Poutine défie le monde : la Russie marche encore, Trump impuissant, l’Ukraine vacille
Auteur: Maxime Marquette
Il y a des réveils où le cauchemar ne s’efface pas, il s’intensifie. Moscou avance. Comme un rouleau compresseur, l’armée russe ignore les menaces américaines, dévore les kilomètres ukrainiens, teste les nerfs de la planète entière. Trump peut bien tempêter, exiger, promettre la foudre ou dérouler l’ultimatum de ses « 50 jours », à Moscou, on hausse les épaules. On bombe le torse. Poutine, tout-puissant, laisse ses lieutenants moquer la panique de l’Occident. Les analystes respirent l’angoisse : la guerre change de cap, la carte se redessine sous la poudre. Ce matin, le plus grave n’est pas la menace nouvelle, mais l’incroyable confiance d’un régime déjà sali, enhardi par la résignation de ses adversaires. La Russie est-elle déjà en train de gagner, sans que l’on ose encore le dire ?
Kremlin de fer : l’ultimatum de Trump réduit en cendres

Le « Show Trump », moqué, pulvérisé
Le président américain a cru effrayer Moscou avec un compte à rebours implacable. Cinquante jours. Mais à peine le délai lancé, le « clan Poutine » réagit d’un haussement de sourcil… ou d’un éclat de rire. Les big boss du Kremlin traitent l’ultimatum de « théâtral », s’amusent à rappeler que l’Europe « tremble pour rien », que la Russie « s’en fiche ». La réponse fuse sur X, sur les chaînes d’Etat et dans les coulisses de la Douma. Peskov – la voix de Poutine – le dit : le message de Washington est « grave », mais la Russie prendra « le temps d’analyser ». Rien ne presse. Le pays, déjà trempé dans l’acier des sanctions, ne craint plus aucun embargo. Les stratèges russes parient : l’Occident n’a ni l’énergie, ni la mémoire, ni la force pour plier Moscou. Ici, la peur change de camp, la satire pulvérise la menace. Trump, pour le Kremlin, n’est qu’un feu de paille international.
L’arrogance affichée : « Nous continuerons, quoi qu’il arrive »
Dans les salons feutrés du pouvoir, la stratégie est assumée. Poutine n’a pas l’intention de céder. Aucun cessez-le-feu, aucune concession, pas même l’ombre d’un retrait. Les insiders russes l’affirment : la guerre continue. Le président russe estime que l’économie et la puissance de feu de son pays tiennent le choc, malgré les douze rounds successifs de sanctions occidentales. Sa logique tient en quelques mots – tant que les Occidentaux ne négocient pas « sur ses conditions », la guerre s’intensifiera. Moscou compte sur sa résilience, son industrie militaire survoltée, sa capacité à supporter la douleur plus longtemps que ses adversaires.
L’indifférence dangereuse : « La Russie ne pliera pas »
Les officiels russes ironisent sur le théâtre de l’Old West. Trump, qui fait mine de la poigne, n’effraie plus personne. Poutine n’acceptera aucun diktat. Il joue la montre – il accélère même le pas. Les chaînes de télévision, au diapason, présentent l’ultimatum américain comme un non-évènement, une gesticulation pour sauver la face d’un Président usé. On prépare, pourtant, l’opinion russe à un possible durcissement de la guerre économique. Les élites se répètent : « Rien n’est pire que de reculer. » Ils préfèrent le froid, la faim, la solitude à l’humiliation d’une capitulation.
L’économie russe : pilier ou poudre aux yeux ?

