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Un matin fracassé : l’hôpital éventré de Kharkiv par une bombe planante russe
Credit: Adobe Stock

Ce matin-là, tout bascule à Kharkiv. Un nuage de poussière, puis l’irréel : la bombe planante russe frappe une structure médicale dans le quartier Industrialnyi. En quelques secondes, le front se déplace jusque dans les murs du soin, là où la guerre, soi-disant, ne devrait jamais entrer. C’est la logique de la guerre moderne, glaçante et silencieuse jusqu’à l’explosion : on croit à l’inviolabilité du médical, mais la frontière vole en éclats.

Quand la bombe change de visage : des armes “intelligentes”, des conséquences aveugles

Cette fois, il s’agit d’une glide bomb UMPB-5, une création de l’industrie militaire russe plus redoutable que ses prédécesseures. Pourquoi ? Parce qu’elle combine la logique du missile guidé et celle d’une “bombe libre” : guidée vers sa cible par GPS ou inertie, elle peut frapper de très loin, réduisant à néant toutes les ripostes immédiates. Sa portée atteint désormais 100 kilomètres. La précision, on la vante comme innovation militaire – mais le progrès technique rend la réalité du terrain plus féroce pour les civils. Destruction massive, toits éventrés, scènes d’apocalypse… plus aucun édifice, même hospitalier, n’est vraiment sanctuarisé.

Kharkiv : le laboratire de la guerre aérienne du XXIe siècle

Kharkiv n’est pas un simple point sur une carte : c’est aujourd’hui le terrain d’expérimentation de cette nouvelle génération d’armes. Sa proximité avec la frontière franchissable à basse altitude par l’aviation russe — 20 kilomètres à peine — en fait une cible constante. Pourquoi viser un hôpital? Certains parleront d’erreur, d’autres de stratégie de terreur ou de pression psychologique sur la population, sur le corps médical, sur la politique internationale. La vérité est plus cruelle : la guerre totale ne fait pas de tri entre zone militaire et zone de santé. Elle vise à éprouver le tissu social, à tester la résilience d’une métropole, à bousculer l’agenda moral occidental.

L’hôpital, une cible “accidentelle” — ou le point névralgique d’une guerre psychologique?

Détaillons : pourquoi frapper une clinique spécialisée, ici une clinique antituberculeuse ? Les murs ne protègent pas face aux nouveaux modes d’attaque. Certains analystes émettent l’hypothèse de pannes de guidage, d’erreurs humaines, d’aléas de trajectoire… Mais la récurrence de telles frappes dessine au fil des mois une trame plus sombre : terroriser, user, paralyser. Ce sont les infrastructures de santé comme de secours qui sont systématiquement visées, réduisant à néant toute notion de sanctuaire. La population réapprend à douter de la moindre sécuritié.

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