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Kremlin serre la vis : loyauté forcée, élite russe sous surveillance maximale
Credit: Adobe Stock

Le pouvoir, la peur et la fidélité à genoux

Il y a des moments où le silence d’un palais en dit plus long que tous les discours. Au Kremlin, ce silence est devenu une arme : chaque murmure, chaque regard, chaque absence à une réunion peut valoir la disgrâce, l’exil, la disparition. Depuis des mois, la Russie vit au rythme d’une purge silencieuse, méthodique, implacable. Le Kremlin, confronté à la guerre, à l’isolement, à la défiance croissante, exige une loyauté totale de son élite. Ministres, oligarques, généraux, patrons de médias : tous sont sommés de prêter allégeance, de jurer fidélité, de prouver leur engagement sans faille. Les réseaux sociaux bruissent de rumeurs, les médias étrangers compilent les disparitions, les démissions, les procès expéditifs. Le pouvoir ne tolère plus la moindre hésitation. La loyauté n’est plus une vertu, c’est une condition de survie.

Des purges qui ne disent pas leur nom

Les chiffres sont têtus : depuis le début de l’année, plus d’une vingtaine de hauts responsables ont été limogés, arrêtés ou contraints à l’exil. Les motifs ? Corruption, trahison, incompétence, mais surtout « manque de loyauté ». Les grandes fortunes, jadis intouchables, voient leurs biens saisis, leurs proches interrogés, leurs communications surveillées. Les généraux, les diplomates, les patrons de grandes entreprises d’État vivent dans la peur du faux pas, du mot de trop, du regard mal interprété. Le Kremlin orchestre des procès publics, diffuse des confessions forcées, exhibe des repentis. Le message est limpide : tout le monde est suspect, personne n’est à l’abri. La paranoïa devient doctrine d’État, la défiance, une politique officielle.

Un climat de suspicion généralisée

Dans les couloirs du pouvoir, la confiance a disparu. Les réunions se font à huis clos, les téléphones sont bannis, les déplacements surveillés. Les services de sécurité multiplient les écoutes, les filatures, les tests de fidélité. Les élites russes, jadis flamboyantes, vivent repliées, mutiques, obsédées par la prudence. Les familles s’inquiètent, les amis se méfient, les alliés d’hier deviennent des dangers potentiels. La loyauté, dans ce contexte, n’est plus un choix : c’est une obligation, une question de vie ou de mort. Le Kremlin, en exigeant l’adhésion totale, fabrique une élite docile, apeurée, incapable d’initiative. Mais à quel prix ?

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