Tianwen-2 : la mission spatiale chinoise qui va bouleverser notre vision de l’espace
Auteur: Jacques Pj Provost
La Chine vient de franchir une nouvelle étape majeure dans la conquête spatiale. Sa mission Tianwen-2 s’apprête à explorer un astéroïde et une comète, promettant des découvertes qui pourraient transformer notre compréhension du système solaire. Mais en quoi cette mission est-elle si révolutionnaire ? Plongez dans les coulisses de cette aventure scientifique et technologique hors norme !
Une ambition spatiale affichée : la Chine vise l’excellence

Depuis quelques années, la Chine multiplie les exploits dans l’espace : station spatiale, robots sur la Lune et Mars, retour d’échantillons lunaires… Aujourd’hui, avec Tianwen-2, elle s’attaque à un double défi inédit : ramener des échantillons d’un astéroïde proche de la Terre et explorer une comète mystérieuse. Ce projet, lancé par une fusée Longue Marche 3B, symbolise la volonté chinoise de devenir un leader mondial de l’exploration spatiale.
Des cibles fascinantes : un astéroïde quasi-lunaire et une comète énigmatique

Kamo’oalewa : un astéroïde qui pourrait être un fragment de la Lune
La première étape de Tianwen-2 est l’astéroïde Kamo’oalewa (2016 HO3), un petit corps céleste de 50 à 100 mètres de diamètre, considéré comme un “quasi-satellite” de la Terre. Ce qui le rend exceptionnel ? Sa composition chimique, très proche de celle des roches lunaires, laisse penser qu’il pourrait s’agir d’un fragment de la Lune éjecté lors d’un impact colossal il y a des millions d’années. Si cette hypothèse se confirme, les échantillons rapportés pourraient révéler des secrets inédits sur la formation de la Lune et de la Terre.
311P/PANSTARRS : la comète à six queues qui intrigue les astronomes
Après avoir déposé ses précieux échantillons sur Terre, Tianwen-2 mettra le cap sur 311P/PANSTARRS, une comète de la ceinture principale d’astéroïdes. Cette comète, surnommée “l’astéroïde actif”, fascine les scientifiques par ses six queues de poussière, probablement causées par une rotation rapide qui expulse la matière dans l’espace. L’étude de ce corps hybride, mi-astéroïde mi-comète, pourrait aider à comprendre l’origine de l’eau sur Terre et l’évolution des petits corps du système solaire.
Des technologies de pointe pour une mission à haut risque

Deux techniques inédites de collecte d’échantillons
Pour prélever des fragments de Kamo’oalewa, la sonde chinoise utilisera deux méthodes innovantes :
- Touch and Go : un contact bref avec la surface, permettant d’aspirer les débris soulevés par un jet de gaz ou un petit impacteur.
- Anchor and Attach : une tentative d’ancrage à l’astéroïde pour extraire des matériaux plus profonds.
Ces techniques, jamais combinées dans une même mission, augmentent les chances de ramener des échantillons variés, mais représentent aussi un défi technologique majeur en raison de la très faible gravité de l’astéroïde.
Un voyage de plusieurs années et des manœuvres spectaculaires
Tianwen-2 passera environ un an à rejoindre Kamo’oalewa, puis un an à l’étudier et à choisir les meilleurs sites de prélèvement. Après le retour des échantillons prévu pour 2027, la sonde utilisera l’assistance gravitationnelle de la Terre pour se propulser vers la comète 311P/PANSTARRS, qu’elle atteindra vers 2035. Ce périple de plus de dix ans illustre la complexité et l’audace de la mission.
Des enjeux scientifiques et stratégiques majeurs

Comprendre la formation du système solaire et l’origine de l’eau
Les astéroïdes et comètes sont considérés comme des reliques de la formation du système solaire. Leur analyse pourrait révéler la composition chimique originelle des planètes et, peut-être, expliquer comment l’eau est arrivée sur Terre. Les échantillons de Kamo’oalewa et les observations de 311P/PANSTARRS pourraient ainsi répondre à des questions fondamentales sur nos origines.
Protéger la Terre face aux menaces spatiales
Étudier la structure et la composition des astéroïdes géocroiseurs comme Kamo’oalewa permet aussi de mieux anticiper les risques de collision avec la Terre. En comprenant leur nature, les scientifiques pourront concevoir des stratégies pour les détourner ou les neutraliser, renforçant ainsi la sécurité planétaire.
La Chine, nouveau géant de l’exploration interplanétaire ?

Avec Tianwen-2, la Chine s’impose comme la troisième nation, après le Japon et les États-Unis, capable de ramener des échantillons d’astéroïdes. Ce succès potentiel renforcerait son influence dans la coopération spatiale internationale et lui ouvrirait la voie vers des missions encore plus ambitieuses, comme l’exploration de Jupiter ou la défense planétaire.
Conclusion : une mission qui inspire et qui fait rêver

Tianwen-2 n’est pas seulement une prouesse technologique, c’est aussi un symbole de la soif de connaissance et de l’audace humaine. En s’attaquant à des astres mystérieux, la Chine repousse les frontières du possible et invite le monde entier à s’émerveiller devant les secrets de l’Univers. Les prochaines années s’annoncent passionnantes : les découvertes de Tianwen-2 pourraient bien réécrire l’histoire de notre système solaire… et inspirer une nouvelle génération d’explorateurs.