Le dernier verrou explose : l’occupation totale de Gaza par Netanyahou bouleverse la région
Auteur: Maxime Marquette
Un plan d’occupation totale : choc et sidération à Tel-Aviv, Gaza, partout ailleurs
Un frisson a traversé la planète en apprenant la nouvelle : Benjamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël, ordonne officiellement à son cabinet de sécurité la préparation d’une occupation totale de Gaza. Ce n’est pas seulement un mouvement militaire, c’est une promesse de conquête de chaque mètre carré du territoire, sans exception, y compris dans les zones où sont retenus les otages. Un glissement s’est opéré — du “ciblé” au “global”, du “négociable” au “radical”. Netanyahou brise le statu quo, piétine les simulations de trêve, durcit la ligne plus qu’aucun chef israélien avant lui depuis plus de 50 ans. L’annonce tombe alors que les négociations sur un cesser-le-feu piétinent, épuisées par les marchandages de dernière minute sur la libération des captifs.
C’est un choix existentiel : écraser totalement le Hamas, affranchir durablement Israël de toute menace venant du sud, quitte à envoyer des milliers de soldats au cœur d’une enclave exsangue. Rien de plus massif depuis la Seconde Intifada. L’état-major promet “d’atteindre tous les objectifs militaires fixés : anéantir l’ennemi, libérer chaque otage, garantir que jamais Gaza ne pourra recommencer à menacer Israël”. Dans le même souffle, les voix discordantes se lèvent déjà. Certains officiers mettent en garde : “Se battre là où sont encore détenus nos otages, c’est risquer leur mort.” Mais, plus fort que tout, le rouleau compresseur politique a enclenché la marche avant — plus de place au doute, ni à la modération.
C’est le début d’une nouvelle ère, bien plus sombre et incertaine que tout ce que la région a connu ces dernières décennies. Les ramifications, elles, dépasseront de loin la seule frange gazeuse.
Objectifs affichés : la doctrine du “plus jamais Gaza”
Livrée telle quelle, la doctrine Netanyahou tient en trois points. D’une brutalité limpide, la communauté internationale découvre : annihiler toute structure du Hamas, extraire vivants autant que possible les otages, et sanctuariser Israël contre toute future intrusion. Les généraux l’encaissent. Finis les rounds sans fin, les négociations au compte-goutte. C’est la logique de la tabula rasa : empêcher tout retour aux décennies d’ambivalence, où Gaza incarnait à la fois menace chronique et prison ouverte. Pour la première fois, un plan d’occupation aussi total est énoncé avec force, relayé jusque dans les couloirs de Washington où l’émissaire américain Steve Witkoff fait désormais ouvertement bloc avec la ligne dure israélienne.
Mais la question n’est pas que militaire. En arrière-plan, c’est la certitude d’un basculement du rapport de force dans toute la région. On ne règle plus uniquement le sort des “terroristes”, on se prépare à modeler l’avenir institutionnel, humain et logistique de Gaza sur la seule volonté du cabinet Netanyahou. Dans des échanges confidentiels, certains membres du Likoud évoquent déjà “l’exclusion explicite de toute autorité palestinienne, le bannissement de l’ONU, la délégation partielle de l’aide humanitaire à des réseaux locaux triés sur le volet”. C’est l’horizon du “plus jamais Gaza” : ni autonomie, ni cogestion, ni compromis — une mainmise intégrale, érigée en doctrine pour toute la décennie à venir.
Cette fois, la guerre sort définitivement du cadre. L’occupation n’est plus un interdit moral, c’est un objectif stratégique, risqué mais assumé. Ceux qui s’y opposent savent déjà qu’ils parleront dans le désert.
Humanitaire broyé : famine, aide sous contrôle, l’ONU écartée
La mécanique de la crise humanitaire, déjà catastrophique, s’étire sous la pression de ce virage. La bande de Gaza, soumise à une offensive continue, voit la famine progresser, chaque entrée de camion d’aide transformée en loterie mortelle. Désormais, l’élargissement de l’occupation s’accompagne d’un contrôle sévère sur l’afflux de nourriture et de produits essentiels. Israël affiche sa volonté de “réduire la dépendance à l’égard de l’ONU”, de déléguer la distribution à “des commerçants locaux agréés”, tout en filtrant strictement ce qui entre. Le résultat, c’est le rationnement, la multiplication des files d’attente, la sous-alimentation chronique qui affecte des centaines de milliers de Gazaouis, piégés dans la spirale de la guerre et d’un siège prolongé.
