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Au cœur de Kostiantynivka : la ville prise en étau, miroir d’un front ukrainien au bord du gouffre
Credit: Adobe Stock

Une cité fantôme sous le feu des projecteurs

Le fracas métallique résonne entre les immeubles décharnés de Kostiantynivka. Ici, tout a basculé : dans la pénombre d’avenues désertifiées, le grondement des drones russes perce la nuit, éclaboussant le silence de lumière blafarde et de dévastation instantanée. Aux abords, les anti-drone nets forment d’étranges tunnels, stratagèmes de survie à défaut d’espoir. Ce n’est plus une ville, c’est un théâtre d’ombres où chaque pas, chaque geste, est scruté par un œil mécanique qui ne cligne jamais. Jamais comme aujourd’hui le front ukrainien n’a semblé aussi mince, aussi vulnérable, aussi dressé face à l’urgence.

Une ligne de vie brisée, des routes coupées

Les routes, autrefois axes vitaux, sont désormais coupées par les frappes. Au loin, la légendaire station Okko gît éventrée, la poste Nova Poshta – dernier îlot d’humanité – a fermé. Des civils hagards, que rien n’a réussi à convaincre de fuir, courent entre caves et appartements – pour un peu d’eau, un reste de pain – tandis que gronde l’angoisse. L’ennemi n’est plus à la porte : il s’est fondu dans le no man’s land mouvant, cette zone grise où tout est zone de mort imminente. Être ici ce n’est plus vivre, mais survivre, à chaque minute rachetée au chaos.

La ruée des drones : nouvelle fatalité

C’est depuis ce printemps une ère nouvelle. Le ciel de Kostiantynivka est saturé – vraiment saturé – de drones, de part et d’autre. Des bataillons entiers de jeunes opérateurs rivalisent : rien n’échappe aux lames téléguidées du groupe Rubicon russe, capables de frapper là où la défense s’efface. Plus de convoi, plus de cantine, tout transfert, tout ravitaillement est devenu acte de résistance suicidaire. C’est la guerre des ombres, où chaque ruelle devient couloir de mort.

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