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Ozzy Osbourne : la voix du chaos s’éteint, le heavy metal perd son parrain
Credit: Adobe Stock

Un grondement qui devient silence

Les déflagrations du heavy metal ne meurent jamais tout à fait. Mais cette nuit, le grondement s’est tu d’un coup sec : Ozzy Osbourne, le prince des ténèbres, la boussole détraquée de toute une génération, n’est plus. Les chaînes d’info crachent le choc, les réseaux saturent de larmes, les radios tournent Paranoid en boucle comme un requiem trop court. La nouvelle transperce le cuir des fans, fissure la carapace de l’industrie musicale : l’homme par qui le scandale est devenu profession, le survivant de tous les excès, s’en va, laissant la chronique d’un monde plus sombre, moins irrévérencieux. L’effondrement soudain d’un univers où tout était possible, où la folie était résistance, où hurler était un droit et mourir semblait presque superflu.

Black Sabbath orphelin : fin d’un règne noir

Black Sabbath, le groupé pionnier, vacille : les membres dispersés, la famille éparse, mais tous étreints de la même stupeur. Ozzy, c’était la première gifle, la première provocation, l’art de faire de la dissonance une religion. On se souviendra du cri hurlé dans “War Pigs”, du riff inaugural de “Iron Man”, de l’effroi semé dans “Sabbath Bloody Sabbath”. Les groupes rivaux, les héritiers, les anonymes : tous témoignent combien le sabbat noir semblait condamné à l’éternité, et combien aujourd’hui le mythe s’effondre. Une torche jetée sur la plaine du rock – tout brûle plus froidement, sans Ozzy.

Society en deuil : de la rue à la scène, choc global

Ce n’est pas juste un chanteur qui part. C’est le désarroi construit autour de la disparition d’un emblème, symbole de l’incorrigible, du désordre, du refus d’obéissance. Les tattoos frémissent, les vestes en cuir tremblent, les souvenirs remontent – concerts démesurés, festivals débraillés, interviews surréalistes. Les professionnels hésitent entre pleurer un héros ou redouter le lendemain du cataclysme. Les collectionneurs se ruent sur les vinyles, les aficionados plantent des bougies. Le micro laissé vide sur scène devient relique, l’ampli éteint bruit de catastrophe domestique. Disparaît non seulement un homme mais une époque entière, coupée net, sans rattrapage possible.

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