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Russie : l’orage avant la tempête, l’occident menacé d’une frappe préventive, et d’une guerre plus large
Credit: Adobe Stock

Des mots qui claquent comme un tonnerre

Hier matin, je me suis réveillé comme tout le monde. Enfin, non : comme tout le monde en Occident qui croit que la guerre, c’est un mot pour la télé, un bruit dans la radio, une colonne lointaine dans le journal, avec des noms trop imprononçables pour qu’on s’inquiète vraiment. Mais là, boum. Le silence explose : Russie, frappe préventive, Occident, Ukraine. Tout saute dans mon esprit ; les frontières deviennent des points de suspension, les promesses de paix s’effondrent comme des cendres sur un monde qu’on croyait encore solide. Hier, Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, a déclaré que Moscou pourrait envisager de lancer des frappes préventives contre l’Occident si ce dernier intervenait militairement dans la guerre d’Ukraine. Les mots n’ont plus de sécurité, ils deviennent armes à leur tour. Et moi je lis, relis, je me demande si c’est le début de la fin ou simplement un cauchemar où tout vacille, même l’orthographe sous mes doigts soudain fébriles, abîmées par la peur.

Le souffle glacé d’une menace nucléaire

Depuis trois ans, le conflit s’envenime. Les frontières s’effacent dans les blindés, les chars, les drones qui hurlent dans la nuit. Soudain, tout le décor bascule : l’Ukraine n’est plus seule, l’OTAN, l’Amérique, l’Europe, tout l’Occident s’invite dans l’arène, en spectateurs, en parrains, en fournisseurs d’armes – mais aussi peut-être en futurs combattants. Et Moscou, la voix froide comme la Sibérie, annonce une sanction sans précédent : si vous osez poser le pied, si vous touchez le sol brûlant de l’Ukraine avec un uniforme étranger, alors le feu s’abattra, les missiles, le nucléaire peut-être, ce mot qu’on répète comme un sort mauvais, comme une malédiction qu’on ne peut plus annuler. J’ai mal à l’estomac en écrivant, parce que tout s’accélère, on dirait un film qui déborde.

Une escalade calculée ou une folie incontrôlable ?

Mais est-ce du bluff, cette menace ? On a vu, entendu, lu, mille fois que la Russie menace, promène l’ombre atomique au-dessus de nos têtes. Et chaque fois, on retient son souffle, on espère que rien n’arrivera, que c’est juste pour la galerie, pour gagner du temps ou impressionner la galerie des chefs d’État à cravate et regards vides. Medvedev hausse le ton, compare les Occidentaux à des envahisseurs. Des sources russes et occidentales convergent : la tension est réelle. Les offensives ukrainiennes s’intensifient à Donetsk, Zaporijia, Kharkiv. Les drones, les missiles, la riposte s’automatise. Mais jusqu’où ira la mécanique ? Est-ce qu’un mot mal placé, une livraison d’armes, un vol d’avion trop près d’une frontière suffira à déclencher l’apocalypse ? Ça me tourne dans la tête, j’en ai le tournis, je tape et retape chaque mot comme s’il pouvait empêcher la guerre, ou au moins en retarder l’éclair.

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