
Le Québec traverse une période de chaleur accablante qui met à rude épreuve ses écoles. Les bâtiments, souvent anciens et mal adaptés, se transforment en véritables pièges thermiques où la température grimpe dangereusement, rendant l’apprentissage difficile, voire risqué pour la santé des élèves. Les ventilateurs portatifs, les fenêtres ouvertes ou les stores tirés ne suffisent plus à contrer la chaleur étouffante. Dans plusieurs régions, les températures ressenties dépassent les 30 degrés, un seuil critique pour le bien-être des enfants. Cette situation soulève une question cruciale : faut-il envisager la fermeture des écoles lors des journées les plus chaudes, notamment pour la dernière journée de l’année scolaire ? La réponse n’est pas simple, mais l’urgence de protéger les élèves est indéniable.
Des écoles souvent mal équipées face à la chaleur

La majorité des écoles au Québec ne disposent pas de systèmes de climatisation efficaces. Moins de 40 % des écoles climatisent au moins une classe lors des vagues de chaleur, et cette proportion dépend davantage de l’âge des bâtiments que de la région. Dans le Nord-du-Québec, plusieurs écoles sont équipées de climatiseurs de fenêtres, tandis que dans les grands centres comme Montréal ou Québec, la situation est bien différente. Les écoles, souvent construites il y a plusieurs décennies, sont mal isolées et entourées de surfaces bétonnées qui amplifient l’effet d’îlot de chaleur. Cette vétusté aggrave la sensation de chaleur et met en danger la santé des élèves et du personnel. Les enfants doivent parfois endurer des températures de plus de 29 °C, ce qui nuit à leur apprentissage et à leur bien-être.
Les risques sanitaires liés à la chaleur en milieu scolaire

Les enfants, même s’ils sont généralement plus résistants que les personnes âgées, ne sont pas à l’abri des effets néfastes de la chaleur. Une exposition prolongée à des températures élevées peut entraîner fatigue, maux de tête, nausées, voire coups de chaleur. Ces conditions nuisent à la concentration, à la motivation et à la capacité d’apprentissage. Les enseignants rapportent une baisse de la vigilance et une augmentation de l’irritabilité chez les élèves lors des journées chaudes. La santé publique recommande une vigilance accrue, notamment en surveillant les signes de malaise et en encourageant une hydratation régulière. Dans ce contexte, la question de la fermeture des écoles lors des pics de chaleur devient un enjeu de santé publique majeur.
Des mesures d’adaptation encore insuffisantes

Les recommandations actuelles pour faire face à la canicule dans les écoles incluent l’ouverture et la fermeture des fenêtres selon les moments de la journée, l’utilisation de ventilateurs portatifs, la gestion des stores et toiles, ainsi que l’adaptation des activités physiques. Certaines écoles exploitent des locaux moins exposés ou organisent des pauses plus fréquentes. Cependant, ces mesures restent des solutions temporaires et ne remplacent pas une climatisation efficace. Les centres de services scolaires encouragent les établissements à prendre toutes les précautions nécessaires, mais la réalité budgétaire et la vétusté des infrastructures limitent les possibilités d’amélioration rapide. Il devient urgent de repenser l’aménagement des écoles pour faire face à la nouvelle réalité climatique.
Faut-il fermer les écoles lors des vagues de chaleur ?

La fermeture des écoles lors des journées de canicule est une décision délicate. D’un côté, elle protège les élèves des risques sanitaires liés à la chaleur excessive. De l’autre, elle perturbe la fin de l’année scolaire, complique la vie des familles et peut exposer certains enfants à des conditions tout aussi difficiles à la maison. Certaines commissions scolaires anglophones ont déjà annoncé des fermetures pour la dernière journée d’école, tandis que plusieurs centres de services scolaires francophones maintiennent les classes ouvertes en adaptant les activités. Cette disparité soulève des questions d’équité et de responsabilité. Il est urgent de définir des balises claires et harmonisées pour protéger tous les élèves, quel que soit leur lieu de résidence. La santé ne devrait pas dépendre du code postal ou du statut social : la chaleur frappe partout, sans distinction.
Conclusion : un appel à l’action pour des écoles résilientes

La canicule est devenue une réalité incontournable au Québec, et les écoles doivent s’adapter pour garantir la sécurité et le bien-être des élèves. La situation actuelle, marquée par des infrastructures souvent inadaptées et des mesures insuffisantes, ne peut plus durer. Il est temps d’investir massivement dans la rénovation des bâtiments scolaires, d’installer des systèmes de climatisation efficaces, et de mettre en place des protocoles clairs pour gérer les épisodes de chaleur extrême. Protéger nos enfants, c’est protéger l’avenir de la société. Face à la montée des températures, l’école doit devenir un refuge, un lieu où la chaleur ne sera plus un obstacle à l’apprentissage, mais un défi relevé avec intelligence et responsabilité.