Aller au contenu
Fissure nucléaire : l’Iran met l’Europe au pied du mur, diplomatie en tension maximale
Credit: Adobe Stock

Un camouflet lancé à l’Europe

Parmi les secousses géopolitiques, rares sont celles qui résonnent avec la brutalité d’une accusation iranienne portée à bout portant contre l’Europe. Téhéran accuse, attaque, parfait l’offense. Le ton n’a plus rien de feutré ni d’ambigu : l’Europe n’a pas respecté ses engagements dans le cadre du JCPOA, ce fameux accord nucléaire de 2015 que l’histoire traîne et maltraite depuis une décennie. L’arène n’est plus celle des diplomates courtois ; ici, chaque mot est une lame, chaque non-dit une faille qui s’élargit à chaque déclaration. Les mots de l’Iran, portés par le porte-parole Baqaei, frappent la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne : « À force d’abandonner la parole donnée, vous avez laissé la crise prospérer. » L’Europe chancelle, mais encaisse ; elle menace à son tour, brandit l’arme de la sanction, la fameuse “snapback”, outil ultime des désaccords fatals.

Ce qui a capoté dans l’accord de 2015

En 2015, le rêve était d’endiguer la progression vertigineuse de l’uranium iranien, d’échanger surveillance et limitation contre un allègement des souffrances économiques. Ambition vite piétinée. Le retrait brutal des États-Unis en 2018 a tout fait dérailler : valse des sanctions, retrait des entreprises, effondrement du riyal, paupérisation massive. L’Europe, prise entre deux feux, a promis, tenté, échoué. Les mécanismes de contournement des sanctions américaines sont restés lettre morte. Sur le terrain, seule la rhétorique s’est muée en stratégie. Résultat : l’Iran enrichit aujourd’hui son uranium à 60 %, une marche du seuil militaire, tandis qu’à Bruxelles, à Londres ou à Berlin, les réponses s’effilochent. Le dialogue tourne au vinaigre, les menaces tournent en rond.

Un climat propice aux crispations

Le frisson court d’un continent à l’autre. Dans l’ombre des accusations, Moscou observe, Pékin se pose en arbitre malcommode, Washington souffle le chaud et le froid, tandis qu’Israël guette la moindre lueur. La Turquie s’invite à la table, propose Istanbul comme ring pour ce combat de sourds où la paix semble un objet perdu. Les marchés vacillent, l’énergie s’enflamme, chaque analyste retient son souffle. On évoque le “risque maximal” d’une crise non contrôlée : si l’Europe actionne la punition ONU, l’Iran pourrait franchir définitivement le Rubicon. Les discussions, imminentes, s’annoncent explosives.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Articles reliés

More Content