Aller au contenu
Mark Carney défie Washington : le grand virage vers l’Europe qui fait trembler Trump
Credit: Adobe Stock

Un divorce diplomatique qui couve sous la surface

Il y a des gestes qui ne trompent pas. Depuis quelques mois, le Canada multiplie les signaux d’un rapprochement inédit avec l’Union européenne. Accords commerciaux renforcés, visites ministérielles, déclarations publiques sur la « diversification des alliances » : tout indique que le gouvernement Trudeau prépare un basculement stratégique. Derrière cette manœuvre, une réalité brute : l’ère Trump, même en suspens, a laissé des cicatrices profondes dans la relation canado-américaine. Les menaces de taxes, les insultes publiques, le protectionnisme assumé, les volte-face sur le climat et la défense collective ont ébranlé la confiance d’Ottawa. Aujourd’hui, alors que l’ombre de Trump plane à nouveau sur la présidentielle américaine, le Canada accélère son pivot vers l’Europe. Un choix qui, s’il se confirme, pourrait déclencher une onde de choc bien au-delà des frontières canadiennes.

Le grand pari de la diversification économique

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 75% des exportations canadiennes partent encore vers les États-Unis. Mais la dépendance inquiète. Les industriels, les agriculteurs, les géants de la tech redoutent un retour du « Buy American », une fermeture brutale des marchés, une guerre commerciale larvée. Pour Ottawa, l’accord de libre-échange avec l’UE (AECG/CETA) devient un bouclier, une bouée de sauvetage, une promesse d’autonomie. Les investissements européens explosent, les entreprises canadiennes multiplient les filiales à Paris, Berlin, Milan. Le gouvernement vante la stabilité, la prévisibilité, la diversité des partenaires européens. Mais ce virage ne se fait pas sans douleur : il exige des adaptations, des sacrifices, des ruptures. Surtout, il envoie un message clair à Washington : le Canada n’est plus captif, il choisit ses alliances.

Trump, l’épouvantail qui hante Ottawa

Personne n’ose le dire trop fort, mais tout le monde y pense : le spectre d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche est la principale raison de ce pivot. Les diplomates canadiens, échaudés par quatre ans de chaos, redoutent une nouvelle ère de menaces, de tweets assassins, de deals à sens unique. Les dossiers sensibles – immigration, énergie, défense, climat – risquent de redevenir des champs de bataille. Ottawa se prépare, anticipe, construit des alliances de rechange. L’Europe, avec son marché de 450 millions de consommateurs, son appétit pour les ressources naturelles, son engagement climatique, apparaît comme l’alternative la plus crédible. Mais ce choix, s’il est perçu comme une trahison à Washington, pourrait coûter cher. Très cher.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Articles reliés

More Content