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Chasiv Yar, la cité qui vacille : l’ultime verrou du Donbass sous les flammes, l’Ukraine nie la chute
Credit: Adobe Stock

Un matin de chaos, des allégations explosives

Chasiv Yar. Trois syllabes qui brûlent la gorge des stratèges, siff lent dans la poussière des ruines. Au petit matin, la Russie proclame avoir “libéré” la ville – clé de voûte défensive ukrainienne – tandis que Kyiv rétorque : “Mensonge, nous combattons encore.” Les réseaux saturent : démentis, cartes, voix de blessés. Là-bas, ce ne sont plus que rameaux calcinés, débris d’immeubles, la rumeur affamée de la reddition. Entre le vacarme des drones, le tonnerre de l’artillerie, la ville hurle dans le silence mondial, oscillant entre héroïsme et abattement. Les alarmes font taire les certitudes, dynamitent la chronologie : en quelques heures, l’écho porte la peur jusqu’aux faubourgs des grandes cités, Druzhkivka, Kramatorsk. L’abîme s’est rapproché d’un bond, et personne ne sait plus où s’arrête la vérité, où commence le désespoir.

La confusion des voix, la tension sur la ligne de front

Dans la poussière, les soldats ukrainiens « littéralement enterrés » dans les tranchées jurent tenir, la Russie diffuse la vidéo d’un drapeau hissé sur les cendres, tandis que les analystes de terrain enregistrent une progression russe sur l’est, le nord, et quelques quartiers de l’ouest. Mais Kyiv dément : « Aucun drapeau ne flotte sur la totalité de la ville. » Dans les abris, les survivants murmurent que l’est, le fameux « Kanal microdistrict », s’est effondré dès avril, et que le reste grince sous les chars russes, mais la résistance demeure. Les lignes bougent sous chaque coup de canon. La population de 12,000 âmes a fondu, moins de 700 restent, terrés, prisonniers d’une guerre de positions médiatisée hors de proportion, mais désespérément réelle.

Destruction complète, enjeux dépassés

Ce qui fut jadis cité céramique, hospitalière, rivale de Bakhmut, n’est plus qu’épave. 80% des habitations rasées, l’eau et l’électricité absentes, les rares enfants exfiltrés par l’État. Le Kremlin parle d’une “victoire” stratégique ; Kyiv, elle, souligne la volatilité du front, jurant que cette avancée n’est pas irréversible, que Chasiv Yar n’est “qu’une ville, pas la guerre”. Mais sur la carte, la saignée est profonde : cette ville concentre tous les fantasmes d’avancée, tous les spectres d’effondrement. Combien de trahisons, d’anonymes piétinés, de tranchées mangées par la boue ?

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