Nous n’avons plus les moyens d’avoir des papiers mouchoir dans nos hôpitaux?
Auteur: Jacques Pj Provost
Imaginez la scène : un patient, fragile, assis dans une salle d’attente bondée, cherchant désespérément un mouchoir pour éponger ses larmes ou son nez qui coule. Il regarde autour de lui, mais le distributeur est vide. Pas un seul mouchoir à l’horizon. Ce n’est pas une fiction, c’est la réalité de nos hôpitaux en 2025.
Le symbole d’une crise profonde
Le manque de papiers mouchoir dans nos hôpitaux n’est pas un détail anodin. C’est le symptôme visible d’un mal bien plus profond : celui d’un système de santé à bout de souffle, où chaque centime compte, où chaque dépense est scrutée, réduite, voire supprimée. Comment en est-on arrivé là ? Comment accepter que le confort et la dignité des patients passent après la logique budgétaire ?
Des économies sur le dos des plus fragiles

Quand la rationalisation vire à l’absurde
Les gestionnaires d’hôpitaux doivent jongler avec des budgets de plus en plus serrés. On coupe dans les effectifs, on réduit les stocks, on repousse les investissements. Mais supprimer les papiers mouchoir, c’est franchir une ligne rouge. Car derrière cette économie de bouts de chandelle, il y a des humains : des malades, des personnes âgées, des enfants, des familles en détresse.
Ce petit carré de papier est bien plus qu’un accessoire. Il est un geste de réconfort, une marque d’attention, un minimum d’hygiène. Le priver à ceux qui souffrent, c’est leur envoyer un message terrible : « Vous ne comptez plus. »
Des soignants en première ligne, démunis
Les infirmières, aides-soignants et médecins sont les premiers témoins de cette absurdité. Ils voient la gêne des patients, ils improvisent, ils apportent des mouchoirs de chez eux, ils s’excusent, impuissants. Leur quotidien est déjà difficile, mais devoir gérer la pénurie de fournitures basiques ajoute une couche de stress et d’humiliation supplémentaire.
Les conséquences insoupçonnées d’un simple manque

Hygiène et dignité en question
Le manque de mouchoirs n’est pas qu’un problème de confort. Il pose de vraies questions d’hygiène. Un patient enrhumé sans mouchoir, c’est un risque de contamination accru, c’est une gêne pour les autres, c’est une perte de dignité. Dans un lieu censé être un sanctuaire de soin, comment tolérer cela ?
Un signal inquiétant pour l’avenir
Quand on en vient à supprimer les mouchoirs, que restera-t-il demain ? Les draps propres ? Le savon ? Les gants ? Ce genre de restriction, sous couvert de rationalisation, prépare le terrain à d’autres reculs. Où s’arrêtera-t-on ? Accepter cela, c’est ouvrir la porte à une déshumanisation progressive de l’hôpital.
Pourquoi ce sujet nous concerne tous

Un miroir de notre société
Ce débat sur les mouchoirs est révélateur d’un malaise plus large. Il pose la question de nos priorités collectives. Quelle place accordons-nous à la santé ? À la dignité ? À l’humain ? Si nous tolérons que nos hôpitaux manquent du strict minimum, c’est toute notre société qui se dégrade.
La responsabilité des décideurs… et la nôtre
Les choix budgétaires ne tombent pas du ciel. Ils sont le fruit de décisions politiques, de rapports de force, de priorités affichées. Mais ils sont aussi le reflet de notre engagement citoyen. Si nous restons silencieux, si nous acceptons l’inacceptable, rien ne changera. Il est temps de dire stop, de réclamer des comptes, de défendre un service public digne de ce nom.
Que pouvons-nous faire ?

Se mobiliser pour l’essentiel
La mobilisation citoyenne peut faire bouger les lignes. Signer des pétitions, interpeller les élus, soutenir les personnels soignants, relayer l’information sur les réseaux sociaux : chaque geste compte. Il ne s’agit pas seulement de réclamer des mouchoirs, mais de défendre une vision de l’hôpital où l’humain prime sur la logique comptable.
Redonner du sens à la santé publique
Exiger le respect des patients et des soignants, c’est exiger des moyens à la hauteur des enjeux. Ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. La santé n’est pas une variable d’ajustement. Elle est le socle de notre vivre-ensemble, le reflet de notre humanité.
Conclusion : Refusons l’inacceptable, défendons la dignité

Le manque de papiers mouchoir dans nos hôpitaux n’est pas une anecdote. C’est un signal d’alarme, un appel à la mobilisation. Nous ne pouvons pas accepter que la logique budgétaire prenne le pas sur la dignité humaine. Il est temps de réagir, de défendre un système de santé digne, humain, respectueux de chacun. Parce qu’au-delà du mouchoir, c’est notre conception de la solidarité qui est en jeu.