Vivons-nous dans une simulation ? Un scientifique révèle la véritable probabilité grâce à de nouvelles recherches
Auteur: Jacques Pj Provost
Imaginez un instant que tout ce que vous touchez, voyez, ressentez… ne soit qu’une illusion, un code informatique d’une complexité inégalée. Cette idée, popularisée par le film Matrix, n’est plus seulement l’apanage de la science-fiction. Aujourd’hui, des scientifiques de renom s’emparent du sujet et avancent des arguments troublants : et si notre univers n’était qu’une simulation informatique, orchestrée par une civilisation supérieure ? Plongeons ensemble dans les dernières découvertes et hypothèses qui bousculent notre conception du réel.
La théorie de la simulation : d’une fiction à une hypothèse scientifique

Nick Bostrom : le philosophe qui a tout déclenché
En 2003, le philosophe suédois Nick Bostrom publie un article devenu culte, posant les bases de ce que l’on appelle aujourd’hui l’argument de la simulation. Selon lui, au moins l’une de ces trois propositions est vraie :
- L’humanité s’éteindra avant d’atteindre la maturité technologique nécessaire pour créer des simulations de mondes peuplés d’êtres conscients.
- Les civilisations avancées choisiront de ne jamais créer de telles simulations.
- Nous vivons presque certainement dans une simulation informatique.
Si l’on suppose que des civilisations du futur possèdent la capacité et la volonté de simuler des univers entiers, alors, statistiquement, il y aurait des milliards de simulations pour un seul univers “réel”. Dès lors, il deviendrait extrêmement improbable que nous soyons dans la réalité originelle plutôt que dans l’une de ces innombrables copies numériques.
Des scientifiques qui s’emparent du débat
Ce qui relevait autrefois de la spéculation philosophique est désormais pris au sérieux par des chercheurs de renom. Melvin Vopson, physicien à l’Université de Portsmouth, avance même avoir identifié une piste vers le “code source” de l’univers. Il propose que l’information serait une cinquième forme de matière, jouant un rôle crucial dans l’équilibre de l’univers. Selon lui, certaines anomalies observées dans la physique, comme la gestion de l’entropie dans les systèmes informatiques et biologiques, pourraient être des indices d’une réalité simulée.
Calculer la probabilité : sommes-nous vraiment dans une simulation ?

La méthode de l’inférence bayésienne
Pour dépasser le simple débat d’idées, des scientifiques comme David Kipping, astronome à l’Université Columbia, ont tenté de quantifier la probabilité que notre univers soit simulé. En utilisant l’inférence bayésienne, il a reformulé l’argument de Bostrom : soit il est impossible de créer des simulations conscientes (nous sommes alors dans la réalité physique), soit c’est possible (et nous pourrions être dans une simulation).
En l’absence de preuve définitive, Kipping applique le principe d’indifférence : il accorde une probabilité de 50% à chaque hypothèse. Autrement dit, il y aurait une chance sur deux que nous soyons dans une simulation ! Mais attention, cette estimation évolue selon nos avancées technologiques. Le jour où l’humanité créera sa première simulation consciente, la probabilité de vivre dans la réalité originelle s’effondrera presque à zéro.
Des avis divergents dans la communauté scientifique
Si certains, comme Elon Musk, estiment qu’il n’y a qu’une chance sur un milliard que nous soyons dans la réalité physique, d’autres, comme Kipping, restent plus prudents. En revanche, des voix sceptiques s’élèvent. Le mathématicien Houman Owhadi souligne qu’il serait presque impossible de prouver notre appartenance à une simulation, car une telle expérience serait irréalisable de l’intérieur. Pour lui, une théorie non falsifiable ne peut être considérée comme pleinement scientifique.
Des indices troublants dans la nature de l’univers

Les lois de la physique, des règles de programmation ?
Certains chercheurs avancent que les lois de la physique pourraient être assimilées à des règles de programmation. Les constantes universelles, la vitesse de la lumière ou encore la quantification de l’énergie pourraient être les paramètres d’un code informatique sophistiqué. Michael Vopson, par exemple, pense que l’information est à la base de toute matière et que notre univers pourrait fonctionner comme un gigantesque ordinateur quantique.
Des anomalies qui sèment le doute
Des observations récentes, comme la gestion de l’entropie dans les systèmes informatiques et biologiques, ou encore la non-randomisation totale des mutations génétiques du COVID-19, sont interprétées par certains comme des indices d’un univers “contrôlé”. Pour Vopson, ces phénomènes pourraient signaler que notre monde est régi par des règles cachées, typiques d’une simulation informatique.
Et si nous découvrions la vérité ?

Les conséquences philosophiques et éthiques
Si un jour la preuve irréfutable de la simulation était apportée, cela bouleverserait notre conception de l’existence, du libre arbitre et même de la spiritualité. Serions-nous alors les jouets d’une entité supérieure, ou les héros d’un immense jeu vidéo cosmique ? Cette révélation ouvrirait un champ infini de questionnements sur notre place dans l’univers.
La quête continue
Pour l’instant, la science n’a pas tranché. Mais les progrès de l’informatique, de la physique quantique et de la biologie moléculaire pourraient, dans un futur proche, nous rapprocher d’une réponse. Peut-être sommes-nous à l’aube d’une révolution intellectuelle aussi majeure que la découverte de l’héliocentrisme ou de la théorie de l’évolution.
Conclusion : Simulation ou réalité, la frontière s’amincit

La question “Vivons-nous dans une simulation ?” n’a jamais été aussi sérieusement débattue qu’aujourd’hui. Entre les arguments probabilistes de Bostrom, les calculs bayésiens de Kipping et les pistes expérimentales de Vopson, le doute s’installe. Même si la preuve définitive manque encore, l’idée que notre univers pourrait être une simulation n’est plus une simple fantaisie. Elle s’impose comme une hypothèse crédible, fascinante et, pour certains, vertigineuse. Une chose est sûre : que nous soyons réels ou simulés, notre quête de vérité ne fait que commencer.