Mark Carney face à l’ouragan Trump : la reddition ou la stratégie du vide ?
Auteur: Maxime Marquette
Un bras de fer sans muscles ni honnêteté
Dans l’arène éclatée qu’est devenue la scène nord-américaine, la confrontation entre Mark Carney et Donald Trump a trop longtemps ressemblé à du théâtre d’ombres – gestes retenus, sourires tendus, poignées de main moites sur les marches de l’absurdité. Chaque semaine, un nouvel épisode. Tarifs menaçants, ultimatums déliés, coups de fil secrets, fuites orchestrées. Mais derrière la façade, une réalité brute s’impose : la politique canadienne a cessé de muscler ses réparties. Face à Trump, Carney multiplie les concessions, accepte des défaites symboliques, laisse filer les lignes rouges qu’il avait lui-même tracées devant la nation. De la suppression express de la taxe numérique à l’explosion des droits de douane, chaque épisode sonne comme le même refrain : le Canada discute, recule, s’adapte. Croit-on encore que le dialogue s’impose face au bulldozer Trump ou assiste-t-on à la naissance d’une diplomatie par défaut, où la retenue devient une habitude fatale ? Le malaise grince sur les bancs du Parlement, et pas que là.
De la tempête commerciale à la détresse nationale
Le climat économique s’est tendu entre Ottawa et Washington ; la relation jadis polie s’effiloche, poncée par le retour du « tariff man ». Trump, tout juste réinstallé à la Maison Blanche, multiplie les coups de semonce : 35 % de tarif sur les importations canadiennes non conformes à l’accord de libre-échange, menaces répétées sur l’acier, l’aluminium, le cuivre. Le secteur automobile tremble, des milliers d’emplois sont en balance, les agriculteurs redoutent la hache qui plane sur le bois, le lait, les intrants. Chaque paysan, chaque sidérurgiste sent peser la brutalité des décisions prises très loin des usines et des champs. Carney, de son côté, évoque une stratégie de sauvegarde, promet la fermeté, mais le compte n’y est pas : la majorité des experts dénoncent une suite de reculs, d’ouvertures, là où il fallait bétonner. L’économie canadienne, elle, commence à vaciller sur ses fondations, l’indice de confiance glisse, le dollar tangue.
Une diplomatie zen ou un renoncement par fatigues ?
On cherche des excuses à ce qui s’apparente à un affaissement progressif du pouvoir fédéral. Les uns vantent la « stratégie du calme » de Carney, son art d’apaiser les colères, d’amener Trump à la table, d’éviter la surenchère. On parle d’un « Trump whisperer », d’un modérateur zen, d’un anti-colérique – mais à mesure que les effets se matérialisent : jobs perdus, usines à vendre, lois abandonnées, on finit par douter du bien-fondé de cette retenue permanente. Le Canada s’excuse de vouloir taxer Google, Facebook, Amazon, annule in extremis une taxe numérique pourtant quasi votée. Face à la mecchine trumpiste, la délicatesse paraît pathétique, et les résultats, introuvables. Pendant ce temps, les négociateurs américains dictent la partition, les diplomates canadiens s’accrochent à des miettes d’exemption de taxes, et tous ceux qui observaient la scène rêvent d’un retour de la résistance affichée, d’un bouclier plus qu’une caresse.
Le mirage des accords et la réalité de la dépendance

Des négociations comme une fuite en avant
Les discussions s’enchainent entre Washington et Ottawa, chacune plus tendue que la précédente. Une négociation n’est plus une recherche d’équilibre mais une course pour limiter la casse. L’accord USA-Canada-Mexique, qui devait sanctuariser l’accès au marché américain, n’empêche plus rien : la Maison Blanche de Trump annonce brutalement la hausse à 35 % des droits de douane sur tout ce qui ne respecte pas scrupuleusement le nouvel accord, comme un doigt d’honneur diplomatique. Mark Carney, en face, tente de sauver ce qui peut l’être — promesses d’investissement, augmentation des dépenses militaires, accélération des transferts de données, tout y passe pour calmer l’appétit trumpiste. Les industriels canadiens peinent à suivre la cadence ; certains exportateurs préfèrent arrêter leur activité plutôt que de se risquer à une nouvelle taxation punitive sur la foi d’une rumeur ou d’un tweet.
