
Depuis plusieurs années, les Québécois font face à une vague d’augmentations qui semble ne jamais vouloir s’arrêter. Que ce soit le loyer, le prix des maisons, le transport, l’épicerie ou même les tarifs imposés par Trump, chaque aspect du quotidien est touché. Mais où cela s’arrêtera-t-il ? À travers cet éditorial et cet article, plongeons au cœur de cette spirale inflationniste qui secoue la province et interrogeons-nous sur les solutions, les responsabilités et l’avenir de notre pouvoir d’achat.
Une hausse des loyers qui bat tous les records

2025 : l’année de tous les sommets
En 2025, le Tribunal administratif du logement (TAL) a fixé l’augmentation moyenne des loyers à 5,9 % pour les logements non chauffés, un sommet inégalé depuis plus de 30 ans. Pour un loyer de base de 1 000 $, cela représente 59 $ de plus par mois, soit près de 708 $ par an. Et ce n’est que la moyenne ! Si l’on ajoute la hausse des taxes municipales ou des travaux majeurs, la facture peut grimper jusqu’à 8,5 % d’augmentation. Les locataires, déjà fragilisés par les hausses successives, voient leur budget logement exploser sans perspective de répit.
Les causes de cette flambée
Plusieurs facteurs expliquent cette envolée : inflation généralisée, hausse des taxes municipales, coûts d’entretien en hausse, et une offre de logements limitée. Les propriétaires, eux aussi, subissent la pression de leurs propres dépenses et la répercutent inévitablement sur les locataires. Résultat : une tension croissante entre propriétaires et locataires, et des ménages de plus en plus nombreux à consacrer une part démesurée de leur revenu au logement.
Le prix des maisons : un rêve qui s’éloigne

La propriété, un luxe pour beaucoup
Si le marché locatif est sous tension, l’achat d’une maison n’est pas en reste. En 2025, le prix moyen des propriétés au Québec devrait grimper de 7 %, atteignant près de 600 000 $ dans le Grand Montréal et jusqu’à 444 666 $ à Québec. Dans certaines régions, la hausse dépasse même les 10 %. Pour les jeunes familles et les premiers acheteurs, le rêve d’accéder à la propriété s’éloigne à mesure que les prix s’envolent et que les conditions de financement restent exigeantes.
Un marché sous haute tension
La demande reste forte, stimulée par la baisse du taux directeur et le retour des acheteurs sur le marché. Mais l’offre ne suit pas, exacerbant la concurrence et faisant grimper les prix. Les ménages doivent s’endetter davantage pour espérer acheter, tandis que les investisseurs continuent de miser sur l’immobilier comme valeur refuge.
Transport : des investissements, mais à quel prix ?

Des infrastructures en pleine expansion
Le gouvernement du Québec investit massivement dans le réseau routier et le transport collectif, avec une hausse de 7,2 % de son plan d’infrastructures pour la prochaine décennie. Le secteur routier reçoit à lui seul 3,4 milliards de dollars supplémentaires, et le transport collectif 1,4 milliard. Ces investissements sont essentiels pour soutenir la croissance et la mobilité, mais ils se traduisent aussi par une pression accrue sur les finances publiques… et, inévitablement, sur les taxes et tarifs payés par les citoyens.
Des hausses qui touchent tout le monde
L’achalandage dans les transports collectifs est en hausse, signe que de plus en plus de Québécois cherchent à réduire leurs dépenses en carburant et en stationnement. Pourtant, les coûts d’exploitation augmentent, tout comme les tarifs mensuels pour les usagers. L’équilibre est fragile : investir pour améliorer le service, oui, mais sans alourdir la facture des ménages déjà sous pression.
L’épicerie : la facture grimpe encore

Jusqu’à 800 $ de plus pour se nourrir
En 2025, la famille québécoise type devra débourser jusqu’à 800 $ de plus pour son épicerie. Depuis 2020, la facture alimentaire ne cesse d’augmenter, passant de 12 508 $ à près de 16 833 $ en 2025. Les produits de base, les fruits et légumes, la viande, tout coûte plus cher. Pour beaucoup, il faut désormais faire des choix déchirants : réduire la qualité, acheter en moins grande quantité, ou se tourner vers les banques alimentaires.
Pourquoi une telle inflation alimentaire ?
Les causes sont multiples : changements climatiques, perturbations de la chaîne d’approvisionnement, hausse des coûts de transport et de l’énergie, sans oublier les effets en cascade des politiques commerciales internationales.
Les tarifs de Trump : une menace supplémentaire

Des contre-tarifs qui frappent le portefeuille
À l’horizon, une autre ombre plane : les tarifs douaniers imposés par Donald Trump et les mesures de riposte du Canada. Si les menaces se concrétisent, ce sont 1 200 produits américains qui pourraient être frappés de contre-tarifs, dont de nombreux aliments, vêtements, meubles et électroménagers. Conséquence directe : une nouvelle hausse des prix à l’épicerie et dans les magasins, alors que les familles peinent déjà à joindre les deux bouts.
Un effet domino sur l’économie québécoise
Ces mesures protectionnistes risquent de fragiliser encore davantage les entreprises locales, d’augmenter les coûts de production et, ultimement, d’alourdir la facture pour les consommateurs. Le Québec, fortement intégré aux chaînes d’approvisionnement nord-américaines, se retrouve en première ligne de cette guerre commerciale.
Jusqu’où irons-nous ?

Une spirale sans fin ?
Face à cette avalanche d’augmentations, la question se pose : cela va-t-il s’arrêter un jour ? Les gouvernements multiplient les annonces d’investissements et de mesures d’aide, mais le sentiment général est celui d’un essoufflement. Les ménages s’adaptent, réduisent leurs dépenses, cherchent des alternatives… mais jusqu’à quand ?
Des solutions à inventer
Il est urgent de repenser nos modèles économiques, de favoriser la construction de logements abordables, de soutenir l’agriculture locale, d’encourager l’innovation dans le transport, et de défendre nos intérêts sur la scène internationale. Les défis sont immenses, mais l’immobilisme n’est plus une option.
Conclusion : une mobilisation nécessaire

Les hausses de loyers, de prix des maisons, de transport, d’épicerie et les tarifs de Trump ne sont pas de simples chiffres : ils représentent le quotidien, les espoirs et parfois les angoisses de millions de Québécois. Il est temps de se mobiliser, d’exiger des solutions concrètes et de repenser collectivement notre avenir. Car si la spirale des augmentations semble aujourd’hui sans fin, c’est ensemble que nous pourrons, enfin, la freiner.