Sanctions, quelles sanctions ?
La Russie a résisté à tout : embargos, coups de vis, isolement bancaire. Les technocrates à Moscou exhibent une croissance plus forte que prévu, un rouble sous contrôle, des exportations brutes maintenues. L’économie se militarise : 8 % du PIB engloutis dans la guerre, une production d’armes devenue moteur de relance. Les contrats avec la Chine, l’Inde, des réseaux gris partout, maintiennent à flot la machine. Oui, la population souffre. Oui, l’inflation grignote. Mais la résilience – mot magique des commentateurs – tient encore. La Russie court plus vite que le piège prévu. À l’inverse, l’Europe paie son gaz plus cher, frémit devant l’hiver, hésite entre l’aide à Kiev et la facture alimentaire.
Les effets pervers du blocus occidental
Chaque embargo occidental donne le vertige, puis s’aplatit sous l’habitude. Moscou anticipe déjà les futurs « 100 % de tarifs » promis par Trump, se tourne vers le Sud, diversifie les circuits, construit des routes de la soie alternatives. Les économistes critiques soulignent, tout de même, des signes de ruptures : industries civiles en panne, demande intérieure en berne, fuite de cerveaux, explosion du secteur noir. Mais tout cela compte moins, pense le Kremlin, que la victoire à l’Est. Tant qu’une minorité peut accumuler, le reste peut attendre : la faim est patriotique, le froid, une épreuve, la guerre, une fierté.
Le nerf de la guerre : la militarisation totale
À Moscou, on surjoue l’admiration du monde pour son complexe militaro-industriel : production de chars, de drones, de missiles hypersoniques, à la chaîne. Les chiffres officiels affichent des stocks supérieurs à ceux du front ouest. La Russie produit désormais plus de munitions que l’OTAN, investit dans la robotique, l’intelligence artificielle létale, diversifie ses appuis (Iran, Corée du Nord, Chine). La guerre classique se transforme : tactiques d’attrition, frappes aériennes à très longue portée, cyber-offensives massives. La logistique compense les pertes humaines par la technologie. Sur les marchés mondiaux, la Russie est devenue le cauchemar favori de tous les stratèges occidentaux.
Sur le front : la Russie avance, l’Ukraine saigne

Conquête au pas de fer : 20 % du territoire désormais sous contrôle
Chaque mois, la carte change. Aujourd’hui, Moscou contrôle près d’un cinquième de l’Ukraine. 1 415 km² avalés en trois mois, des poches grignotées à l’Est, des têtes de pont sur le Dniepr. Les villages tombent dans l’oubli, les familles fuient, les lignes ukrainiennes craquent. Les Russes avancent à la pioche : pilonnages massifs, vagues de jeunes mobilisés, drones kamikazes en harcèlement. L’idée n’est plus la percée blitzkrieg, mais l’atrophie lente de l’adversaire. Les analystes « deep state » parlent d’équivalents de la première guerre mondiale, en plus technologique, en plus cynique : la boue, la tranchée, l’usure lente, la faim, l’ambiguïté.
Offensives en écho : la peur gagne les régions centrales
Poutine ne cache plus ses ambitions. Après avoir consolidé la Crimée, Donetsk, Luhansk, Zaporijjia et Kherson, il lorgne vers Dnipropetrovsk, Kharkiv, Odesa – le cœur industriel et portuaire de l’Ukraine. Plusieurs sources convergent : si Kiev faiblit, le rouleau russe avancera. « L’appétit vient en mangeant », confie un proche du Kremlin. Les troupes russes testent la défense ukrainienne sur tous les points faibles, parient sur la lassitude occidentale pour prolonger la poussée. Le plan : couper l’Ukraine de la mer, l’amputer du Sud, briser l’économie, condamner le pays à la vassalisation.
La résistance ukrainienne sur le fil du rasoir
Le haut commandement de Kiev admet des moments « très difficiles ». Les Ukrainiens infligent de lourdes pertes à l’ennemi, mais subissent la loi du nombre et de la profondeur stratégique. Les drones américains, les systèmes Patriot, retardent les avancées russes, mais ne changent pas la donne à eux seuls. Sur le front, chaque sejour ressemble à un gouffre d’attente. Les pertes, horribles, restent non dites dans les médias officiels. Le moral tient à la peur de la disparition, pas à la promesse de la victoire.
La diplomatie de l’escroquerie : Poutine réécrit les règles

