Les conducteurs de Tesla poursuivent Elon Musk : comment leurs voitures sont devenues des symboles d’extrême droite
Auteur: Jacques Pj Provost
Acheter une Tesla représentait autrefois le summum de l’innovation, du progrès écologique et du prestige technologique. Mais pour de nombreux conducteurs français, ce rêve s’est transformé en véritable cauchemar. Depuis que Elon Musk a affiché publiquement ses positions politiques controversées et son soutien à des partis d’extrême droite, la marque Tesla s’est retrouvée au cœur d’une tempête médiatique et sociale. Aujourd’hui, des propriétaires en colère intentent une action en justice inédite : ils accusent Musk d’avoir transformé leurs véhicules en symboles politiques toxiques, ruinant ainsi leur image et leur plaisir de conduire.
Les origines du scandale : Musk, la politique et la fracture Tesla

Des gestes et des déclarations qui font polémique
Tout a basculé lorsque Elon Musk a multiplié les prises de position publiques en faveur de figures et de partis d’extrême droite, notamment en Europe. Son soutien affiché à Donald Trump et au parti allemand AfD, ainsi que ses interventions lors de rassemblements politiques, ont choqué une grande partie de la communauté Tesla. Pire encore, des gestes interprétés comme des saluts nazis et des propos polémiques ont exacerbé la colère et la gêne des propriétaires, qui se retrouvent malgré eux associés à des idéologies qu’ils rejettent totalement.
Des voitures devenues des “totems” politiques
Selon les plaignants, les véhicules Tesla sont désormais perçus comme de véritables “totems d’extrême droite”, une transformation radicale qui a un impact direct sur leur réputation et leur quotidien. Beaucoup affirment avoir acheté leur voiture pour des raisons écologiques et technologiques, sans aucune volonté d’afficher une quelconque appartenance politique. Aujourd’hui, ils se sentent stigmatisés, insultés, et parfois même menacés, simplement parce qu’ils conduisent une Tesla.
La riposte des conducteurs : une action en justice inédite

Des contrats de location remis en cause
Face à cette situation jugée “impossible et inattendue”, une dizaine de conducteurs français ont décidé de porter l’affaire devant la justice. Leur objectif ? Rompre leurs contrats de location et obtenir le remboursement de leurs frais juridiques. Ils estiment que les agissements de Musk constituent un préjudice direct, les empêchant de profiter pleinement de leur véhicule et ternissant leur image auprès de leur entourage et du public.
Des témoignages accablants
Les avocats des plaignants, du cabinet GKA, résument la situation ainsi : “Les véhicules Tesla sont devenus des symboles politiques puissants et sont désormais perçus comme de véritables totems d’extrême droite, au grand désarroi de ceux qui les ont acquis dans le seul but de posséder un véhicule innovant et écologique.” Certains propriétaires vont jusqu’à coller des autocollants sur leur voiture pour se désolidariser de Musk, affichant des messages comme “J’ai acheté cette voiture avant qu’Elon ne devienne fou”.
Les conséquences pour Tesla : ventes en chute libre et image dégradée

Un effondrement des ventes en Europe
La crise ne se limite pas à la sphère judiciaire. Depuis le début du scandale, les ventes de Tesla ont chuté de plus de 50 % en Europe. De nombreux acheteurs potentiels se détournent de la marque, tandis que les propriétaires actuels cherchent désespérément à revendre leur véhicule, souvent à perte. Les voitures Tesla sont même devenues la cible de vandalisme, et certains conducteurs rapportent avoir été insultés ou pris à partie dans la rue.
Un malaise qui dépasse la France
Ce mouvement de contestation ne concerne pas uniquement la France. Partout en Europe, et même aux États-Unis, des propriétaires expriment leur malaise et leur colère face à l’évolution de la marque. Le phénomène est tel que des forums et groupes de discussion dédiés à la “dé-Muskisation” des Tesla voient le jour, où les membres partagent astuces et conseils pour effacer ou masquer les logos de la marque.
Les enjeux juridiques : une affaire sans précédent

La question de la “possession paisible”
Les avocats des plaignants invoquent un principe fondamental : le droit à la possession paisible du bien acheté. Selon eux, les prises de position de Musk ont rompu ce contrat implicite, transformant un achat neutre en acte politique involontaire. Reste à savoir si la justice française reconnaîtra ce préjudice inédit et ouvrira la voie à d’autres actions similaires.
Un précédent pour d’autres marques ?
L’affaire Tesla pourrait faire jurisprudence et inciter d’autres consommateurs à attaquer des entreprises dont l’image a été ternie par les agissements de leurs dirigeants. Ce procès pose la question cruciale de la responsabilité des chefs d’entreprise sur la perception publique de leurs produits et sur le droit des consommateurs à ne pas être associés, contre leur gré, à une idéologie ou un mouvement politique.
Conclusion : Tesla, symbole d’un malaise sociétal

Ce procès inédit révèle une fracture profonde entre l’image que veulent se donner les consommateurs et celle imposée par les choix de leurs dirigeants. Pour de nombreux conducteurs, la Tesla n’est plus un simple véhicule écologique et innovant, mais le reflet d’un malaise sociétal où la politique s’invite jusque dans nos choix de consommation. L’issue de cette affaire pourrait bien redéfinir la relation entre marques, clients et responsabilité sociale, et marquer un tournant dans l’histoire de la mobilité électrique.