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Israël étend ses opérations dans la bande de gaza : le monde retient son souffle
Credit: Adobe Stock

Explosion de violence au cœur de Gaza

Il y a des matins où l’information frappe plus fort que la lumière du jour. Là, devant la cascade des dépêches, devant l’annonce sèche et irrévocable : Israël élargit le cercle de ses opérations terrestres au centre de la bande de Gaza. Encore une ligne, une frontière, un seuil franchi dans la spirale de la guerre. À Deir al-Balah, au centre du territoire, l’armée lance des appels à évacuer – mots froids, voix métalliques, ordres qui s’échouent dans la panique des ruelles. Dehors, la réalité se crispe : explosions nocturnes, tirs d’artillerie qui ne laissent que poussière et cris, hommes, femmes, enfants poussés vers un sud incertain, charrettes tirées par des ânes, sacs éventrés de souvenirs. L’histoire bégaie : une population entière se débat dans la boue du déplacement forcé. On parle de cinquante mille à quatre-vingt mille personnes prises au piège, ballotées au gré des ordres militaires, faméliques, désespérées, accrochées à l’idée illusoire d’un abri au-delà d’Al-Mawasi. Chaque étape du conflit porte la marque du désordre, l’empreinte d’un désespoir humanitaire aggravé.

Décrets internationaux, sourds et aveugles

Le monde, lui, s’agite : vingt-cinq pays, de la France au Canada, du Japon à la Belgique, publient un communiqué commun, demandant, suppliant, exigeant que la guerre s’arrête, maintenant, sans délai. « Cessez-le-feu », clament-ils, dans un chœur où chaque voix tente de couvrir le vacarme des bombes. On dénonce, on s’indigne, on distribue les avertissements : halte à la modification démographique, halte à la dépossession, halte à la violence. Mais leurs appels rebondissent sur le mur d’indifférence qui encercle Gaza – Israël, imperturbable, poursuit son offensive, réagit avec la sécheresse stratégique du commandement militaire : l’objectif reste la défaite du Hamas, la libération des otages, la neutralisation de chaque tunnel, chaque tranchée. Les populations civiles, elles, se faufilent dans les interstices de ces stratégies, piétinées par la logique froide de la guerre.

Le centre de Gaza, nouveau champ de bataille

À Deir al-Balah, la nuit s’enflamme d’explosions – témoignages multiples, fragments de voix blessées qui traversent les réseaux : « Nous avons entendu des explosions énormes… », souffle Abdallah, un habitant acculé, décrivant la terreur et la hantise de l’incursion terrestre. L’armée ne répond pas, ou plus ; la défense civile dénombre les morts, recense les survivants, indique la progression inexorable des tanks. Des familles entières, harcelées, déplacées à répétition, trimballent leur vie sur des charrettes de fortune. Selon les Nations unies, plus de 80% du territoire palestinien est désormais soumis à un ordre d’évacuation israélien toujours en vigueur. L’équation est simple, brutale : il n’y a plus de refuge, plus de havre, nulle part où recommencer. La bande de Gaza étouffe sous le blocus et la répétition des bombardements, la famine rôde, les enfants meurent sans bruit.

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