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Le pdg de ford face à la montée chinoise : humiliation historique et révolution forcée dans la guerre des véhicules électriques
Credit: Adobe Stock

La déclaration qui secoue détroit : un aveu d’impuissance inédit

Il y a des moments où un simple aveu, lâché en public, fait l’effet d’une déflagration. Quand Jim Farley, PDG de Ford, a reconnu que les progrès de la Chine dans le secteur des véhicules électriques étaient « la chose la plus humiliante » qu’il ait jamais vue, c’est toute l’industrie automobile américaine qui a vacillé. Ce n’est pas une formule de communication, ni un coup de bluff pour attirer la sympathie des investisseurs : c’est un cri du cœur, un signal d’alarme, un aveu d’impuissance qui tranche avec la tradition de fierté, parfois d’arrogance, qui a longtemps caractérisé les géants de Détroit. Farley ne parle pas seulement en patron inquiet pour ses parts de marché : il incarne la stupeur d’un modèle industriel qui se découvre dépassé, distancé, presque ringardisé par un rival qu’il a longtemps méprisé. La Chine, hier imitatrice, aujourd’hui meneuse, impose un rythme, une audace, une efficacité qui laissent Ford – et avec lui tout l’Occident – à la traîne. Ce moment d’humiliation n’est pas qu’une anecdote : c’est un tournant, une prise de conscience brutale que le monde a changé, que les règles du jeu ne sont plus dictées par l’Amérique, mais par Pékin.

Ce choc n’est pas seulement technologique ou économique : il est culturel, presque existentiel. Ford, symbole de la puissance industrielle américaine, se voit contraint d’admettre que l’avenir de l’automobile ne s’écrit plus dans le Michigan, mais dans le delta du Yangtsé. Les usines chinoises tournent à plein régime, les innovations se succèdent à un rythme effréné, et les consommateurs du monde entier – y compris aux États-Unis – plébiscitent des modèles venus de BYD, Nio, Xpeng ou Geely. Pour Farley, reconnaître cette humiliation, c’est aussi lancer un appel à la mobilisation, à la remise en question, à la réinvention. Mais c’est surtout une alerte : si Ford, General Motors et les autres ne réagissent pas, ils risquent de devenir les Nokia de l’automobile, dépassés avant même d’avoir compris ce qui leur arrivait.

Cette déclaration, je l’ai relue plusieurs fois, cherché à en mesurer la portée. Elle dit tout de la crise de confiance qui traverse l’industrie occidentale face à la montée en puissance chinoise. Elle révèle aussi la difficulté à admettre que le leadership n’est plus acquis, que l’innovation, la rapidité, la capacité à penser autrement sont désormais du côté de Pékin. Pour Ford, c’est l’heure de vérité : soit l’entreprise se transforme, soit elle se résigne à un lent déclin. L’humiliation de Farley est peut-être le premier pas vers une renaissance… ou le prélude à une défaite historique.

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