Netanyahou fonce vers la réoccupation totale de Gaza : le point critique d’Israël, la région au bord de l’abîme
Auteur: Maxime Marquette
Israël prêt à reposer son étreinte sur Gaza, la stupeur s’empare des cabinets
Le fracas de la décision s’est répandu plus vite que la poussière dans une rue bombardée. Selon tous les canaux fiables, Benjamin Netanyahou va demander à son cabinet de valider la réoccupation totale de Gaza, un demi-siècle après l’avoir quittée. Dépassant toutes les digues diplomatiques, l’État hébreu se prépare à étendre ses troupes sur chaque centimètre de l’enclave déchirée. Tous les militaires israéliens, même d’anciens chefs du Mossad, reconnaissent : « Le dé va être jeté. Ce n’est plus une opération limitée — c’est une conquête. » C’est une secousse politique comme en connaissent les tragédies grecques. Une ligne rouge bascule, la région retient son souffle, les diplomaties marchent sur des tessons de verre en espérant qu’aucune main ne glisse sur le détonateur.
Ce mouvement – annoncé alors que les discussions de cessez-le-feu s’effondrent et que la famine ronge la population de Gaza – n’est ni improvisé ni périphérique. Netanyahou s’y accroche pour, dit-il, « libérer les otages, anéantir le Hamas et garantir que Gaza ne soit plus jamais une menace ». Mais dans les ministères, jusque chez ses propres généraux, les doutes et les colères bruissent : on parle d’une politique suicidaire, d’une fuite en avant, de la fin d’une génération de doctrines déjà à bout de souffle. Pourtant, la brutalité du réel écrase les objections : la table est dressée, la marche vers l’occupation intégrale paraît inarrêtable.
L’effet domino va bien au-delà de Gaza : le Proche-Orient, déjà au bord du précipice, se tend dans une anxiété collective. L’histoire, tragiquement familière, recommence sous les projecteurs effarés du monde entier.
Le cabinet à couteaux tirés, l’armée fracture l’unité
C’est autour de la table de la sécurité, entre Netanyahou, Zamir (chef de l’armée), le ministre de la Défense et l’élite du renseignement, que se joue la boussole stratégique. Des fuites confirment : Netanyahou parle ouvertement de “conquête totale” et de “fin du Hamas même là où des otages sont détenus”. Plusieurs ministres l’assument publiquement : « Si le chef d’état-major n’est pas d’accord, il doit démissionner. » Les tensions n’avaient jamais été aussi visibles : Eyal Zamir résiste, soulignant le risque “direct et massif” pour la vingtaine d’otages qu’on croit toujours vivants. Le personnel militaire gronde, certains murmurent qu’on sacrifie la sécurité du pays pour sauver une coalition politique fragile et pour empêcher l’effondrement de Netanyahou face à ses procès à venir.
Dans de rares précédents, l’armée israélienne a défié son leadership civil sur des questions existentielles. Aujourd’hui, la fracture est publique. Ceux, très nombreux, qui connaissent la réalité des combats, estiment qu’une occupation de toutes les poches de Gaza, jusque dans leur cœur le plus peuplé, déclenchera autant de pertes humaines chez les soldats que de désespoir chez les familles d’otages. Pourtant, le politique impose sa logique. À Tel-Aviv, l’intelligence militaire perd pied, la rue se crispe, et la guerre de mots rejoint celle des balles.
Pour la première fois depuis des décennies, le leadership israélien se fissure non sur la doctrine, mais sur la question de l’instinct de survie du pays. C’est une rupture – et elle se joue à huis clos sous les néons blafards d’une salle secrète de la Knesset.
Familles d’otages, diplomates, ONG : la peur, la nage dans l’incertitude
Pour les familles des otages, le choc est total. Elles sont des centaines à manifester sans relâche devant la résidence du Premier ministre, suppliant qu’aucune intervention longue portée ne soit menée avant un accord sur leur libération. Selon les données israéliennes, sur la cinquantaine d’otages restants, environ vingt seraient encore en vie à Gaza. Les familles savent qu’une offensive “éclair” dans les zones où ils sont cachés est le scénario du pire. La peur les a fait princesse de l’opinion, imposant leur angoisse sur tous les plateaux télé, devant une société divisée qui hésite entre soif de vengeance et désir de retrouver les siens.