L’effondrement des lignes rouges économiques
Le Canada tergiverse puis cède : la taxe numérique sur les géants de la tech américaine, laborieusement adoptée face à l’évasion fiscale permanente de ces entreprises, vole en éclats en moins d’une journée, après un simple coup de fil musclé de Trump. Les groupes parlementaires se révoltent, mais c’est trop tard, la Chambre s’incline, le texte disparaît. Les failles juridiques béent – des dizaines de millions d’impôts qui devaient servir à moderniser les transports, la santé numérique, évanouis. En échange, aucune promesse américaine de limiter la pression tarifaire sur l’acier ou l’aluminium. C’est à se demander si la négociation existe encore ou si l’automatisme de la concession l’a déjà remplacée. Au fil des jours, chaque recul crée un précédent ; le Congrès américain sent la faiblesse, les lobbyistes, eux, ne s’excusent jamais.
La malédiction des relations asymétriques
La disproportion des forces transparaît à chaque étape des pourparlers. Trump cultive le rapport de domination : un « ami » un jour, un « rival » le lendemain. Carney s’efforce tant bien que mal d’exister dans la tempête, vantant la résilience canadienne, promettant la défense du secteur sidérurgique, du bois d’œuvre, du secteur automobile, mais les moyens semblent toujours inférieurs à la violence de l’offensive américaine. Les livraisons annuelles d’aluminium canadien baissent de 31 % en six mois, celles de voitures neuves chutent brutalement. Sans diversifier ses marchés, sans redéfinir sa souveraineté économique, Ottawa s’enfonce dans une dépendance toxique. Les économistes préviennent déjà qu’une telle sujétion transformera le Canada en simple vassal régional. Le piège de la taille, de la géographie, du déséquilibre industriel, referme lentement ses crocs.
Une tactique d’évitement érigée en doctrine

L’absorption des chocs, pas la contre-attaque
Un détail frappe : la posture défensive de Carney semble paradoxalement séduire une partie des élites nord-américaines. Modération, « leadership calme », message apaisant face à la tempête trumpienne, une « stratégie de l’absorption ». Il absorbe les coups, encaisse les humiliations apparentes, jurant que la stabilité passe par le compromis et non par le bras de fer. Pourtant, à mesure que le tumulte des marchés s’accélère, qu’une récession américaine s’installe sur fond de boursicotage présidentiel, cette prudence ressemble chaque jour un peu plus à une paresse stratégique. Carney veut protéger le tissu industriel : il multiplie les baisses de charges, assouplit les remises fiscales, créé des aides d’urgence pour les retraités qui voient leur épargne fondre sous les coups de bourse. Mais l’opposition, les syndicats, les petits patrons s’interrogent sur l’efficacité réelle de cette « attaquance molle ».
L’engrenage de la temporisation
Négocier du temps, négocier des délais – voilà ce qu’il reste de la politique commerciale canadienne. Après chaque annonce explosive de Trump, il s’écoule des heures, parfois des jours, avant que la riposte ne soit formulée : une menace de contre-tarifs, timidement évoquée à la radio, une promesse de « continuer à dialoguer ». Or, dans cet intervalle, l’économie canadienne souffre : les chaînes de production ralentissent par anticipation, les investissements étrangers se font rares, le dollar canadien bascule dans l’incertitude. Les exportateurs de cuivre, d’autos, les sous-traitants de l’aéronautique n’osent plus prendre d’engagements à six mois. La logique défensive, patiemment vendue comme vertu, devient un piège. Le Canada paraît perpétuellement surpris – ou pire, résigné à l’être.
