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Zelensky frappe Rome : un « plan Marshall » ou l’effondrement de l’Ukraine
Credit: Adobe Stock

Une tribune, un cri, un ultimatum

Il y a des discours qui résonnent comme des alarmes. À Rome, devant une assemblée de dirigeants, d’industriels, de diplomates, Volodymyr Zelensky n’a pas joué la carte de la diplomatie feutrée. Il a frappé. Fort. « Il nous faut un plan Marshall, maintenant, ou l’Ukraine s’effondrera. » Pas de métaphores, pas de demi-mesures. Le président ukrainien a convoqué l’histoire, rappelé l’Europe à ses responsabilités, brandi la mémoire de la reconstruction d’après-guerre comme un miroir tendu à la lâcheté contemporaine. Les chiffres claquent : des centaines de milliards de dollars nécessaires, des millions de vies suspendues à la générosité – ou à l’indifférence – du monde. La salle a frémi, les caméras ont capté chaque tremblement, chaque silence. L’avenir d’un pays, d’un continent, s’est joué dans la brutalité d’un mot : « urgence ».

Des ruines, des vies, des milliards

La réalité, elle, ne négocie pas. L’Ukraine est un champ de ruines. Villes éventrées, infrastructures pulvérisées, écoles et hôpitaux rayés de la carte. Les experts chiffrent les besoins à plus de 400 milliards de dollars pour une reconstruction minimale. Mais ce ne sont pas que des chiffres : ce sont des routes à rouvrir, des réseaux électriques à ressusciter, des familles à reloger. Les promesses d’aide pleuvent depuis deux ans, mais sur le terrain, l’argent tarde, les matériaux manquent, la lassitude gagne. Les ONG alertent : sans un plan massif, coordonné, pensé sur une génération, l’Ukraine risque de sombrer dans la pauvreté, la fuite des cerveaux, la dépendance chronique. Le spectre d’une « Syrie européenne » rôde, insidieux, dans chaque mot, chaque statistique, chaque regard.

Rome, théâtre d’une bataille diplomatique

Pourquoi Rome ? Parce que l’Italie, longtemps prudente, hésitante, s’est soudain placée au centre du jeu. La conférence pour la reconstruction de l’Ukraine a réuni chefs d’État, banquiers, industriels, ONG, tous sommés de sortir du confort des discours pour s’engager, chiffrer, promettre du concret. Mais derrière les sourires, les divergences éclatent. Certains pays veulent conditionner l’aide à des réformes, d’autres redoutent la corruption, beaucoup craignent de s’engager sans garantie de victoire militaire. L’Allemagne promet, la France temporise, les États-Unis observent. L’Ukraine, elle, n’a plus le luxe d’attendre. Chaque jour sans aide, c’est un hôpital qui ferme, une centrale qui explose, une famille qui s’exile. À Rome, l’histoire s’est invitée à la table. Mais qui, ce soir, osera signer le chèque ?

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