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À ceux que les États-unis rejettent, la chine ouvre davantage les bras
Credit: Adobe Stock

Le grand basculement des alliances mondiales

Depuis quelques années, un phénomène s’accélère sous nos yeux : le déplacement du centre de gravité économique et géopolitique du monde. Les Etats-Unis, longtemps considérés comme le phare de la mondialisation, ferment progressivement leurs portes à de nombreux partenaires. L’Amérique de Trump, puis de ses successeurs, multiplie les barrières douanières, restreint l’accès à son marché, durcit les conditions d’accueil pour les étudiants, les entrepreneurs, les réfugiés. Dans le même temps, la Chine se présente comme l’alternative, la puissance ouverte, celle qui accueille, qui investit, qui promet une place à ceux que l’Occident rejette. Ce mouvement n’est pas anodin : il bouleverse les équilibres, redistribue les cartes, crée de nouveaux réseaux d’influence et de dépendance. L’Afrique, le Brésil, l’Asie du Sud-Est, deviennent les nouveaux terrains de jeu de cette rivalité sino-américaine, où chaque geste, chaque annonce, chaque accord commercial est un acte politique d’une portée mondiale.

Ce qui frappe, c’est la méthode chinoise. Là où Washington impose, Pékin propose. Là où l’Amérique sanctionne, la Chine investit. Xi Jinping tisse sa toile, méthodiquement, patiemment, multipliant les gestes symboliques : suppression des droits de douane pour les pays africains, financements massifs d’infrastructures, promesses d’accès au marché chinois. Mais derrière cette générosité affichée, des voix s’élèvent : le partage de la valeur est-il vraiment équitable ? Les pays partenaires ne deviennent-ils pas, à leur tour, dépendants du géant asiatique ? La question n’est pas seulement économique, elle est existentielle : qui façonnera le monde de demain ? Qui fixera les règles ? Qui accueillera les laissés-pour-compte de la mondialisation ?

Au fond, ce qui se joue, c’est la redéfinition de la notion même d’ouverture. Jadis, ouvrir les bras signifiait offrir des opportunités, garantir des droits, accueillir la différence. Aujourd’hui, cela veut aussi dire attirer à soi, construire des alliances, renforcer son influence. Dans cette nouvelle ère, la Chine avance ses pions, tandis que l’Amérique se replie. Mais derrière les chiffres, les annonces, les discours, il y a des trajectoires humaines, des espoirs, des déceptions, des choix de société. C’est à cette réalité complexe, mouvante, parfois contradictoire, que cet article tente de donner chair et voix.

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