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La paralysie occidentale face à l’Ukraine : les vérités qu’on n’ose pas dire !
Credit: Adobe Stock

L’absence d’intérêts vitaux et la peur de l’escalade nucléaire

Quand on regarde froidement la situation, il faut bien admettre que l’Ukraine n’a jamais été au centre des priorités stratégiques américaines. Ce n’est ni un voisin, ni un allié militaire officiel, ni un partenaire commercial majeur pour Washington. L’Ukraine n’abrite aucune base américaine, n’offre pas de ressources vitales directement indispensables à l’économie des États-Unis, et ne constitue pas un enjeu électoral pour la majorité des Américains. Dès le début, Joe Biden l’a martelé : il n’enverra pas de troupes américaines se battre sur le sol ukrainien. Ce n’est pas une question de morale, c’est une question de calcul froid : risquer une confrontation directe avec la Russie, puissance nucléaire, c’est ouvrir la porte au chaos mondial. Les stratèges américains le savent : une escalade militaire pourrait dégénérer en conflit ouvert, avec des conséquences incalculables pour la planète entière. Voilà pourquoi, malgré les discours sur la défense de la démocratie et de l’ordre international, la ligne rouge n’a jamais été franchie. Les États-Unis préfèrent la guerre économique, les sanctions, le soutien logistique, mais jamais l’engagement direct sur le terrain.

Cette prudence n’est pas nouvelle. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, chaque intervention militaire américaine a été pesée, soupesée, justifiée par des intérêts vitaux : pétrole au Moyen-Orient, menaces terroristes, alliances stratégiques. L’Ukraine, elle, reste en dehors de ce cercle restreint. Même les précédents historiques – Bosnie, Libye, Koweït – étaient portés par des enjeux plus immédiats pour la sécurité nationale américaine. Face à la Russie, la logique est différente. Poutine possède l’un des plus grands arsenaux nucléaires du monde. Les Américains ne veulent pas d’une troisième guerre mondiale. Ils le disent, ils le répètent, ils l’assument. Et tant pis si cela laisse l’Ukraine seule face à l’ogre russe.

Mais il y a aussi la réalité politique : aucune obligation de traité ne lie Washington à Kiev. L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN, donc l’article 5 – celui qui oblige tous les membres à se défendre mutuellement – ne s’applique pas. Les États-Unis peuvent donc se permettre de rester en retrait, de soutenir sans s’engager, de condamner sans intervenir. Ce choix, cynique pour certains, pragmatique pour d’autres, s’inscrit dans une tradition de realpolitik qui privilégie la gestion des risques à la défense des principes. Et tant que l’Ukraine restera hors du cercle des alliances formelles, elle restera vulnérable à ce calcul glacé.

Je me surprends à osciller entre colère et résignation. D’un côté, je comprends la logique de prudence : qui veut vraiment risquer l’apocalypse nucléaire pour un pays lointain ? Mais de l’autre, je ne peux m’empêcher de voir l’hypocrisie des grands discours sur la liberté, la démocratie, la souveraineté. On brandit les principes, mais on recule devant le prix à payer. C’est humain, peut-être. Mais c’est aussi terriblement décevant. L’Ukraine sert de rappel brutal : dans le monde réel, la morale s’arrête là où commencent les intérêts vitaux et la peur du pire.

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