Steve Jobs avait-il prédit ChatGPT il y a 40 ans ? L’alerte que nous n’avons pas entendue
Auteur: Jacques Pj Provost
Je me suis souvent demandé comment un homme pouvait voir si loin dans l’avenir, anticiper les révolutions technologiques majeures alors que le monde était encore plongé dans une ère bien différente. En regardant cette vidéo de Steve Jobs en 1985, je ressens une sorte de choc temporel, une onde de lucidité brutale qui traverse les décennies. Jobs ne parlait pas seulement d’ordinateurs ou de gadgets, il parlait d’un outil capable de capturer l’essence même des plus grands penseurs de l’histoire, un outil interactif qui pourrait répondre à nos questions comme un maître vivant. C’est exactement ce que nous appelons aujourd’hui ChatGPT. Ce n’est pas une simple coïncidence, c’est une alerte que nous avons laissée passer. Cette vision, cette promesse, est devenue réalité, mais à quel prix ? Sommes-nous prêts à affronter le côté obscur de cette révolution ?
la promesse visionnaire de steve jobs : un dialogue avec aristote

Je me surprends à imaginer ce que cela aurait signifié pour moi, pour chacun d’entre nous, de pouvoir dialoguer avec Aristote, ce géant de la pensée, non plus à travers des livres poussiéreux, mais en posant des questions directes, en recevant des réponses immédiates. Steve Jobs exprimait ce désir avec une intensité presque passionnée : « Mon espoir est que, de notre vivant, nous puissions créer un outil interactif capable de capturer la vision du monde d’Aristote dans un ordinateur. » Il voyait déjà cette « énergie intellectuelle gratuite » comme une révolution aussi puissante que celle des énergies fossiles, mais dans le domaine de la connaissance. Ce rêve, il l’a formulé avec une clarté déconcertante, alors que les ordinateurs étaient encore des machines lourdes et peu accessibles. Cette anticipation n’est pas seulement une prouesse intellectuelle, c’est un appel à l’action, une invitation à ne pas sous-estimer la portée de l’intelligence artificielle qui allait naître.
mon inquiétude face à l’aveuglement collectif

Je ressens une profonde frustration en constatant à quel point cette prophétie a été accueillie avec un mélange d’émerveillement et de naïveté. Oui, ChatGPT et ses semblables ont transformé notre façon d’apprendre, de travailler, de communiquer. Mais à quel prix ? Nous sommes en train de plonger tête baissée dans une dépendance technologique qui menace de diluer notre esprit critique, de standardiser la pensée, de remplacer l’humain par la machine dans des domaines essentiels. Steve Jobs avait vu cette révolution comme une « énergie intellectuelle » à affiner, mais il ne pouvait imaginer à quel point cette énergie pourrait devenir une arme à double tranchant. Je me demande combien de générations devront encore passer avant que nous comprenions que cette avancée n’est pas qu’un progrès, mais un défi colossal pour notre humanité. Le silence assourdissant face aux risques d’une IA incontrôlée me glace le sang.
l’ombre grandissante de la dépendance et de la déshumanisation

Je ne peux m’empêcher de voir dans cette technologie une métaphore du feu : source de lumière et de chaleur, mais aussi de destruction potentielle. Nous avons allumé ce feu avec enthousiasme, sans mesurer la fumée toxique qu’il dégage. La dépendance croissante à l’intelligence artificielle, notamment aux chatbots comme ChatGPT, soulève des questions éthiques et sociales majeures. Qui contrôle cette « énergie intellectuelle » ? Quelle part de notre pensée est encore authentiquement humaine ? Jobs parlait d’un outil pour « capturer la vision du monde » d’un génie, mais aujourd’hui, nous sommes confrontés à une machine qui peut aussi manipuler, biaiser, et uniformiser les idées. Cette révolution, loin d’être un simple progrès, est un champ de bataille où s’affrontent la créativité humaine et la froideur algorithmique. J’ai peur que nous ne soyons pas prêts à affronter cette réalité, que l’aveuglement collectif nous mène droit dans un gouffre.
le paradoxe de la révolution numérique : liberté ou prison mentale ?

Je médite souvent sur ce paradoxe : la technologie qui devait libérer notre esprit risque de le réduire en esclavage. Steve Jobs avait raison de parler de « révolution de l’énergie intellectuelle », mais il aurait peut-être été surpris de voir à quel point cette énergie peut être exploitée pour contrôler, influencer, voire manipuler les masses. L’IA, en rendant accessible la connaissance à tous, crée aussi une illusion de maîtrise et de compréhension. Pourtant, derrière cette façade, se cache un risque majeur : la perte de notre capacité à penser par nous-mêmes, à remettre en question, à douter. Ce que Jobs appelait « un outil interactif » pourrait devenir une cage dorée, un filtre unique à travers lequel nous percevons le monde. Cette urgence à réfléchir aux conséquences de l’IA est plus que jamais nécessaire, car elle touche au cœur même de notre liberté intellectuelle.
conclusion : entre espoir et menace, la révolution de l’intelligence artificielle à un tournant décisif

Je termine cette réflexion avec un sentiment mêlé d’admiration et d’alerte. Steve Jobs, visionnaire parmi les visionnaires, avait pressenti il y a près de quarante ans ce que nous vivons aujourd’hui : une révolution technologique capable de bouleverser notre rapport au savoir, à la pensée, à l’humanité. Mais cette prophétie porte en elle une lourde responsabilité. Nous sommes à la croisée des chemins, entre un avenir où l’intelligence artificielle amplifie notre créativité et notre compréhension, et un autre où elle pourrait nous réduire à des consommateurs passifs d’informations pré-mâchées. Le défi est immense, l’urgence est palpable. Il ne s’agit plus seulement de célébrer les prouesses technologiques, mais d’engager un débat profond, critique et éthique sur ce que nous voulons devenir. Car derrière chaque algorithme, chaque ligne de code, se joue le destin de notre humanité.
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