Les ONG, épuisées, réagissent avec les mots de la résignation : “On entre dans une phase où chaque quartier, chaque rue sera traité comme un objectif militaire, où la famine et les bombardements feront la loi.” L’ONU et la majorité des chancelleries mondiales crient à la catastrophe humanitaire. À l’unisson, les États-Unis (divisés entre leur soutien à Israël et la panique d’un dérapage hors de contrôle), la France, l’Allemagne et bien sûr la Jordanie et l’Égypte, supplient que la retenue prime. Mais la vague de la décision prise à Jérusalem broie tous ces appels : la dynamique d’escalade balaie ce qui restait de négociation.
La région, les diplomates, l’opinion mondiale, flottent dans une angoisse gluante : et si, demain, tout le monde s’empêtrait dans la plus grande bataille urbaine du siècle ?
Effondrement des négociations, victoire du “tout ou rien”

Négociations au point mort, stratégie de l’escalade délibérée
Pour comprendre la pulsion d’occupation totale, il faut regarder du côté de Doha, du Caire, des chambres feutrées où s’épuisaient les dernières négociations. Hamas exigeait un influx massif d’aide et la libération de prisonniers palestiniens ; Israël posait comme condition la reddition totale. Les médiateurs, américains ou qataris, ont lancé toutes leurs cartes, en vain. L’échec, acté, nourrit la dynamique du “tout ou rien” : la diplomatie a été révoquée en mode expéditif, remplacée par la consigne “chacun pour soi, et jusqu’au bout”.
Cet échec précipite la radicalisation de Netanyahou : il ne cherche plus un compromis, il veut imposer une solution unilatérale. L’espoir d’une énième pause humanitaire s’efface, remplacé par le vœu, immense et dangereux, de “clore l’histoire par la force brute”. Les familles d’otages saisissent les tribunaux, la société civile supplie Biden ou Trump (selon le calendrier) d’appeler à la raison. Mais la vague de l’action gouvernementale écrase tout le reste.
Ce matin, à Gaza, la population n’attend plus rien du dialogue : ni trêve, ni couloir humanitaire réel. Le “tout ou rien” est aussi un “plus rien” pour ceux qui n’ont pas d’autre refuge que les ruines, et c’est peut-être là que l’absurdité le dispute à la tragédie pure.
Washington spectateur, la Maison-Blanche divisée et hésitante
À Washington, la politique étrangère tangue sous le poids de ses propres ambiguïtés. L’envoyé spécial Witkoff, homme-lige de l’administration en place, pédale entre conseils publics de retenue et avals privés à l’offensive israélienne. Off the record, des diplomates suggèrent que “l’escalade peut forcer la fin du conflit, mais au prix d’une décennie de reconstruction chaotique et d’alliances désintégrées”. Qui croire, quand tout le monde navigue à vue ?
L’écho de la division remonte au Capitole : une majorité d’élus Démocrates exhortent l’arrêt des hostilités, les Républicains alignés derrière la résilience israélienne veulent punir le Hamas une bonne fois pour toutes. Le consensus, comme l’espoir de paix, a déserté la ville.
À New York, à Paris, à Berlin, la même impuissance : personne ne veut s’aliéner Israël, mais tous redoutent l’incendie dont ils ne contrôleront jamais la propagation.
La diplomatie arabe sur la corde raide, voix cassées et menaces voilées
La réaction arabe est une mosaïque d’amertume et de crainte. L’Égypte verrouille Rafah, la Jordanie multiplie les mises en garde, le Qatar patine, impuissant à réamorcer un début de pourparlers. Les Alliés sunnites espéraient une “issue honorable” : ils reçoivent l’annonce d’une campagne qui pourrait déclencher un exode massif de Gaza. L’Iran jubile en arrière-plan, soutenant le bras armé du Hezbollah prêt à multiplier les incursions au nord. Personne, cependant, ne veut un embrasement total : le lexique reste prudent, les menaces voilées mais réelles.
Au Conseil de sécurité, l’ONU compte ses lettres mortes : la parole libyenne, la supplication libanaise, la colère marocaine – tout se heurte au mur du droit de véto et du réalisme. Gaza, plus qu’une autre ville, symbolise l’impuissance totale du droit international dès que la violence parle plus fort.
Coup de force sur Gaza : à quoi ressemble l’occupation totale ?

