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Gaza city sous siège : l’ombre d’une catastrophe annoncée
Credit: Adobe Stock

L’annonce fracassante du contrôle total

Dans un fracas inouï, l’offensive éclate comme une tempête de métal : l’armée israélienne vient d’annoncer la prise totale de Gaza City, plongeant la région dans une nuit sans fin de peur et d’incertitude. Derrière les rideaux éventrés des appartements, des familles entendent résonner les ordres, martelés aux quatre coins de la ville effondrée. Les tanks avancent, monolithiques, tel un serpent d’acier avalant tout espoir sur son passage. Dans l’œil du cyclone, la population, elle, ne voit que la poussière, le feu, la peur — quand la terre elle-même se met à trembler sous le poids d’une décision prise loin des ruines, dans les salles glacées du pouvoir.

Des voix sourdes grondent en Israël tandis que le Premier ministre confirme « la volonté de libérer Gaza du joug de Hamas », fortement relayée par les médias officiels. La scène mondiale s’étrangle de stupeur, oscillant entre déni et fatalisme. Parfois, au détour d’une ruelle pulverisée, un cri s’élève : « Où sont les miens ? » Mais la réponse reste suspendue, engloutie par la poussière des explosions. Chaque minute, la peur enfle, insidieuse hydre, car un revers militaire ici signifie un désastre humanitaire ailleurs.

Dans le chaos des chaînes de télévision satellitaires, le monde observe, impuissant ; quelques capsules vidéo filtrent, ramassant la violence brute d’une opération d’ampleur inégalée. La voix du Premier ministre gronde : « Nous prendrons le contrôle pour éliminer Hamas, pour notre sécurité, pour celle de Gaza. » Mais dans les regards, les larmes, dans la nuit éclatée par la guerre, qui peut croire à la fatalité de ce jeu de dupes ? Les hommes de la ville tremblent, et dans les abris, l’air manque déjà.

Un engrenage diplomatique brisé

Des tapis rouges froissés, des mains moites, des regards obliques — la diplomatie s’écroule sous le poids de la décision. Les appels retentissent à Washington, Paris, au Caire, à Amman ; chacun propose, supplie, menace ou feint d’ignorer. Loin derrière les murs de béton, il y a ceux qu’on nomme « alliés », mais qui, face au fracas, murmurent désormais leur désaveu. La condamnation pleut, ininterrompue. « Confiscation, illégalité, risque humanitaire avéré et croissant », répètent les chancelleries, mais la mécanique du choc a déjà écrasé les mots.

Les médiateurs s’effacent dans un lent naufrage. Les enjeux ? Les otages resteraient introuvables, désormais plus en danger que jamais. Ce matin, vingt familles sont descendues dans les rues de Tel-Aviv, bilan à la main, colère au ventre. La tension s’infiltre jusqu’au sein même du gouvernement israélien : opposition militaire farouche, conseillers stratégiques déchirés. À chaque nouveau missile, l’algèbre atroce du conflit se réécrit à l’encre sanglante.

Les capitales arabes, quant à elles, grondent : Jordanie, Égypte, Qatar. Mais les promesses de « coalition arabe » sonnent creux, tant l’amertume des années trahies pèse. Personne ne veut gouverner les ruines, encore moins dans l’ombre d’une occupation. Gaza, aujourd’hui, c’est une ville orpheline, désignée centre névralgique d’une tragédie désormais mondiale, guettée par la famine, la soif, et l’insoutenable espoir d’un cessez-le-feu qui ne vient jamais.

Le siège : évacuations et décomposition du tissu social

On parle maintenant d’« évacuations nécessaires » — comme si la fuite était encore possible alors que tout s’effondre dans chaque recoin de Gaza City. Plus de 800 000 civils, harassés, hagards, essayent de partir enfin ou de survivre, tous repoussés vers le sud, là où l’entassement confine à l’insupportable. Les rues humides résonnent du piétinement lourd, des cris d’enfants, de la poussière collée sur les lèvres fendues. Le réseau humanitaire est saturé, les convois sont stoppés à tous les carrefours, la nourriture se fait rare, l’eau, précieuse, inatteignable.

Même les organisations internationales jettent l’éponge : l’ONU, Médecins Sans Frontières, le Croissant-Rouge témoignent de leur impuissance croissante. Ici, un blocus, là, une émeute pour quelques rations alimentaires balancées du ciel comme un loterie funeste. Les rapports médicaux arrivent, lents, douloureux, pleins de chiffres implacables : malnutrition, blessures, décès non recensés. À chaque aube, la fracture sociale s’élargit encore.

La cohésion communautaire explose en vol. Les familles dispersées, les quartiers rayés de la carte ; plus de maison, plus de toit, souvenirs enfouis sous les gravats. Une femme cherche ses enfants parmi la foule, un vieil homme pleure sa femme disparue, un adolescent ne sait plus écrire son nom. La ville, jadis fourmillante, devient un théâtre absurde où le quotidien s’efface, englouti sous les bombes, aspiré par la spirale de la peur et de la faim.

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