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Bande de Gaza : violences et chaos, la faim comme seule loi
Credit: Adobe Stock

Un matin de poussière et de feu

Dans la Bande de Gaza, l’aube ne se lève plus sur des promesses. Elle s’étire, grise, sur des ruines, des files d’attente interminables, des cris étouffés, des regards qui ne cherchent plus la lumière mais la nourriture. Depuis la fin du mois de mai, la distribution de aide alimentaire dans ce territoire assiégé s’est transformée en une scène de chaos récurrent, où la mort rôde, tapie derrière chaque colis, chaque sac de farine, chaque boîte de conserve. Les chiffres sont implacables : plus de 600 morts, des milliers de blessés, des familles décimées alors qu’elles tentaient simplement de survivre. Les faits sont là, bruts, tranchants, indiscutables. Mais derrière les bilans, il y a la peur, la honte, la colère, et cette question qui ronge : comment la faim peut-elle tuer autant que les bombes ?

Des centres de distribution militarisés

Quatre centres, pour deux millions d’âmes. Quatre points d’accès, tous situés dans des zones sous contrôle militaire israélien, entourés de barbelés, de miradors, de talus de terre, surveillés par des agents de sécurité privés, américains et israéliens. La distribution alimentaire n’est plus un acte humanitaire, c’est une opération sous haute tension, une roulette russe quotidienne. Les files s’étirent dès l’aube, les familles se pressent, s’entassent, se bousculent. Le moindre geste, la moindre impatience, la moindre tentative de franchir la clôture, et les tirs partent. Les témoignages s’accumulent, glaçants : « On nous a tirés dessus de 6 heures à 10 heures du matin, tout ça pour qu’on récupère un colis, et encore, on n’est que quelques-uns à en avoir eu un. » Les enfants, les femmes, les vieillards ne sont pas épargnés. La faim ne choisit pas, les balles non plus.

Le blocus, la faim, la peur

Depuis mars, le blocus imposé par Israël a plongé la population dans une pénurie extrême de nourriture, de médicaments, de carburant. Les hôpitaux sont à l’agonie, les ambulances à l’arrêt, l’eau potable se raréfie. La moindre distribution de vivres devient un événement, un espoir, un piège. Les ONG dénoncent un « simulacre » d’aide humanitaire, un dispositif conçu pour humilier, affamer, briser. Médecins sans frontières parle de « massacres à la chaîne », l’ONU évoque des « attaques dirigées contre des civils terrifiés ». Les Palestiniens n’ont plus le choix : mourir de faim ou risquer leur vie pour un sac de riz. Les mots manquent, parfois, pour dire l’indignité.

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