Aller au contenu
OTAN : l’arche de la discorde ou le dernier rempart face au chaos ?
Credit: Adobe Stock

Menaces multiples, orages sur l’Atlantique

Des sirènes grincent dans le vide. À l’Est, les bombes, à l’Ouest, l’angoisse. C’est partout la même rumeur : la sécurité globale tangue, tangue, explose en spasmes. L’Otan rugit, inertie gigantesque, structure prétendument rassurante, mais qui crispe détracteurs et partisans dans une même poignée froide. À mesure que la Russie s’enfonce dans la guerre en Ukraine, puis que l’ombre de la Chine plane sur de nouveaux horizons, la cacophonie monte : “est-ce la fin, la relève, ou l’apocalypse ?”. Et je lis la peur dans des regards — sourire jaune, paupières lourdes, espoir coincé.

Partout, des chiffres circulent, flous, agressifs : 5% du PIB de chaque État-membre pour la défense d’ici 2035, records d’armement, réappropriation industrielle, nationalismes exacerbés sous les uniformes rutilants. Mais tout ça pour quoi ? Par conflits imbriqués, alliances mouvantes, l’Otan s’épaissit, hésite entre la prudence diplomatique et une violence qu’on croyait circonscrite ailleurs. À la table des crises, la guerre d’Ukraine cristallise la question : faut-il oser, menacer Moscou ouvertement, agir en gendarmes, ou s’effacer dans le mutisme des traités ?

Des voix réclament une action musclée, d’autres hurlent pour la retenue — et, au milieu, le carnage avance, géopolitiquement débridé, charriant des réfugiés, des silences gênants, du sang et des émotions contradictoires. Le doute est la seule constance, et l’avenir, un précipice.

Le spectre de l’escalade : une Otan trop prudente, trop tardive ?

Regardez-les, ces généraux alignés, œil sévère, cartes en main, doigts sur la gâchette du monde. Depuis des années, l’Otan répète son refrain : “nous soutenons l’Ukraine”. Mais ce « soutien », c’est beaucoup de mots, d’argent, de consultations. Matériel, certes, mais toujours dans la limite : assistance, oui, intervention directe, non. “Nous ne voulons pas d’une troisième guerre mondiale.” Et si, au fond, cette prudence, c’était déjà un échec ? Les Russes avancent ou replient, meurtrissent la terre d’Ukraine au gré des hésitations occidentales.

On livre des armes, parfois au compte-gouttes, on entraîne, on promet, mais qui ose scander le vrai : l’Otan ne frappe pas. De Washington à Londres, les débats internes, la peur d’une riposte nucléaire, l’indécision — un théâtre, où même la solidarité semble ajourée, conditionnée. À La Haye, dernier sommet en date, Donald Trump souffle le chaud et le froid : “Nous restons engagés, mais cela dépend…”, puis “nous serons là jusqu’au bout” — tout est dans l’ambiguïté, la peur de s’engager, l’obsession du coût politique en Occident.

En face, Kiev supplie. Ukraine prise en otage de la géopolitique, présentée comme “partenaire”, mais bloquée hors de l’Alliance. À quel moment le scrupule stratégique se transforme-t-il en abandon de l’intégrité européenne ? La question claque, sans réponse claire.

Sur toutes les lèvres, la même question : l’Otan attend-elle la ligne rouge, ou façonne-t-elle ce que sera demain l’ordre international face à la brutalité de Moscou ? Les frontières du courage sont-elles devenues poreuses ?

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Articles reliés

More Content