Dans les chancelleries, la colère gronde. Le Canada, la France, l’Allemagne, la majorité des pays arabes dénoncent cette criminalisation de l’aide, cette manipulation délibérée de la famine à des fins de contrôle politique. De plus, la perspective d’annexer tout ou partie du territoire sans transition ni administration neutre plonge les humanitaires dans un désarroi profond. Plus d’instance indépendante pour monitorer la situation, plus de recours pour la société civile. Gaza, ville ouverte, devient forteresse fermée sous gestion militaire.
Pour les agences de secours, la situation n’a jamais été aussi explosive : chaque baril de lait, chaque comprimé devient un enjeu stratégique, une balle de plus dans la guerre de l’usure. Et qui mesure le prix d’un hiver sans lumière, sans eau, sans chauffage pour 2 millions d’êtres humains désormais “sécurisés” par leurs propres geôliers ?
La négociation enterrée, la diplomatie balayée par la force

Un cesser-le-feu agonisant, la ligne dure triomphante
Impossible, à ce stade, de faire semblant : les pourparlers de cessez-le-feu sont morts. Après des mois de négociations laborieuses, de pourparlers indirects, de promesses volatiles orchestrées à Doha puis au Caire, le dialogue n’a plus aucune prise sur la réalité militaire. Les otages, enjeu ultime, servent désormais de prétexte à la reprise de la violence généralisée. Le gouvernement israélien martèle que “l’unique interlocuteur, c’est la sécurité par la force”. Les familles d’otages supplient la modération, mais la machine étatique avance sans états d’âme.
Les États-Unis, eux, avalisent la montée en gamme : Steve Witkoff, conseiller de Donald Trump envoyé à Jérusalem, donne le coup de grâce à la diplomatie par étapes, plaidant pour un “deal total, immédiat, sans demi-mesure”. Il n’y a plus de trêve à sauver, chacun l’admet, seul le fait militaire dictera la suite. L’ONU, la Croix-Rouge, toutes les grandes voix de l’humanitaire, sonnent l’alerte sans être entendues : “urgence extrême, famine orchestrée, protection des civils effacée”.
Un silence international s’installe, gêné, coupable, tandis que, dans les coulisses, l’on pressent que cette course à la force sera bien plus coûteuse pour Israël que tous les cycles passés réunis. La diplomatie n’a pas été mise en échec. Elle a été sciemment congédiée par ceux qui, désormais, n’en attendent plus rien.
Le rôle écrasé du Qatar, de l’Égypte, du Qatar, des médiateurs…
Sur les rives du Nil, dans les salons du Qatar, c’est la consternation. Tous ceux qui, des mois durant, ont cherché à bâtir des ponts sont évacués du jeu. Les réseaux d’influence égyptiens, saoudiens, jordaniens, sont figés, muets, incapables d’endiguer la radicalité qui s’impose. Le Caire propose bien d’accueillir une partie de l’aide sous supervision multilatérale. Doha multiplie les offres parallèles, s’en tient à une rhétorique “de l’humanitaire, rien que l’humanitaire”. Mais Israël ne veut plus entendre parler de neutralité arabe : “ou bien vous participez à l’encerclement du Hamas, ou vous disparaissez du processus”.
Dans cette nouvelle dynamique, l’aide est instrumentalisée, chaque convoi devient suspect, chaque intermédiaire dès lors disqualifié. Même Riyad, pourtant d’ordinaire prudent, hausse le ton. Mais l’Arabie saoudite se contente — faute de mieux — de menacer de reconnaissance palestinienne unilatérale, comme la France ou le Canada l’ont fait ces dernières semaines. Rien n’arrête la tempête.
