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Pouvoirs occultés : Obama, Biden et le secret du scandale Epstein — douze ans de silence stratégique
Credit: Adobe Stock

Un silence assourdissant : l’héritage toxique du dossier Epstein

Tout commence toujours par le choc. Un nom sulfureux, Jeffrey Epstein, transperce l’actualité. Chaque année, le scandale s’insinue, obsède, résiste à l’oubli. Pourquoi ? Parce que derrière l’accumulation vénéneuse de dossiers classés, de témoignages brisés et de suicides suspects, plane la conviction d’un crime structuré — permis, protégé, entretenu. Pourtant, au sommet, on se tait. On détourne le regard. Quels rôles ont vraiment joué les présidents successifs — Barack Obama, puis Joe Biden — durant ces longues années où la vérité s’enlise ? Douze ans de pouvoir sans lever le couvercle. Ce silence est-il complicité, habileté, ou simple impuissance face à un réseau tentaculaire ?

Aux États-Unis, le nom Epstein est devenu synonyme de pouvoir corrompu. L’attente d’une révélation fracassante n’a fait que croître au fil des législatures, alimentée par la lassitude, la colère, la suspicion. Comment expliquer que, sous deux administrations démocrates — deux mandats pour Obama, quatre ans de transition, puis Biden —, rien n’ait filtré, aucun grand nom n’ait été dévoilé, aucune lueur donnée aux familles des victimes ? C’est le dossier éternellement « en cours », que tous redoutent, mais auquel nul ne veut s’attaquer.

Pourtant, à l’arrière-plan, un ballet de coups bas, de passes d’armes politiques, d’allusions malsaines, dessine la toile de ce non-dit collectif. Chaque tentative de briser l’omerta se heurte à la même défense : « Aucune preuve n’implique nos dirigeants ». Mais le peuple, lui, n’y croit plus. Il exige des comptes, une vérité entière — ou bien la promesse d’une catharsis qui n’adviendra jamais.

L’épreuve des faits : dates, pouvoirs, responsabilités occultées

La chronologie frappe par sa précision glacée. Entre 2009 et 2017, c’est Obama qui occupe la Maison Blanche. Auparavant, le premier scandale Epstein explose en Floride — sans réelle conséquence judiciaire. Arrive Biden, d’abord vice-président puis président à son tour, entre 2021 et 2025. En douze ans et plus, aucun document interne majeur n’est déclassifié, aucune initiative forte n’est lancée. L’ancien financier, emprisonné, meurt en 2019 dans sa cellule de New York : suicide officiellement reconnu, mais si peu convaincant qu’il devient mythe fondateur d’une immense dissimulation.

Les défenseurs démocrates martèlent : « Obama n’était pas au pouvoir lors des enquêtes initiales du FBI. Biden, lui, n’a participé qu’à la phase finale, où la justice — indépendante — a poursuivi l’affaire Ghislaine Maxwell avec vigueur. » Mais la colère ne décroît pas. Car jamais un président n’a ordonné, ni même permis, la libération intégrale des fameux « fichiers Epstein » — la liste tant fantasmée de personnalités, d’élites, de responsables prétendument impliqués dans l’affaire.

Derrière la posture institutionnelle, plusieurs éléments deviennent gênants. Le ministère de la Justice tergiverse, oppose sans cesse la protection de la vie privée ou l’intérêt de l’enquête encore en cours. Pelosi, chef démocrate, refuse de commenter le mutisme de Biden. Les familles patientent, s’épuisent, puis se taisent en découvertes partielles, jamais totales. Le pays s’enlise, incapable de rompre avec sa part d’ombre.

Les campagnes de diversion : division, défausse, déviation

Comme toujours, le scandale Epstein n’est pas qu’une affaire de preuves — c’est surtout une guerre de communication. Chaque fois que la demande d’ouverture des dossiers enfle, le système politique produit son antidote : la diversion. Donald Trump, tour à tour protagoniste puis objet des rumeurs, détourne la critique en relançant d’antédiluviens griefs contre Obama, voire Biden. « Ils ont truqué les dossiers, ils font tout pour dissimuler la vérité », clame-t-il en conférence de presse. Les médias reprennent en boucle, la machine s’emballe.

Rien n’est plus efficace que l’accusation sans fondement clair. L’argument du « coup d’État mené par Obama » devient le paravent facile pour ignorer les demandes de clarté sur l’affaire Epstein. Les portes-parole démocrates, las, ironisent sur la « constante absurdité » de ces détournements, mais l’effet escompté fonctionne : l’attention publique se détourne, la vérité s’évapore, la lassitude gagne le terrain politique.

Le Congrès tente bien, en 2025, d’organiser une nouvelle audition, un vote pour contraindre le Département de la Justice à livrer ses secrets. Mais majorité et opposition s’enlisent dans les subtilités juridiques. La liste ne sort pas. Les associations de victimes dénoncent l’éternel report, la peur de voir enfin la lumière jaillir sur le réseau tentaculaire du pouvoir.

 

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