Aller au contenu
Russie, silence de plomb : le ministre des Transports démis, retrouvé mort, secoue le Kremlin
Credit: Adobe Stock

Le choc d’une annonce : un ministre effacé, un pays sidéré

Un lundi matin, Moscou s’éveille, la ville vibre, les klaxons résonnent, les métros débordent. Mais dans les couloirs feutrés du Kremlin, un décret tombe comme une lame froide : Roman Starovoït, ministre des Transports, n’est plus. Pas de discours, pas de justification, juste une phrase sèche, administrative, sans émotion. Quelques heures plus tard, le corps de l’homme est retrouvé, inerte, dans sa voiture, une blessure par balle à la tête. La Russie retient son souffle, les réseaux s’enflamment, la presse internationale s’interroge. Comment un homme, pilier du gouvernement, peut-il s’effacer du paysage politique en moins d’une journée, dans un contexte de guerre, de crise et de suspicion généralisée ? Le mystère s’épaissit, la tension monte, la confiance se fissure. Le pouvoir vacille-t-il, ou bien n’est-ce qu’un nouvel épisode d’une tragédie russe sans fin ?

Roman Starovoït, un parcours sans retour

Roman Vladimirovitch Starovoït, 53 ans, n’était pas un inconnu. Ancien gouverneur de la région de Koursk, il avait été propulsé à la tête du ministère des Transports en mai 2024, en pleine tempête politique. Son arrivée, saluée par certains comme une bouffée d’air frais, avait aussi suscité des interrogations : homme de l’appareil, gestionnaire rigide, silhouette discrète mais omniprésente dans les dossiers sensibles, il incarnait la continuité d’un système où l’efficacité prime sur la transparence. Mais ce lundi 7 juillet 2025, tout s’effondre. Un décret présidentiel, laconique, le renvoie à l’anonymat. Quelques heures plus tard, la nouvelle de sa mort s’abat sur la Russie comme une pluie glacée. Suicide, dit le Comité d’enquête. Mais dans un pays où le doute est une seconde nature, la version officielle peine à convaincre. Les spéculations fusent, les langues se délient, les regards se tournent vers le Kremlin, impassible.

Un contexte explosif : attaques de drones, chaos dans les transports

Ce n’est pas un hasard du calendrier. Les jours précédant la chute de Starovoït, la Russie a été secouée par une série d’attaques de drones ukrainiens. Des centaines de vols annulés ou retardés, des aéroports paralysés, des milliers de voyageurs bloqués, la logistique nationale au bord de la rupture. Les images de files interminables à Cheremetievo, à Poulkovo, les cris, les larmes, l’exaspération. Le ministère des Transports, sous pression, doit répondre, rassurer, agir. Mais rien ne vient. Le silence. Puis, la sanction. Starovoït limogé, remplacé par son adjoint, Andreï Nikitine. Une transition expéditive, sans explication, sans ménagement. La Russie, déjà meurtrie par la guerre, vacille sous le poids d’une nouvelle crise, plus insidieuse, plus sourde : celle de la défiance envers ses élites.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
More Content