Stratégie militaire et calculs politiques : la “conquête” méthodique
Israël contrôle déjà plus de 75 % du territoire de Gaza, mais les poches du centre et du sud résistent, abritant un tissu sans équivalent de tunnels, de civils apeurés, de miliciens déterminés. Netanyahou veut envoyer les unités d’élite jusqu’aux marges, dans les écoles semi-détruites, les hôpitaux transformés en forteresses, les blocs résidentiels autour de Khan Younès.
La tactique serait celle du rouleau compresseur, suivie d’une installation de bases permanentes, appuyée par l’annexion officieuse d’axes routiers vitaux. Le moindre poste de commandement, le plus petit générateur d’électricité pourrait devenir un “objectif légitime”. Pour les ONG, l’occupation sera la matrice d’un siège permanent, où l’aide humanitaire ne pénétrera qu’au compte-goutte, sous condition d’acceptation israélienne. Le spectre du contrôle total sur deux millions de civils entassés hante tous les observateurs sérieux.
Les militaires redoutent l’enlisement et la lassitude de la population : tenir n’est pas gagner, contrôler n’est pas pacifier. Et rien n’indique que le Hamas, défait militairement, s’effacera sous la victoire des chars.
Posture ou coup de bluff ? La question qui hante Tel-Aviv et ses voisins
Certains analystes israéliens et diplomates français murmurent que le tapage autour de la “conquête totale” pourrait n’être, au moins en partie, qu’une posture maximaliste “pour négocier de plus haut”. Mais tout indique que la machine gouvernementale est déjà lancée, que la décision n’attend plus qu’un feu vert pour se concrétiser sur le terrain. Le terme “occupation” a été validé à plusieurs reprises, même devant la presse étrangère, preuve, s’il en fallait, qu’Israël assume le risque de fracturer son vieux pacte démocratique pour imposer le primat de la réponse armée sur toute autre forme d’influence.
L’armée pèse le rapport coût/bénéfice : vaincre le Hamas, c’est éliminer militairement sa structure mais alimenter la rage dans tout le monde sunnite, en Cisjordanie, même à Jérusalem-Est et dans les campus américains. L’avenir dira si le “coup de bluff” n’était que la dernière danse avant le grand saut dans l’abîme.
Si posture il y a, elle a déjà rompu l’alibi de la retenue : l’irréversible s’est glissé dans le vocabulaire du pouvoir, et c’est souvent à ce moment que l’Histoire bifurque vers le pire.
Dilemme social et moral, fatalité de l’occupation à visage découvert
Prendre Gaza, c’est aussi se charger d’un fardeau politique, logistique et moral colossal. Aucun État n’a tenu une occupation prolongée sans perdre une part de son âme et de sa légitimité. Déjà, dans la rue israélienne, le débat fuse : comment garantir la sécurité sans basculer dans la spirale de l’apartheid ouvert, comment administrer une population que l’on ne veut ni citoyenne, ni ennemie éternelle ?
Le pays se fane sur fond de résignation et de colère – le spectre du “prochain round” hante les familles, alors que Gaza, plus symbolique que jamais, est devenue infra-politique : un miroir tendu à la fois au triomphe et à la désespérance collective.
On peut prendre la terre, jamais le cœur. Il suffit d’un rien, parfois — la lassitude, la fatigue des soldats, le regard d’un enfant, pour annuler les stratégies les plus huilées. Mais l’arithmétique du réel ne connaît ni pause ni pardon.
Divisions internes, ruissellement régional et onde de choc diplomatique

Dissensions, appel à la modération ou tentation grave du pire
Au sein de l’appareil d’État comme dans la société civile, la résistance existe. Plus de 600 anciens chefs des renseignements et hauts responsables de la sécurité ont supplié le président américain d’exiger l’arrêt de l’offensive. L’argument est limpide : “Le Hamas, militairement, est exsangue; mais idéologiquement, il prospère à mesure que la guerre s’étire en tragédie.”
L’opinion, elle, reste divisée : la majorité souhaite la libération des otages et la fin du conflit, mais la radicalité politique impose la solution extrême. Les partis d’opposition, réduits à la seule parole médiatique, tentent de rallier la jeunesse urbaine et les familles de soldats. La fracture générationnelle s’élargit, chaque deuil, chaque blessé ravive l’écœurement de 20 ans de conflits successifs.
