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Le Canada assiégée : Trump augmente les Tarrifs sur le Canada et bouleverse la planète économique
Credit: Adobe Stock

L’annonce explosive : 35% sur tout le Canada, un séisme politique

La fragilité d’une alliance se révèle presque toujours dans la brutalité des annonces. Quand la Maison-Blanche, drapée dans ses certitudes, lâche sa bombe : 35% de droits de douane sur toutes les exportations canadiennes non-exemptées, tout se fige. Ottawa suffoque, Wall Street vacille, les entreprises canadiennes sentent une chape de plomb tomber. Le climat de coopération, déjà grêlé de tensions depuis les premiers relèvements à 25%, n’est plus qu’un souvenir. Ce nouveau seuil pénalise le bois, les céréales, l’automobile, mais étend, en plus, la sanction à tout ce qui échappe aux clauses du USMCA ou à l’énergie. Les camions arrêtés aux frontières, les rayons déjà distordus dans les supermarchés, ce n’est plus de la théorie de guerre commerciale, c’est sa mise en scène, chaque minute plus abrasive que la précédente. La justification « état d’urgence » martelée par Trump ? Une urgénce qui sonne comme une exécution.

Sous la soudaine morsure de la mesure, l’économie canadienne pivote en mode défensif. Les syndicats défilent. Les cultivateurs de blé et les ouvriers du secteur auto hurlent. Des négociations de dernière minute ? Les téléphones chauffent, mais la Maison-Blanche ne répond plus. Pas d’appel, pas de pause, juste l’implacable réalité d’un décret présidentiel qui modifie les règles du jeu alors même que la partie est engagée depuis des décennies d’interdépendance nord-américaine.

Trump, sûr de son fait, dit agir par nécessité. « Répondre à une provocation, défendre le peuple américain contre l’inaction et les représailles canadiennes », affirme-t-il sans nuance, dédaignant d’un revers de main la peur et la fureur de l’autre côté du 49ème parallèle. Jamais, depuis la crise du bois d’œuvre, un tel sentiment de trahison n’avait secoué le grand Nord. La solidarité continentale ? Taillée en pièces, sacrifiée sur l’autel d’un protectionnisme aveugle.

Des marchés paniqués, une volatilité imprévisible

Dans les salles de marchés new-yorkaises et torontoises, c’est la ruée vers le chaos. Les analystes guettent, les courtiers se ruent sur les ordres de vente. L’effet domino est immédiat : le dollar canadien perd pied, l’indice TSX plonge. Sur les écrans blafards qui déversent des chiffres sanguinolents, la notion de stabilité prend l’eau. Toutes les projections font éclater la volatilité : aucune entreprise dépendante des exportations n’échappe à la houle. Les manufacturiers québécois annulent les investissements, les producteurs d’électricité font tourner les calculettes, les céréaliers – paniqués – vident frénétiquement leurs silos en prévision d’un effondrement des débouchés américains.

La nervosité gagne le Midwest, les distributeurs américains s’inquiètent de voir les prix grimper en flèche sur les produits de base venus du Nord. Les revendeurs d’automobiles, collés à des stocks canadiens, essaient de négocier des délais mais les réponses se font cinglantes. La fièvre gagne même les matières premières : les contrats de cuivre, tout juste frappés par une taxe globale, subissent des arbitrages frénétiques. Chacun court, mais vers où ?

Au fond, personne n’osait croire à la radicalité d’un pareil scénario. Dans les coulisses, certains murmurent que la parole présidentielle, parfois versatile, aurait pu pencher pour un compromis. D’autres voient l’ombre portée d’une surenchère électorale, où chaque mesure pèse moins par son efficacité économique que par sa capacité à galvaniser une base politique fatiguée de nuances.

Négociations figées, diplomatie glaciale

Il fut un temps où, à la veille de toute crise, quelques nuits blanches suffisaient à trouver un terrain d’entente. À Washington, ce soir, la lumière des bureaux ne rassure plus personne. Les négociateurs canadiens, arc-boutés sur leur dernier round, n’obtiennent que silence ou formules creuses. À Ottawa, l’exaspération monte : le premier ministre Mark Carney tente tout, même un appel de la dernière heure – en vain. La rhétorique des « alliés naturels » cède la place à des mots plus crus : chantage, trahison, sabotage.

Derrière le rideau, des diplomates européens s’inquiètent pour leur propre sort : Bruxelles, Berlin, Paris, tous passent frénétiquement des coups de fil pour sonder la marge de manœuvre états-unienne face à la prochaine vague de sanctions croisée. L’idée même d’une négociation discrète s’effrite sous la brutalité de la décision américaine. Les marges de manœuvre fondent au soleil de l’orgueil présidentiel.

Au cœur de la machine diplomatique, plus rien ne s’oppose au geste. Le Canada, hier voisin exemplaire, se retrouve relégué au rang de cible privilégiée d’une administration déterminée à montrer ses muscles. L’ère géopolitique du dialogue ? Évaporée. La « voie rapide » du bras de fer l’a définitivement emporté.

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