En sous-main, chacun prépare déjà l’après : ré-investir dans la reconstruction quand, et si, l’épreuve de force totale échoue. Pour l’instant, personne n’a l’oreille du cabinet Netanyahou, et personne, non plus, ne propose d’alternative crédible.
Washington, complice embarrassé, tire les ficelles loin de la lumière
Dans les couloirs de la Maison-Blanche, l’embarras se teinte d’incrédulité. Washington flirte avec la doctrine du fait accompli. Certains conseillers pressent de “temporiser la radicalité israélienne”, d’autres estiment que l’on ne peut refuser une victoire stratégique à Tel-Aviv alors que l’Iran muscle, lui aussi, ses positions dans la région. Joe Biden/Donald Trump (selon calendrier) ménage l’émissaire Witkoff, lui confiant la “supervision” d’un processus qui vise à “nettoyer Gaza, puis transférer la gestion à une alliance d’acteurs locaux”, hors de toute supervision de la Palestine officielle, et surtout loin de l’ONU.
Aux Nations unies, la frustration vire à la colère. Chaque membre du Conseil de sécurité voit son influence réduite. Seuls l’Iran, la Turquie et quelques européens osent encore hausser la voix, sans effet. Les États-Unis, lucides mais résignés, voient défiler les heures jusqu’au point de non-retour. La politique, ici, a cédé devant le rapport de force, et personne — ni à New York, ni à Paris, ni au Caire — ne peut plus canaliser la radicalité du nouvel acteur dominant de la région.
La diplomatie, jadis boussole, n’est plus que le témoin atone d’une histoire écrite au canon.
Un front divisé : clivages internes et contestations à Tel-Aviv

Le refus de l’état-major, la peur pour les otages
L’invincibilité proclamée est fissurée par des courants contradictoires. Même au sommet de Tsahal, la défiance monte. Le chef d’état-major, Eyal Zamir, brandit la menace de démission s’il est contraint d’envoyer ses hommes dans les zones où sont localisés otages et civils. Des groupes de mères de soldats prennent la parole dans la rue, rappelant la folie de sacrifier vingt vies “dans l’enfer souterrain pour rien”. Les militaires, pragmatiques, savent que créer un bain de sang dans les tunnels de Gaza n’assurera jamais la victoire totale promise. Le calcul coût/efficacité, habituel refrain israélien, s’efface à mesure que la politique écrase la discipline des états-majors. Zamir, isolé, incarne la fragilité d’une armée sommée d’obéir plus que d’anticiper.
Ce divorce entre politique et militaire empoisonne l’atmosphère. L’opinion publique, désormais, suit ce duel de près : chaque annonce fait vaciller le marché, chaque rumeur aggrave l’instabilité. La guerre n’est plus consensuelle. Le coût humain, militaire, moral, percute de plein fouet la cohésion nationale.
L’histoire balbutie : chaque fois que le politique prend le pas sur le militaire sans écoute, la catastrophe s’invite à la table. À Tel-Aviv et Jérusalem, la colère gronde, mais la peur, elle, a déjà gagné la rue.
Divisions internes, colère populaire, opposition politique relancée
La société israélienne, écartelée, ne suit pas d’un bloc. Les sondages montrent une nation divisée : près de 75% des citoyens souhaiteraient un accord immédiat de cesser-le-feu pour sauver les otages, mais la base la plus radicale du Likoud réclame la victoire, coûte que coûte. Les manifestations s’organisent, des centaines de personnalités de la culture et de la sécurité réclament l’arrêt de l’offensive. Dans le même temps, les voix les plus extrêmes de la coalition prônent l’annexion pure et simple de Gaza, la réinstallation de colonies juives, la “loi du numéro”.
L’opposition politique, longtemps amorphe, se ressaisit : tribunaux saisis, appels à la démission du gouvernement, menaces de formation d’un “gouvernement du salut national”. Mais Netanyahou, verrouillé, s’appuie sur le vieil adage : “en temps de guerre, on ne change pas de commandement”. L’équilibre politique tient, mais il se tend, pétri de peur, de fatigue, et de fractures jamais vues depuis la crise de 2006.