L’abandon de l’offensive, symptôme d’un déclin ?
Dans les couloirs du gouvernement, certains murmurent que l’époque des « contre-coups » est révolue. Pas question de lancer un grand plan de relance, pas d’attaque frontale contre les politiques protectionnistes américaines. Carney table tout sur la résilience des institutions financières, l’équilibre budgétaire, la souplesse de la Bourse – mais ces filets de sécurité masquent mal l’absence d’ambition. Le Canada n’a pas formellement mis en place de contre-mesures énergétiques, a reculé sur la taxation des géants de la tech, refuse de rouvrir le chantier des subventions à l’export. À l’étranger, des voix accusent Ottawa d’être le « cancre » du combat commercial mondial. À la Chambre des communes, le mot « reddition » fait son chemin – et pas seulement dans les bouches de l’opposition.
L’impact social de l’impuissance politique

Des emplois sacrifiés sur l’autel du calme
Marqué par la brutalité des licenciements, l’automne économique canadien affiche un visage sinistre. L’acier, l’aluminium, le secteur automobile encaissent la vague des pertes d’emplois, souvent annoncées en catimini pour ne pas ternir les communiqués. Les petits commerçants agonisent sous la montée des coûts d’approvisionnement importés. Les syndicats hurlent à la lâcheté, réclament des mesures de sauvegarde, un retour à la protection ciblée, des aides d’État. Mais à Ottawa, le récit officiel est l’apaisement : il faut amortir, amortir encore, « s’adapter ». Face à la tempête, la consigne reste le bateau mouillé au port.
Les classes moyennes en première ligne
L’érosion du pouvoir d’achat frappe en priorité les familles des régions industrielles – Hamilton, Windsor, Victoriaville. Mois après mois, l’inflation sur les biens importés, amplifiée par les taxes trumpistes, dévore les salaires. Les personnes âgées, les titulaires de pensions, voient fondre la valeur de leur épargne. Le gouvernement accélère alors la baisse du taux de retrait obligatoire pour les fonds de pension, augmente légèrement les aides sociales, mais le sentiment de dépossession grandit. Les experts alertent : la spirale de la résignation entraîne celle de la précarité. Pourtant, sur le terrain, les mots officiels semblent venus d’ailleurs : Carney parle d’anticipation, mais la rue n’en veut plus.
La défiance politique explose
L’impatience populaire contamine l’agenda politique. Dans les sondages, la confiance en la capacité du gouvernement à résister à Trump s’effondre ; la majorité déclare vouloir des réponses plus musclées, des ripostes durcies, quitte à sacrifier une partie des exportations. Les conservateurs en profitent, dénoncent une stratégie d’échec programmée, réclament le retour à « l’orgueil national ». Dans les manifestations, les pancartes oscillent entre colère et résignation, nouveaux symboles d’un divorce civique. Pour des millions de Canadiens, Carney incarne désormais l’image du dirigeant compétent mais impuissant, méthodique mais hors-sol, trop rationnel pour comprendre la fièvre de la base. La fracture se creuse entre les chiffres et le vécu, entre l’argument et la colère.
Le poids du symbole : Carney, l’expert déclassé ?

Un mythe de compétence malmené
Mark Carney, héros de la gestion de la crise financière de 2008, promoteur du dialogue multilatéral à la Banque d’Angleterre, fut élu sur sa réputation d’expert « calme dans la tempête ». Mais le choc de Trump fait vaciller ce socle. La confiance dans la « science » économique recule face à la brutalité du monde. Les anciens alliés, séduits jadis par l’aura du banquier polyglotte, murmurent à présent que l’époque n’est plus au management, mais à la résistance idéologique. Les think tanks, jadis dithyrambiques, publient des tribunes rageuses : « ce n’est plus un moment de stewardship, mais de mobilisation ». L’expertise semble vide si elle ne s’accompagne pas de volontarisme, de conflictualité assumée.
