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Tempête tarifaire : l’Amérique de Trump frappe, le monde vacille sous le choc des nouveaux droits de douane
Credit: Adobe Stock

Clameur des marchés, sueur froide sur les places financières

Quand les premiers signaux rouges clignotent à Wall Street, il n’est déjà plus temps de tergiverser. La perspective de la nouvelle vague de droits de douane impulsée par l’administration Trump s’infiltre dans chaque recoin des bourses mondiales. Brokers fébriles, traders hébétés. Personne ne sait sur quel pied danser, tout le monde sait qu’il va falloir encaisser. Les marchés se préparent à un tremblement de terre : l’euro frissonne, le yen trébuche, des montagnes russes sur le S&P 500. Les rumeurs courent, les algorithmes s’emballent, on cherche déjà des boucs émissaires à sacrifier sur l’autel de la volatilité. Le monde financier déteste l’incertitude, alors il la vend au rabais. Les écrans clignotent plus fort que les promesses de Donald Trump.

Dans les coulisses, les économistes se déchirent : certains y voient le retour d’un protectionnisme vengeur, d’autres essaient de deviner le pourcentage exact qui fera plier l’Europe, l’Asie, l’historique partenaire canadien. Mais nul ne parvient à calmer cette houle soudaine. L’annonce officielle plane – une chape de plomb tombe. Les investisseurs, interdits, rêvent parfois de retrouver la routine des guerres monétaires ordinaires. Trop tard, le monde bascule de l’interconnexion vers la confrontation.

Au fond, l’Amérique, du haut de son mirador économique, semble jouer sa partition préférée : celle du géant dominateur qui impose, coupe, sanctionne. Mais la tempête qui s’annonce gronde bien au-delà de ses frontières – elle rebondit de Paris à Djakarta, brise des chaînes d’approvisionnement taillées par des années de mondialisation euphorique. C’est l’explosion orchestrée d’une ère désormais révolue, la fin du « tout le monde y gagne ».

Derniers soubresauts à Bruxelles, New Delhi, Brasilia

Sous les dorures des conseils européens, les diplomates alignent les feuillets, relisent les lignes minuscules des nouveaux traités. On murmure le mot « riposte », on le gribouille sur des post-its. En Inde, le gouvernement multiplie les appels : la menace de « pénalité » pour ses achats d’hydrocarbures russes pèse comme un fardeau. Les produits indiens taxés à 25% à l’arrivée sur les quais américains – la rumeur enfle, la colère gagne les rangs des industriels textiles de Dacca.

Au Brésil, la stupeur est d’autant plus amère qu’une surtaxe de 50% frappe désormais tout ce qui transite vers le nord – punition ou vengeance ? Jair Bolsonaro, ex-président, agite ses réseaux mais l’Amérique de Trump a parlé : ce sera l’ardoise salée, quoi qu’il arrive. La diplomatie se grise d’épuisement. Pour beaucoup, c’est le cauchemar du « gagnant-perdant » qui revient terroriser la mondialisation mondialisée.

Brasilia s’active, tente d’arracher une exception pour la filière viande, les agriculteurs pressent les décideurs – la balance commerciale brésilienne n’a jamais été aussi menacée. Les Européens arrachent in extremis des accords à taux réduits, mais redoutent le moment où l’ardoise grimpera de 15% à 20% et plus encore. Chacun sa parade, chacun ses faiblesses : sous les sourires officiels, l’inquiétude, aiguë, ne se joue plus.

La veille de l’orage : diplomatie en apnée à Washington

C’est la ruée des dernières heures, la cohue silencieuse des négociateurs sans sommeil. Chaque salle du Capitole bourdonne. Des voix sèches, le silence tendu des assistants. Ici, tout se joue à quelques lignes, une virgule pourrait sauver des millions. Les lobbyistes téléphonent comme des forcenés, le téléphone chauffe, les terminaisons nerveuses aussi. En face, la Maison-Blanche clame son intransigeance. Donald Trump fait le tour des plateaux, matraque sa victoire : « America first, and only first ! »

Sur les coupoles du Sénat, la lumière des noctambules s’étiole peu à peu. Les bruits d’imprimante rivalisent avec les cris étouffés. John Doe, avocat corporate, relit le décret. Il sait : l’heure approche. Demain, les ports s’encrasseront, les containers dormiront plus longtemps sur les quais. Pour Washington, la victoire ne doit souffrir aucune interprétation.

Loi du plus fort – ou du plus fatigué ? Les diplomates se demandent comment expliquer aux alliés ce changement de ton, cette brutalité nouvelle. Les ONG alertent sur la hausse des prix attendue, le secteur automobile déjà en mode panique, l’électronique qui multiplie les commandes en urgence. C’est la dernière danse d’une économie mondiale que l’Amérique rêve de refaçonner à son image. Plomb dans les veines, électricité dans l’air.

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