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Trump frappe fort : tarifs douaniers explosifs sur l’Inde pour ses achats pétroliers à la Russie
Credit: Adobe Stock

Quand le pétrole rebat les cartes, la diplomatie s’enflamme

Il arrive que l’histoire se noue en quelques lignes sur un écran. Ce lundi, Donald Trump a dynamité les codes de l’alliance indo-américaine : parce que l’Inde refuse d’arrêter d’acheter du pétrole russe, Washington annonce une hausse « substantielle » des tarifs douaniers. L’onction présidentielle tombe comme un couperet sur New Delhi, accusée par Trump de « soutenir la machine de guerre russe » en se gavant de barils puis en les revendant “au prix fort” partout où elle peut. Ce mot de trop, c’est une gifle diplomatique, un aveu de rage, une déclaration de guerre commerciale sous les habits de la morale.

Cette décision s’inscrit dans une séquence enflammée. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Inde est passée d’un client anecdotique à l’un des premiers acheteurs mondiaux de brut russe. Un glissement motivé d’abord par le pragmatisme du marché : le pétrole russe coûtait moins cher, les approvisionnements du Moyen-Orient ayant été absorbés par l’Europe, les stocks indiens ont explosé. Côté américain, la patience a fondu. La Maison-Blanche, privée d’accord commercial global avec Delhi malgré des mois de négociations, sort le bâton. On entre dans l’ère de la riposte tous azimuts : 25 % de droits de douane minimum, des surtaxes « spéciales » sont promises. Le ton claque, l’impact résonne jusqu’aux bourses asiatiques.

Pour le monde, c’est un signal d’alerte. La diplomatie se fait entreprise de coercition, l’économie s’enflamme. Trump veut redessiner l’ordre commercial mondial à sa façon – quitte à fracasser les alliances historiques sur l’autel des pipelines.

La contre-attaque de l’Inde : résistances, méfiances, menaces voilées

Dès l’annonce américaine, l’Inde a sorti les griffes. Dans un texte ciselé, le ministère des Affaires étrangères fustige la décision de Trump : “injustifiée, déraisonnable”, accusant Washington et Bruxelles d’hypocrisie – car l’Europe continue d’importer du gaz russe, l’Amérique, elle, ne boycotte que ce qu’elle ne peut plus s’offrir. New Delhi brandit le bouclier de la souveraineté : ses achats sont « une nécessité dictée par les conditions du marché », non un soutien géopolitique à Moscou. Pire, la diplomatie indienne pointe du doigt « le double standard occidental » : les échanges de l’UE avec la Russie en 2024 ont été bien supérieurs à ceux de l’Inde en proportion. L’heure est à la défense tous azimuts.

Au cœur du bras de fer, un constat froid : l’Inde ne cédera pas, annonce qu’elle poursuivra ses achats de brut russe, quitte à payer le prix. La menace américaine vise, sans le dire, à faire plier un système qui est devenu le quatrième moteur de l’économie mondiale. Mais pour New Delhi, la parade s’organise : diversification des fournisseurs (États-Unis, Canada, Moyen-Orient), négociations accélérées avec l’Afrique et, le cas échéant, maintien de contrats avec Moscou. Le défi est clair : l’Inde ne se laissera pas dicter sa stratégie énergétique.

L’esquisse d’une guerre froide commerciale se précise. Le monde observe, redoute la surenchère… et prépare ses propres contre-feux.

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