Négocier sous menace… ou sous farce ?
Le Kremlin répète, à l’envi, que la « paix » reste sur la table – mais c’est une paix aux conditions de Moscou. Poutine exige un retrait total de l’Ukraine des régions occupées, la reconnaissance des annexions, la promesse de neutralité, la fin du rêve européen et même la réécriture de livres d’histoire. Toute négociation, pour lui, commence à genoux. Les diplomates occidentaux fulminent en coulisses, mais personne n’ose forcer l’issue. On parle – beaucoup –, mais c’est toujours le canon qui décide.
Trump, l’homme des ultimatums en trompe-l’œil
Trump tempête, mais n’agit plus vraiment. Il promet de nouvelles armes, des sanctions secondaires, mais laisse entendre à ses alliés que Washington ne s’engagera pas « à perdre la face ». Les Russes flairent l’embrouille : chaque surenchère américaine est moins crainte qu’instrumentalisée. Ils s’attendent tout autant à un retournement, un compromis désastreux pour l’Ukraine que personne n’ose l’avouer. Les Ukrainiens, eux, n’ont plus d’illusion sur le soutien inconditionnel.
L’Europe, spectatrice terrorisée
L’UE, fracturée, tente de contourner l’échec diplomatique en empilant des sanctions, en accélérant livraisons de munitions, mais la majorité des capitales ne veut plus payer le prix d’une guerre interminable. Berlin, Paris, Rome tempèrent. Les pays baltes, la Pologne, supplient de tenir. Mais la lassitude gagne. L’ombre de la capitulation « à la coréenne » – gel du front, perte de territoire, Europe divisée – plane sur chaque forum international.
L’ombre de la grande annexion : expansion programmée

Putin, l’impérialiste assumé
Interrogé publicisquement, Vladimir Poutine répète une conviction : « Toute l’Ukraine est nôtre. » Il déroule le vieux récit russe des peuples frères, mais bombarde, occupe, russifie. Au dernier forum économique de Saint-Pétersbourg, l’auditoire l’a acclamé à la proclamation : « Là où un soldat russe pose le pied, c’est la Russie. » Sous les rires, un sinistre plan de reconquête court : pas seulement le Donbass, mais jusqu’à la Transnistrie, et, qui sait, au-delà ensuite.
L’usure comme mode de conquête lente
La tactique russe est limpide : la guerre s’enlise, l’Occident s’use, la dissuasion se disloque. À chaque offensive, le discours impérial se précise. On exige déjà le contrôle permanent des régions arrachées, l’intégration légale à la Fédération, la russification de l’école, des médias, de la police. Chaque territoire « libéré » devient une base arrière pour la prochaine avancée. Négation de l’Ukraine, effacement du traumatisme national. Rien ne freine la mécanique. Odesa, Mykolaïv, Dnipropetrovsk sont d’ores et déjà des obsessions de cartographe.
L’appareil militaire en mode conquête : préparation et projection
Moscou projette une offensive renforcée pour la fin 2025. La stratégie : pousser la ligne de front jusqu’à l’épuisement total de la capacité défensive ukrainienne. Dans les organigrammes, les généraux n’envisagent aucune pause avant la prise totale du Dniepr. Si la résistance s’effondre, les plans incluent une progression jusqu’à l’axe Kyiv-Kharkiv, créant une zone tampon jusqu’à la frontière biélorusse. Les usines tournent pour soutenir ce projet, chaque victoire locale prépare la grande vague.
La guerre de la communication : perception et propagande explosives

Médias russes : organiser la victoire morale
La machine à propagande russe arrose le terrain en continu : discours de force, récits de victoires, glorification des morts pour la patrie. Les talk-shows répètent le discours de Poutine. On explique que la Russie « a résisté à Napoléon, à Hitler, elle résistera à Trump ». L’idée clé : il n’y a jamais eu de vraie défaite, que des épreuves temporaires. La souffrance est recyclée en épique, la peur en victoire. Les rares opposants sont broyés, l’espionnage des opinions se renforce, la Russie vit au rythme d’un récit « impérial infaillible ».
L’art du mépris rhétorique : l’indifférence comme arme
Chaque déclaration américaine reçoit une réponse calibrée, ironique, sèche. Medvedev, le bouffon noir du pouvoir, se rit de la « panique de l’Occident ». Les réseaux pro-Kremlin débitent les montages, les jeux de mots, les polémiques en cascade. Dans la rue, on préfère l’humour noir à la panique. Cette posture fabriquée masque une anxiété profonde, mais elle fonctionne : la dissidence s’étouffe, le débat international s’éteint sous le bruit de l’ironie.
Le storytelling occidental : la fatigue devant l’absurde
En Europe, tout est commentaire, analyse, spéculation et accususations réciproques. Les chaînes américaines bravent le « feu trumpien » du moment, mais admettent la lassitude stratégique. Chacun attend, sans y croire, que l’arme ultime – que ce soit les sanctions, l’assistance militaire ou l’opinion publique – fasse reculer Poutine. Mais rien ne marche. L’idée même de « défaite russe » n’est désormais avouée que dans les éditoriaux d’espoir. Chez les stratèges lucides, le cynisme a remplacé l’espoir.
Le peuple russe, otage et acteur de la brutalité ordinaire