Dans la rue arabe, la colère monte, étendue par des vidéos de faim, de chaos, de mort gratuite. Du Caire à Casablanca, de Beyrouth à Amman, l’indignation déborde, et ce, bien au-delà des frontières du Levant. L’Iran, lui, ronge son frein — le temps n’est pas encore à la riposte ouverte, mais la solitude de l’État hébreu n’a jamais paru si palpable.
Humanitaire broyé, diplomatie amputée : famine programmée et casse sociale
Sur le terrain, la situation humanitaire plonge chaque jour plus bas. Plus de soixante-dix Palestiniens sont morts en moins d’une journée, dont plusieurs dizaines cherchant de l’aide alimentaire au centre de Gaza. L’aide, si précieuse, se fait chaque fois plus rare, coincée dans le jeu cynique du droit de passage, de la prédation, de la stratégie de la pénurie.
Les agences internationales crient à la désespérance : “C’est l’archétype de la guerre totale — où la famine devient arme comme le sont les obus.” Pour le pouvoir politique à Jérusalem, “on ne négocie plus avec la faim — on l’utilise”.
La diplomatie, disqualifiée par la puissance du fait accompli, n’a plus d’effet de levier. La communauté internationale assiste ahurie à la débâcle de ses propres principes, sans autre pouvoir que celui de compter les morts.
Projection géopolitique : quel Proche-Orient demain ?

Choc des modèles, retour des vieilles fractures
L’occupation totale de Gaza transformerait la géopolitique régionale. L’Arabie, le Qatar, la Turquie réajustent leurs alliances face à la perspective d’une annexion officieuse. Les puissances occidentales peinent à maintenir des lignes rouges. Le camp iranien peaufine sa propre stratégie de harcèlement. On revient à une logique de fronts, où chaque riposte pourrait décider du siècle à venir — et où chaque allégeance se paie en sang ou en influence.
Cela signifie la fin, pour longtemps, du paradigme “deux États” ou même du rêve de fédération palestinienne. Gaza devient la nouvelle Bosnie, une ville écrasée sous contrat international, puis laissée aux épreuves d’une reconstruction sans investisseur.
Sur la ligne verte, tout dialogue est en péril ; la tentation du déni, du confinement, efface l’espoir d’une normalisation arabe. Ce qui se joue, c’est la résurgence d’un système global de blocs, chacun redoutant la prochaine fissure.
Risque d’enlisement, guérilla et armure internationale
L’armée israélienne, même victorieuse, affrontera la guerre du harcèlement, des embuscades urbaines et du sabotage. La reconquête d’un territoire ne garantit aucune paix. La jeunesse palestinienne, désormais orpheline du pouvoir politique, se radicalisera ; les groupes salafistes verront leur nombre croître sur la misère de la société gazaouie.
Côté israélien, la société civile fatiguerait vite à occuper un million de civils hostiles, à supporter l’image mondiale d’une oppression ouverte. Les vidéos, chaque jour, de la destruction, ne feront que nourrir la colère globale envers Tel-Aviv.
Les alliés occidentaux le savent, mais nul n’imagine d’alternative crédible, coincés entre cynisme et impuissance. Les cartes sont rebattues, mais le gagnant n’est, à ce stade, que la logique de l’interminable guerre du chaos.
Conclusion : Gaza, Israël, le cercle tragique – et maintenant ?

L’irréversible n’est pas une fatalité… à condition de regarder la nuit en face
L’annonce officielle de Netanyahou, relayée, confirmée par les médias israéliens et mondiaux, acte un tournant inédit : l’occupation totale de Gaza, vitrification de toute diplomatie, risque maximal pour la région. Une brèche historique vient de s’ouvrir, qui ravive toutes les douleurs anciennes et pose la question : jusqu’où peut aller une nation pour survivre ? Et que reste-t-il d’une politique quand elle se limite à la force brute, sans horizon ni plan crédible pour l’après ?
Demain, la lumière chutera sur Gaza et Tel-Aviv, sur Le Caire, sur Amman, sur Washington — rien ne sera plus jamais comme avant. Peut-être y aura-t-il, au bout de la nuit, un sursaut d’humanité, peut-être pas. L’ultime vérité c’est que la guerre moderne crée plus de ruines que de vainqueurs. À chacun d’y voir, dans le chaos, l’urgence d’un réveil. Ce n’est plus le temps des doctrines, c’est le temps d’une reconstruction de la parole, du courage politique et de l’attention portée à chaque vie qui, aujourd’hui, risque de rejoindre les pages les plus sombres de notre Histoire.