences de Montréal, et en particulier l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), tombent en ruine. Ce choix de priorités fait bondir médecins, citoyens et élus, qui se demandent : le Québec doit-il vraiment faire passer le trafic avant la vie des malades ?
Un hôpital à l’agonie, un symbole d’un réseau en crise

Maisonneuve-Rosemont : l’urgence qui déborde… et les murs qui s’effondrent
À Montréal, la situation du HMR est devenue le symbole d’un système de santé à bout de souffle. Fuites d’eau, pannes d’ascenseur, trous dans les murs, vermine et même écureuils dans les couloirs : l’hôpital, qui dessert 27 % de la population montréalaise, ne dispose que de 17 % des lits nécessaires. Résultat ? Des patients entassés, des urgences débordées, et un personnel médical à bout, qui dénonce l’insécurité grandissante pour les malades.
Le cri d’alarme des médecins : “On joue avec la vie des gens !”

Le Collège des médecins monte au front
Face à cette réalité, le Collège des médecins a publié une lettre ouverte dénonçant le choix du gouvernement d’investir dans le troisième lien plutôt que dans la rénovation des hôpitaux. Selon le président, Dr Mauril Gaudreault, il devient risqué de dispenser des soins sécuritaires dans des établissements aussi délabrés. Le sentiment d’injustice est immense : pourquoi prioriser le bitume alors que la santé des citoyens est en jeu ?
Troisième lien : promesse électorale ou priorité mal placée ?

Un projet contesté, des analyses qui sèment le doute
Le gouvernement justifie le troisième lien par des raisons de sécurité économique et de redondance en cas de catastrophe. Mais selon la CDPQ Infra, ce projet ne réglerait pas la congestion, mais la déplacerait simplement. Malgré les avis d’experts, le gouvernement maintient sa promesse, alimentant la colère de nombreux Montréalais qui se sentent abandonnés et traités comme des citoyens de seconde zone.
Montréal : la grande oubliée du Québec ?

Un sentiment de trahison et d’abandon
Les reports successifs de la modernisation du HMR ont miné la confiance du personnel et des patients. Les Montréalais, qui contribuent massivement aux finances publiques, voient peu de retombées concrètes pour leur santé. L’opposition accuse le gouvernement d’abandonner la métropole et de sacrifier la vie des plus vulnérables pour des promesses électorales régionales.
Développement économique ou santé publique : un choix de société

Le débat qui divise et qui choque
Ce débat met en lumière une fracture profonde : faut-il investir dans de nouvelles infrastructures pour stimuler l’économie de Québec, ou répondre d’abord aux besoins urgents de santé publique à Montréal ? La réponse ne peut être purement budgétaire. Elle touche à la mission fondamentale de l’État, à la justice sociale et à la responsabilité envers les citoyens les plus vulnérables.
Conclusion : Le Québec à la croisée des chemins

Le choix du gouvernement Legault révèle une hiérarchie des priorités qui choque et divise. Tant que les besoins urgents du réseau de santé ne seront pas comblés, la colère et l’incompréhension continueront de grandir, surtout chez ceux qui vivent chaque jour les conséquences d’un système hospitalier en crise. Le Québec doit-il vraiment faire passer le trafic avant la vie ? La question reste ouverte, mais une chose est sûre : la santé des citoyens ne devrait jamais être reléguée au second plan.