La société russe sous pression : résilience ou anéantissement ?
Pas de panique affichée, mais une tension rampante. Le pouvoir surveille la rue, distribue promesses et peines, alterne les prime exceptionnelles et la répression. Les mobilisations s’enchaînent, les familles encaissent, les chiffres officiels masquent une hémorragie de jeunes exilés, de morts anonymes, de blessés cachés. L’économie civile s’efface derrière le totem militaire. La lassitude gagne, mais rien ne casse. Les Russes, dressés à l’épreuve, n’attendent rien que la poursuite – la paix, dans leur bouche, est devenue injure.
L’acceptation forcée, le tabou de la victoire
Dans les cafés, les files devant les marchés, la guerre grignote tout. On ne demande plus si le fils, le cousin ou l’ami est parti au front. On se contente, d’un haussement d’épaules, de donner à la Russie « le temps nécessaire » pour gagner la guerre. Les protestations de parents de soldats – brisées, éteintes, effacées. Les héros locaux sont célébrés, les morts vite recouverts d’honneurs. Le mythe national – « nous subirons tout, sauf la défaite » – éteint la révolte.
La peur du lendemain, la fuite comme dernier rêve
Les analystes relayent l’exode silencieux des classes moyennes, des cerveaux technologiques, des étudiants. L’économie paralysée dans certains secteurs encourage les départs, les élites cachent leur fortune à Dubaï ou à Chypre. Mais personne ne voit de débouché. On rêve encore d’émigrer, d’ouvrir un commerce ailleurs, de voir les enfants échapper au service militaire. Mais le monde regarde la Russie comme un enfer figé – la fuite, désormais, se heurte à des murs de frontières hostiles.
Ukraine : l’effondrement possible, la résistance irrationnelle

L’usure programmée : survivre à tout prix
À Kiev, le sentiment de trahison grandit chaque jour. L’aide arrive, mais toujours avec du retard. L’Ukraine s’habitue à se battre avec moins, à improviser, à survivre. La société se réorganise dans la précarité : abris, réseaux alternatifs d’alimentation, éducation clandestine, contre-propagande à tous les étages. Les exilés rentrés rapportent la grisaille du dehors, la fatigue du dedans. Ce n’est plus une guerre d’honneur, c’est une guerre de la fatigue : tenir, juste tenir, jusqu’à ce que le monde se rappelle pour vingt-quatre heures son existence… puis retourne à son shopping.
La foi en la victoire, un luxe pour les autres
Zelensky a beau crier, pleurer, supplier, la foi s’érode. Chaque offensive réussie est un miracle, chaque défaite, un gouffre. Les volontaires étrangers sont presque partis, les proches des soldats n’osent plus écouter les bulletins. On célèbre les petits exploits, mais la victoire semble de plus en plus un mot de conte pour enfants. L’impression générale : on fait semblant d’y croire, sinon l’effondrement est total.
Le deuil impossible, la psychose collective
Il n’y a plus de place pour le deuil « thérapeutique ». Les morts sont enterrés vite, les blessés aussitôt réorientés. Les enfants deviennent adultes à la hâte, les vieux jouent les sentinelles. Une forme de psychose collective s’installe : peur de la nuit, peur du silence, peur du « prochain ». Pourtant, l’héroïsme ne disparaît pas – il mute, s’enracine dans cette posture d’attente. La résistance ukrainienne est devenue la guerre de l’endurance morale, plus que militaire.
Conclusion : la pente de la peur, la victoire des brutes

Poutine avance, Trump s’agite, l’Ukraine se vide. La guerre n’a plus d’horizon, seulement une inertie : celle du rouleau russe, celle de l’impuissance américaine, celle d’un Occident blasé, fractionné, inquiet de sa propre survie plus que de la justice. L’audace du Kremlin n’est plus une surprise : c’est une victoire par défaut, celle d’un régime qui a accepté de se salir définitivement pour repousser d’un siècle la réalité de sa décadence. Provisoirement, la Russie gagne – parce que personne n’ose payer le prix de la vaincre. Il ne reste qu’une question à graver sur chaque rue de l’Europe : jusqu’à quand ? Et à quel prix pour tous ceux qui aiment encore croire, naïvement, que l’histoire penche naturellement du côté des victimes, et non des bourreaux surentraînés à durer plus longtemps que les autres.