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Russie, crevaison ou roule-toujours : jusqu’où peut-elle vraiment financer sa guerre en Ukraine ?
Credit: Adobe Stock

L’argent coule-t-il dans les veines du conflit ?

Chaque matin, les chiffres me giflent, dans la lumière froide des communiqués. Le coût d’un tank, le salaire d’un fantassin, le rouble qui tangue, l’euro qui boude. Depuis trois ans, la Russie fait tenir l’incroyable machine de la guerre en Ukraine, moteur à essence noire, pétrole, gaz et liquidités. Ils sont là, les experts, obsédés par le détail, par la colonne « recettes », par la colonne « dépenses ». Mais la véritable question, je la sens en moi, profonde, viscérale : jusqu’où ce pays immense, coupé du monde occidental, pourra-t-il injecter du carburant dans une guerre qui n’en finit plus ?

Une fatigue économique sous l’uniforme

Au fil des mois, la Russie militarise tout. Les hôpitaux se vident pour accueillir les blessés, les écoles pour former en urgence, les usines pour mouler l’acier des canons. Les salaires des soldats, les primes, les pensions sont devenus le nerf d’un budget souffreteux. Et la tension monte, palpable, dans chaque foyer, chaque entreprise russe. L’ambiance sent le fer, la sueur, l’incertitude, la peur d’une énième ponction ou d’une gigantesque perte. Et derrière le rideau, l’inflation mange les économies, tandis que Moscou jure que la croissance perdure — alors que les faits, eux, racontent tout le contraire.

Pétrole contre bombes : la grande équation russe

Oui, la Russie vend encore son pétrole, son gaz, à l’Europe, à l’Inde, à la Chine. Ces flux — scandaleux, persistants, malgré les vingt-trois trains de sanctions successifs — irriguent le budget d’une Fédération qui a structurée sa survie sur l’énergie exportée. Trois fois plus de revenus d’hydrocarbures que d’aide à l’Ukraine : c’est la vérité nue. Mais ces milliards suffisent-ils à compenser l’exode massif des cerveaux, la glaciation de l’innovation, les files d’attente devant les distributeurs ? À chaque confirmation chiffrée, une question lancinante : ce modèle, dévoré par la guerre, tient-il sur la distance ?

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