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La ligne rouge des trumpistes : révélations troublantes sur ce qui ferait vraiment basculer leur soutien
Credit: Adobe Stock

Des sondages en berne, des partisans qui s’interrogent : l’érosion du socle MAGA

Depuis la réélection de Donald Trump en 2024, l’Amérique vit au rythme d’une polarisation extrême, mais aussi d’un malaise grandissant au sein même de sa base électorale. Les derniers mois ont vu les taux d’approbation du président s’effriter : selon Emerson College, seuls 45 % des Américains approuvent sa gestion, tandis que 46 % la désapprouvent, et 45 % estiment que le pays va dans la mauvaise direction. D’autres enquêtes, comme celle de Quinnipiac, sont encore plus sévères : à peine 38 % d’opinions favorables, un record de défiance pour un président réélu depuis des décennies. Cette fatigue, palpable dans les chiffres, se traduit aussi dans les discussions en ligne : sur Reddit, des milliers de partisans de Trump débattent ouvertement de la fameuse « ligne rouge » qui les ferait basculer, ou qui les a déjà fait décrocher. La question, posée frontalement par un utilisateur : « Trump supporters : what is a red line that, if crossed, would make you stop supporting Trump? » a généré des dizaines de milliers de réponses, révélant une palette de seuils moraux, politiques ou personnels, parfois inattendus, souvent dérangeants.

Ce qui frappe, c’est la diversité des réponses. Pour certains, la ligne rouge serait franchie si Trump validait des coupes dans Medicaid ou la Sécurité sociale : « Si les coupes passent, il perdra ma foi », confie le père d’un internaute. D’autres citent l’adoption de politiques jugées « socialistes » : nationalisation de la santé, impôts sur la fortune, soutien aux syndicats, régulation fédérale des médias. Pour une partie de la base, tout ce qui ressemble à une concession à la gauche, à l’État-providence ou à la régulation économique serait inacceptable. Mais ce qui ressort surtout, c’est que la plupart des « lignes rouges » ne concernent pas la morale universelle ou la défense de principes démocratiques, mais l’impact direct sur la vie personnelle : « Il peut tout faire, sauf toucher à ce qui m’affecte, moi. » Les débats sur Reddit regorgent de témoignages de partisans qui tolèrent presque tout, tant que leurs propres avantages – retraites, assurances, libertés individuelles – sont préservés.

À côté de cette logique individualiste, on trouve aussi des ruptures plus politiques : certains anciens supporters évoquent la gestion du 6 janvier, l’appel à suspendre la Constitution, le mépris pour les institutions ou la multiplication des scandales judiciaires comme autant de points de non-retour. D’autres, plus rares, citent la dégradation de l’image internationale, la montée de la violence, la division du pays. Mais la tendance dominante reste celle d’une fidélité conditionnelle, qui ne s’effrite que lorsque le président menace directement le portefeuille, la sécurité ou la dignité de ses propres électeurs. Cette réalité, loin d’être anodine, en dit long sur la nature du trumpisme : un mouvement plus attaché à la défense de ses intérêts immédiats qu’à une vision cohérente du bien commun ou de la démocratie.

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