Le débat est brutal, violent, sans issue de secours à court terme. Si la société israélienne recule, ce sera sur la pression directe des familles d’otages ou du haut commandement militaire — mais chaque heure passée dans l’incertitude décuple le coût humain et l’empreinte morale de la guerre.
Je m’étonne de la force, j’ai honte de la faiblesse
C’est mon pays, ma culture, que je vois se fissurer de toutes parts. J’ai longtemps cru à la capacité d’Israël à tenir dans l’épreuve, à construire le compromis sur le déchirement, à inventer la nuance au cœur du chaos. Mais aujourd’hui, les clivages internes me font douter de tout : la démocratie, la force, l’avenir commun. J’observe, incrédule — parfois ricanant, souvent effondré — l’incapacité à résoudre autrement que par l’ultra-violence une question qui n’a cessé d’empoisonner la région. J’espérais un sursaut : me reste l’effroi, la honte, et l’ambiguë admiration pour les rares qui osent encore dire non.
L’impact régional : spectre de l’annexion, poudre aux frontières

Annexion déguisée ou dynamique de nettoyage ? Grave question pour la région
La dernière stratégie du gouvernement israélien va bien au-delà de la simple opération militaire. En privé, certains ministres évoquent désormais l’annexion de secteurs clés de Gaza, un retour des colonies juives sur les parcelles évacuées en 2005. Cette idée, longtemps taboue, refait surface avec une virulence inédite. Pour les Palestiniens, le mot “annexion” signifie la fin du rêve national, la preuve que la promesse des deux États n’a jamais été qu’un mirage. Pour l’Égypte, la Jordanie, la Turquie, c’est le spectre du nettoyage démographique et d’un exode massif vers le Sinaï ou la région bédouine.
Les chancelleries du Golfe, à court d’options, durcissent leur langage, évoquant la création d’un fonds de reconstruction “hors contrôle israélien”, préparant déjà la trame d’une aide directe à la population. Mais ni la Ligue arabe, ni l’Iran ni la Russie n’ont le levier nécessaire pour enrayer la spirale. Le plan Netanyahou, loin de stabiliser le front, rallume la crainte d’un embrasement régional, d’un effet domino, d’alliances reconfigurées sur fond de pages d’histoire qui saignent encore.
Ce n’est plus une opération, c’est une reconfiguration radicale du Moyen-Orient — et chacun le sait, chacun s’y prépare dans la crainte plus que dans l’espérance.
Crises internes chez les voisins, tension à la frontière libanaise et égyptienne
Le durcissement militaro-politique israélien ricoche sur tous les voisins. Au Liban, le Hezbollah multiplie les annonces de ripostes “au moindre franchissement supplémentaire”. L’armée israélienne mobilise, creuse, installe dôme de fer sur dôme de fer, mais la peur d’une intrusion totale grandit. En Égypte, la frontière de Rafah est plus fermée qu’elle ne l’a jamais été : l’espoir d’un exode toléré a disparu. Dans les faubourgs de Damas, de nouvelles milices se forment, soupesant leur heure d’entrer dans le jeu.
Chaque matin, la région se réveille avec l’angoisse d’un incident — feu croisé, tir de mortier, infiltration, accident de frontière. La volatilité est maximale, le risque de débordement régional très réel. Chaque acteur, même le plus stable, n’est qu’à une erreur, une bavure, une étincelle de la catastrophe nucléaire ou conventionnelle.
L’histoire s’accélère. Israël croit façonner son destin ; en réalité, c’est toute la région qui tangue sur le fil du rasoir.
Le point de rupture est-il déjà franchi ?
Une fois franchie la ligne rouge de la reoccupation, il n’existe plus de retour en arrière simple. Ce que je pressens, j’en prends la mesure aujourd’hui, c’est qu’on ne joue pas impunément avec les plaques tectoniques régionales. Il y a quelque chose de suicidaire, d’hubristique, dans cette fuite en avant — le sentiment, douloureux, que le point de rupture, déjà, a été dépassé. Les signaux faibles, en sécurité comme en politique, indiquent l’arrivée d’un orage plus gros, plus imprévisible. Chacun continue d’agir par réflexe, par orgueil, par peur — mais qui, demain, remplira encore les conditions d’une négociation ?