La communication officielle : un écran de fumée ?
La stratégie de communication du gouvernement multiplie les esquives : Carney communique sur la solidité des institutions, la force des banques, l’état solide des assurances-vie. Mais à mesure que les annonces s’éloignent des réalités, la suspicion progresse. Les observateurs le notent : sur la taxe numérique, sur la défense, sur la réciprocité commerciale, Ottawa répète qu’il « protège l’essentiel ». Mais l’essentiel semble, à y regarder de près, toujours le marché américain, rarement la spécificité canadienne. L’image du bon gestionnaire s’inverse : on accuse Carney de raisonner toujours en termes de risques à minimiser, jamais d’opportunités à saisir.
La solitude du décideur nu
Dans cette tempête, Carney se retrouve isolé : la société civile gronde, les partenaires craquent, les marchés tanguent. Même à l’international, le soutien s’amenuise : le Royaume-Uni a accepté des tarifs de base avec Washington, l’Europe garde ses distances, la Chine capitalise sur la discorde. Mentir serait de nier la difficulté particulière d’être chef de gouvernement dans cette décennie instable. Mais l’histoire ne pardonne pas la résignation méthodique. Ce que l’on attendait d’un « expert », c’était la surprise, l’audace ; il n’en est rien. Et la mémoire collective ne distingue bientôt plus la tempérance de la dilution.
La logique trumpienne : chaos comme arme de négociation

Le style « tariff man » : brutal, efficace, redouté
Donald Trump, dès son retour à la Maison Blanche, a réaffirmé son identité de « tariff man ». Pour lui, le rapport de force s’incarne dans la surenchère : menacer, écraser, annoncer, désannoncer, secouer le cocotier diplomatique jusqu’à obtenir ce que l’on veut. Sa méthode : publier sur les réseaux sociaux, imposer l’agenda, faire monter la pression sur les marchés et les dirigeants. Pas de négociation sans chaos ; pas de recul, jamais. La violence verbale, la désinvolture institutionnelle sont des armes. On ne négocie pas avec la norme, mais par le choc. Une semaine, c’est la menace d’avaler le Canada comme « 51e État », la suivante, les tarifs sur la voiture, le lait, le cuivre.
Le piège de la conversation perpétuelle
C’est là que le piège se referme sur Carney : face à lui, Trump change perpétuellement de registre. Passer de l’anglais à l’invective, du tweet à la lettre officielle, de la plaisanterie graveleuse à la promesse de ruine totale. Trump impose un tempo insoutenable – on attend sa prochaine sortie, on s’y prépare, on l’anticipe, puis il change de cible en un clin d’œil. Pour le Canada, cela se traduit par une absence de marge de manœuvre réelle : toute avancée, tout succès partiel est vite rendu caduc par un nouveau bras de fer. La maîtrise de l’agenda médiatique passe avant tout. Trump négocie comme on joue au poker menteur, avec une mise à zéro de confiance.
La contagion mondiale du style Trump
Ce qui frappe, c’est la force mimétique de la méthode Trump : en quelques mois, l’Europe, l’Asie, l’Afrique adaptent leurs propres stratégies. Le marchandage général, la logique du « moindre mal », remplacent la diplomatie classique. Prendre Trump comme adversaire oblige à repenser les codes : la sincerité disparaît, la transparence devient un handicap. Les marchés mondiaux traduisent instantanément les sautes d’humeur présidentielles ; la volatilité devient norme, la stabilité, une vieille illusion. Face à cela, le flegme carneyen, la lenteur de réaction, paraissent archaïques, désajustées – voire suicidaires, à l’aune de la nouvelle donne internationale.
Quelles alternatives pour sortir de l’engrenage ?

