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Trump, l’anglais et la fracture cachée : ce que révèle vraiment sa remarque
Credit: Adobe Stock

Un mot qui claque, un malaise qui s’installe

Il y a des phrases qui passent inaperçues, et d’autres qui font l’effet d’un électrochoc. « Good English. » Deux mots, lâchés par Donald Trump lors d’une interview, d’un meeting, d’un échange qui aurait pu rester anodin. Mais voilà, dans la bouche de l’ancien président américain, tout prend une dimension nouvelle, une charge symbolique, une violence inattendue. Ce compliment, en apparence innocent, adressé à un interlocuteur non natif ou à un adversaire politique, a déclenché une vague de réactions, de commentaires, de polémiques. On s’interroge : que voulait-il vraiment dire ? Est-ce un compliment sincère, une maladresse, ou le symptôme d’un malaise plus profond, d’une fracture invisible mais bien réelle dans l’Amérique d’aujourd’hui ?

L’anglais, arme politique ou miroir des inégalités ?

Dans un pays où la langue est censée unir, la remarque de Trump révèle une réalité crue : l’anglais n’est pas qu’un outil de communication, c’est un marqueur social, un instrument de pouvoir, un vecteur d’exclusion. Dire « good English » à quelqu’un, c’est souligner sa différence, rappeler qu’il n’est pas tout à fait d’ici, pas tout à fait légitime, pas tout à fait « américain ». C’est, consciemment ou non, réactiver des siècles de domination, de hiérarchie, de suspicion envers l’étranger, l’accent, la faute de grammaire, la maladresse syntaxique. Dans la bouche de Trump, ce compliment devient une arme, un rappel à l’ordre, une manière de dire : « Tu es toléré, mais à condition de bien parler, de bien t’intégrer, de bien te conformer. »

Une Amérique fracturée, une identité en crise

La polémique autour du « good English » n’est pas un simple détail de campagne, un épiphénomène médiatique. Elle révèle une Amérique en crise, tiraillée entre son mythe d’ouverture et sa réalité d’exclusion, entre le rêve d’un melting-pot harmonieux et la peur de la différence, de l’invasion, de la dilution identitaire. Les débats sur l’immigration, la citoyenneté, la langue officielle, l’éducation bilingue, tout converge vers cette question : qui a le droit de parler, d’être entendu, d’être reconnu ? Trump, en soulignant la maîtrise de l’anglais d’un interlocuteur, ne fait que donner voix à une angoisse diffuse, à une crispation identitaire qui traverse toute la société américaine.

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