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Ukraine sous le choc : frappes russes, morts et pannes plongent un peuple dans la nuit
Credit: Adobe Stock

L’aiguille dans la gorge : l’alerte ne s’éteint jamais

Dans l’obscurité saturée de sirènes, les Ukrainiens ont vécu l’une de ces nuits qui ressuscitent tous les cauchemars. Deux vies fauchées. Trente corps fracassés. Derrière chaque fenêtre, la même angoisse : qui survivra, qui comptera encore au matin ? Les frappes russes n’ont pas visé l’absurde : elles ont visé des vivants, des quartiers, des réseaux, et, une nouvelle fois, la lumière elle-même. Les générateurs d’urgence ronronnent dans le silence artificiel ; chaque coupure d’électricité, chaque relance manuelle, marque la défaite d’un quotidien rêvé. Ce ne sont pas seulement les bombes qui tuent, c’est la peur permanente, la déréliction du confort, l’incrédulité devant la répétition méthodique du drame. Sur les réseaux, chaque ville réplique son inventaire : parents disparus, chiens hurlants, enfants blottis sans repère—et surtout cette question en boucle : pourquoi, encore, suis-je vivant ?

Les villes pilonnées, la rage froide du front invisible

Kharkiv, Zaporizhzhia, Mykolaïv, Dnipro… la liste s’allonge, s’efface, se réécrit au gré de l’actualité sanglante. Les hôpitaux débordent, les routes se barrent, les écoles ferment pour de nouveaux deuils. Partout, l’effroi laisse place au ras-le-bol. La cartographie du malheur épouse désormais le tracé des infrastructures : on bombarde les lignes électriques, on pulvérise les réseaux d’eau, on cible les dépôts de carburant, forçant la population à camper dans un hiver émotionnel sans fin. À l’Ouest, on regarde passer la nouvelle, mais ici, chaque impact laisse un trou, une absence, une chaise vide à la table du petit-déjeuner. Les secours improvisent des couloirs, les bénévoles alignent les bandages mais l’aide, parfois, faute sous les décombres. La nuit ne protège plus ; c’est le matin qui fait peur.

L’électricité emportée : la pénombre en héritage

Pendant que les missiles perlent le ciel, que les drones se promènent sur des trajectoires en pointillés, de larges pans du pays sombrent dans le noir absolu. Les blackout ne sont plus accidents, mais outils systémiques. Sans courant, pas de chauffage, plus de connexion, parfois plus d’eau potable. Les générateurs crament, les bougies s’épuisent, le téléphone se tait. Les enfants jouent à deviner le retour de la lumière comme on imaginait, jadis, un miracle. Soudain, la guerre ne se compte plus en blessés mais en heures sans toast, en minutes sans internet, en bibliothèques fermées que ventile le moindre souffle d’explosion lointaine.

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