Aller au contenu
Netanyahou menace, Gaza s’embrase : « Achever le Hamas pour libérer les otages » – l’impasse qui fissure Israël
Credit: Adobe Stock

Netanyahou au pied du mur : la libération des otages ou la victoire totale

Le fracas est partout. Dans le désert du Néguev comme dans les caves de Gaza, le même mot circule, sale, répété, martelé. Benjamin Netanyahou s’avance, ferme, devant les médias, les diplomates qui supplient, l’état-major qui bouillonne. “Il est nécessaire d’achever la défaite de l’ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de garantir que cette bande de terre ne menace plus jamais Israël.” Pas un terme n’est innocemment posé. La stratégie est brutale, totalisante : pas de négociation sans armée victorieuse, pas de fin de guerre tant que le dernier tunnel n’est pas sous contrôle et chaque otage rendu ou vengé. Heure de l’escalade, de la polarisation extrême, du bras de fer au cœur d’un territoire pulvérisé, d’un peuple affamé, d’un gouvernement israélien acculé entre ses promesses et le gouffre. Ce qui se joue n’est pas qu’un choix tactique, c’est tout l’équilibre régional qui vacille, la société israélienne qui s’effrite, la carte du Proche-Orient qui se redessine dans un cri de colère mêlé de rage sourde.

À l’international, la stupeur s’épaissit. Des images d’otages émaciés circulent après leur diffusion par le Hamas. Ils sont le cœur fendu du drame israélien : impossible pour Netanyahou d’oser un cessez-le-feu. Le message est sans équivoque : la paix viendra, mais sur fond de défaite complète du Hamas. Entre le blocus, la famine, la répression, le siège, le doute souffle – la liberté n’est plus en négociation, elle est conditionnée à la soumission. L’heure n’est plus à l’ambiguïté.

Dans les couloirs du gouvernement, à Rafah, à Tel-Aviv, la tension dévaste. La société ose encore espérer – mais tout, dans l’attitude du Premier ministre, parle d’un point de non-retour. Israël, ce matin, se regarde dans le miroir du désastre et dit : plus rien ne sera jamais comme avant.

Vers la conquête totale de Gaza : décision ou bluff ?

Les bruits couraient depuis plusieurs jours. Cette semaine, Netanyahou réunit les hauts gradés, les stratèges, puis le cabinet de sécurité : la proposition ? Non plus des raids, des incursions, des “coups de semonce”, mais la reconquête systématique, la reprise intégrale du territoire de Gaza par l’armée israélienne. Une “occupation totale”, un retour vingt ans en arrière, brisant le tabou de la withdrawal de 2005. Objectif affiché : liquider le Hamas, libérer les otages, bâtir une “nouvelle matrice sécuritaire” où plus aucune enclave ne vivrait hors du contrôle de Tsahal.

La question sème l’effroi. Est-ce une posture de négociation, un ultime bras de fer pour forcer la main du Hamas ? Ou le vrai basculement stratégique, décidé, implacable, dans une fuite en avant militaire ? Les voix s’élèvent, y compris dans l’état-major : “Ce plan pourrait coûter la vie à tous les otages.” Les familles, les experts, les alliés américains s’inquiètent de ce saut dans le vide. Mais la crispation du moment, l’humiliation de l’échec diplomatique, l’incapacité à conclure un deal alimentent la tentation du “tout ou rien”. Pour Netanyahou, temps du compromis est révolu.

Dans les coulisses, une phrase circule : “Le sort de Gaza va se jouer cette semaine, peut-être même ce soir.”

Les familles d’otages, coeur meurtri de la société israélienne

La tragédie – trop visible, trop médiatisée – c’est le sort des otages. Près de cinquante sont encore retenus à Gaza, tous objets d’une obsession nationale dévorante. Les vidéos récentes, dévoilant des visages squelettiques, ont hanté la nation. À Tel-Aviv, les cortèges de familles harcèlent Netanyahou, l’accusant de sacrifier la vie de leurs proches sur l’autel de la “victoire totale”. Manifestations, appels aux puissances étrangères, veillées silencieuses : leur chagrin est la bande-son de la crise.

Le Premier ministre leur répond par l’implacable logique du militaire : “Pas de marchandage avec les terroristes, la seule solution est l’écrasement du Hamas.” La fracture devient béante. Certains parents, brisés, accusent Netanyahou d’avoir “déjà condamné” leurs enfants, d’autres réclament la négociation coûte que coûte, jugeant la solution armée suicidaire. La société sève à vif, chaque otage devient symbole d’un pays en deuil permanent.

Ce matin, le chagrin de ces familles est le miroir de l’échec politique. Israël n’arrive plus à négocier, à ménager, à tenir la promesse du retour. La pression monte – une fissure devient gouffre.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Articles reliés

More Content