Aller au contenu
Ukraine sous les bombes et drones, l’Amérique en première ligne : mais où est passée l’Europe ?
Credit: Adobe Stock

Un continent qui regarde ailleurs

Il y a des soirs où l’actualité ressemble à une claque, une gifle froide, un réveil brutal. L’Ukraine brûle, l’Amérique promet, l’Europe hésite. Les images de Kyiv sous les missiles, les discours martiaux de Washington, les promesses de milliards de dollars, de chars, de missiles Patriot : tout cela occupe l’espace, sature l’attention, donne le ton. Mais derrière ce vacarme, une question s’impose, lancinante, obsédante : où sont les Européens ? Où sont passés ces pays qui, hier encore, promettaient une solidarité sans faille, une unité de fer, une défense commune ? Les capitales européennes bruissent de débats, de votes, de communiqués, mais sur le terrain, c’est l’Amérique qui porte la charge, qui assume le risque, qui paie le prix. L’Europe, elle, semble s’être dissoute dans l’attentisme, la prudence, la peur du lendemain.

La promesse américaine, la réalité du terrain

Les chiffres claquent comme des verdicts : plus de 150 milliards de dollars d’aide militaire et humanitaire venus des États-Unis depuis le début du conflit, des centaines de chars, des milliers de drones, des batteries anti-aériennes, des satellites de renseignement, des milliers de formateurs et de conseillers. L’Ukraine, exsangue, tient grâce à ce flux ininterrompu. Washington multiplie les annonces, accélère les livraisons, impose le tempo. Mais à chaque nouveau paquet d’aide, la même question revient : et l’Europe ? Les promesses de Paris, Berlin, Rome, Madrid se perdent dans les méandres des votes parlementaires, des débats budgétaires, des querelles internes. Les livraisons tardent, les stocks s’épuisent, la lassitude gagne. L’Amérique, elle, avance, agit, décide. L’Europe, elle, calcule, temporise, hésite.

L’Ukraine, otage d’une solidarité à géométrie variable

Pour Kyiv, chaque déclaration américaine est une bouée de sauvetage, chaque livraison un sursis, chaque promesse un souffle d’espoir. Mais la dépendance inquiète, la gratitude se teinte d’angoisse. Les responsables ukrainiens multiplient les appels à l’aide, les visites dans les capitales européennes, les discours vibrants devant les parlements. Mais derrière les applaudissements, la réalité est crue : l’Europe donne, mais à reculons, à contretemps, à contrecœur. Les stocks de missiles fondent, les budgets explosent, les opinions publiques s’épuisent. L’Ukraine, otage d’une guerre qui la dépasse, attend, espère, s’accroche. Mais la solidarité européenne, si souvent proclamée, vacille sous la pression du réel.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
More Content