Les conséquences à long terme : Gaza, Israël, le monde au défi

Une nouvelle ère post-Hamas : incertitudes, ruptures, recompositions
Si Netanyahou parvient à ses fins et fait tomber la totalité de Gaza, le Hamas aura disparu en tant que force militaire classique. Mais la question du fondamentalisme reste entière : une victoire “trop totale” pourrait embraser la jeunesse palestinienne partout ailleurs, renforcer les chapelles radicales, exporter la rage jusqu’à Jérusalem-Est, la Cisjordanie, ou même dans les capitales européennes. Le vide laissé ne garantira aucune paix, seulement de nouvelles guerres plus diffuses, plus imprévisibles.
Pour Israël, la victoire militaire risque de se transformer rapidement en cauchemar politique : gestion d’un territoire hostile, guérillas urbaines, coût financier et moral interminable. Pour le monde, l’opération sonne comme un avertissement : plus rien n’est stable, plus rien n’est indiscutable. Le processus de paix, assassiné en rase campagne, devra se réinventer sur des ruines nouvelles, d’abord à Gaza, puis à Ramallah, puis dans l’ensemble du Proche-Orient. Le rêve des deux États s’éloigne, le spectre de la nation binationale revient, plus conflictuel, plus dangereux.
Chaque jour passé dans cette logique du “tout par la force” éloigne l’espoir d’une issue politique. Le choc va marquer toute une décennie — et peut-être, au-delà, la mémoire collective de trois générations.
Enjeux humanitaires, reconstruction ou gestion campée ?
Après les coups de canon, viendra le temps du bilan, puis celui de la reconstruction. Mais qui portera l’effort ? Les projets d’un “fonds international piloté par des acteurs non-palestiniens” circulent déjà, mais la défiance règne. La majorité des ONG redoute un scénario de “gestion de camp”, où la population resterait enfermée sous surveillance militaire, privée d’accès au monde, de toutes libertés réelles de circulation. Ce cauchemar administratif, plus long, plus insidieux, pourrait nourrir un cycle de violence sans fin, handicapant toute ambition réelle de paix.
Les gouvernements du monde s’interrogent sur leur devoir d’ingérence, sur l’écriture du droit international, sur la responsabilité d’un conflit qui, de l’avis de tous les diplomates, outrepasse déjà toutes les bornes des conventions de Genève. Les pressions montent — mais sans outil contraignant, tout reste vœu pieux. Gaza ville assiégée pourrait devenir Gaza ville oubliée, et c’est ce silence-là, bien plus que les bombes, qui signerait le véritable crime du siècle.
La guerre moderne ne se termine jamais, elle mute, se propage, se camoufle. Aujourd’hui, c’est Gaza ; demain ?
Conclusion — L’heure zéro d’un monde à réécrire

Boucler la boucle : quand l’histoire refuse la paix
Ce qui se joue en ce moment dans la bande de Gaza n’est pas un simple épisode guerrier. C’est une césure, un coup de force, une bifurcation historique. L’occupation totale, la marginalisation du droit, la déroute de l’humanitaire, la radicalisation des fronts, tout signale que les règles du jeu, désormais, sont brisées. Netanyahou a tranché : plus de place pour la lenteur, la diplomatie, la complexité. Seule compte la force — à ses risques et périls. Israël s’est lancé un défi qu’aucune armée n’a jamais totalement relevé : tenir et reconstruire un peuple qu’on a d’abord vaincu.
Le futur est indistinct, incertain, rude. Ce qui survivra, ce sera, peut-être, la mémoire de ceux qui, au cœur du sillon de l’histoire, osent encore dire non à la fatalité. L’espoir, si mince, se niche dans les interstices : l’épuisement de la guerre n’est jamais une victoire, mais le début de la vraie négociation. Reste la honte, la colère, et la nécessité de parler pour qu’un jour, à Gaza ou ailleurs, la parole reprenne le dessus sur l’arme.
Qu’on le comprenne bien : ici s’écrit la chronique d’un monde en ruine, et la promesse fragile que, sous les gravats, naîtra un jour la conscience de notre commune humanité.