L’Europe, un espoir déçu
Certains experts avaient misé sur une alliance resserrée avec Bruxelles pour contrebalancer le poids américain. Mais depuis quelques mois, l’Europe elle aussi cède sous la menace tarifaire : l’Allemagne accepte un quota d’autos, la France lâche sur l’agroalimentaire, le Royaume-Uni négocie sur le fil. Les solidarités intercontinentales, cruciale lors des précédentes attaques commerciales, se fissurent. Le Canada, isolé, doit composer avec un « club » d’alliés plus préoccupés par leur propre survie. L’incapacité à fédérer un front du refus mondial semble condamner Ottawa à la solitude stratégique, et le coût domestique de cette faiblesse ne fait qu’augmenter.
L’arme de la relance interne
Face au mur protectionniste, la tentation renaît d’une relance interne massive. Investir à tout prix dans la filière verte, les nouvelles technologies, les infrastructures. Soutenir massivement l’export par l’assouplissement fiscal, voire le protectionnisme ciblé. Des économistes pressent Carney de dégainer ces outils, d’assumer le conflit si nécessaire. Mais la frilosité reste de mise : le dernier plan annoncé limite les ambitions à de petits ajustements des aides sociales et à quelques allègements d’impôts provisoires. Le « big push » se fait attendre, tandis que les concurrents mondiaux, eux, n’hésitent pas à abattre leurs dernières cartes.
Un virage géostratégique à inventer
La dernière option, c’est la redéfinition stratégique : changer d’axe de dépendance, accélérer l’intégration commerciale avec l’Asie, le Japon, l’Inde ; jouer la carte sud-américaine. Mais du discours à l’action, il y a un gouffre. Les filières d’export vers la Chine restent fragiles, la diplomatie balbutie au Vietnam, l’Afrique demeure éloignée en pratique. Les initiatives tardent, la volonté politique manque. Alors, tout reste suspendu à l’évolution du rapport avec Washington – une longue attente polluée par le vertige de la prochaine humiliation.
Conclusion : une fuite accélérée vers l’inconnu ?

a fatigue d’un pays qui se tait
À force de plier, de négocier sa survie au rabais, le Canada prend le risque de s’oublier lui-même. La stratégie Carney, vantée hier pour sa solidité, devient aujourd’hui synonyme d’impuissance. Les voix du terrain montent, réclamant moins de calculs et plus de résistance – mais le temps manque, la fenêtre se referme. Le rêve d’une puissance moyenne, respectée pour sa fermeté, vacille sur l’autel d’une realpolitik sans gloire. On ne comprend plus vraiment qui gouverne : Ottawa, ou la Maison Blanche ? Le malentendu s’épaissit.
L’urgence d’une renaissance politique
Reste la nécessité d’inventer un autre avenir : plus autonome, plus audacieux, plus exigeant. L’histoire retiendra-t-elle cet épisode comme une simple parenthèse de l’impuissance ou le déclencheur d’une reconquête ? Rien n’est acquis. Tout reste à faire. Si je devais conclure, ce serait ainsi : il faut, coûte que coûte, remettre les coudes sur la table. Car à force de garder les mains bien droites, on finit par se voir débordé par la vague qu’on avait juré de contenir.
Comment retomber sur ses pieds ?
Une nation ne gagne jamais à s’excuser trop longtemps. Déjà, la pression collective monte ; déjà, des cénacles s’organisent, des stratégies alternatives naissent dans l’ombre. À Ottawa, à Montréal, à Toronto, le ferment d’une défiance active. En sera-t-il tiré profit ? Les prochains mois le diront. Moi, je guette, je compile, je compare, je doute, mais j’espère. Parce qu’au bout du compte, ce n’est pas la docilité qui sauve un peuple, mais l’obstination lucide, l’urgence de refuser d’être avalé. Réagir, enfin, ou s’effacer pour toujours : ce sera, peut-être, le seul choix qui vaille la peine d’être nommé.