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Trump déclare la guerre totale aux cartels : l’Amérique latine dans le viseur de l’armée US
Credit: Adobe Stock

Dans le plus grand secret, Donald Trump vient de signer l’une des directives militaires les plus explosives de son second mandat. L’ordre présidentiel, révélé ce vendredi 8 août par le New York Times, autorise officiellement l’armée américaine à utiliser la force létale contre les cartels sud-américains désignés comme organisations terroristes. Cette décision transforme radicalement la nature du conflit anti-drogue, passant d’une mission de maintien de l’ordre à une opération de guerre aux répercussions géopolitiques imprévisibles. Marco Rubio, secrétaire d’État, a confirmé cette escalade en déclarant que « nous devons commencer à les traiter comme des organisations terroristes armées, pas simplement des groupes de trafic de drogue ». Une rhétorique qui masque mal l’ampleur de cette révolution stratégique : pour la première fois depuis des décennies, l’armée américaine est autorisée à mener des opérations offensives en territoire étranger sous prétexte de lutte anti-narcotiques. Cette décision, prise contre l’avis de nombreux experts juridiques, ouvre la voie à des interventions militaires directes dans toute l’Amérique latine, créant un précédent dangereux pour l’usage de la force militaire américaine hors des cadres légaux traditionnels.

Le Pentagone mobilisé pour une mission sans précédent

Les sources du Wall Street Journal révèlent que le Pentagone prépare actuellement des options d’intervention incluant le déploiement de forces spéciales, le soutien renseignement et le ciblage de précision. Cette mobilisation militaire d’ampleur transforme le Département de la Défense en fer de lance d’une stratégie qui relevait jusque-là exclusivement des agences de maintien de l’ordre. L’armée américaine intensifie déjà sa surveillance aérienne des cartels mexicains pour collecter des renseignements destinés à contrer efficacement leurs opérations, selon Reuters. Cette mutation organisationnelle révèle l’ampleur de la révolution doctrinale en cours : Trump transforme la lutte anti-drogue en conflit de basse intensité permanent, autorisant l’usage de moyens militaires traditionnellement réservés aux théâtres de guerre officields. L’initiative coordonne plusieurs départements gouvernementaux, incluant le Département de la Défense, le Département de la Justice, le Département de la Sécurité intérieure, le Bureau du Directeur du Renseignement national et le Trésor. Cette architecture institutionnelle révèle la volonté de Trump de traiter la question des cartels comme un enjeu de sécurité nationale majeur, justifiant une mobilisation interministérielle d’ampleur comparable aux grandes crises géopolitiques contemporaines.

Eight cartels dans le collimateur américain

En février 2025, l’administration Trump a officiellement désigné huit organisations criminelles comme entités terroristes mondiales : six groupes mexicains, un vénézuélien et un salvadorien. Cette liste inclut notamment le redoutable cartel de Sinaloa, le Tren de Aragua vénézuélien et récemment le Cartel of the Suns, accusé d’avoir expédié des centaines de tonnes de substances illicites vers les États-Unis pendant deux décennies. Cette catégorisation place ces organisations au même niveau que al-Qaïda, Daech et Boko Haram, leur conférant un statut d’ennemis d’État justifiant l’usage de la force militaire. Le Département de la Justice a par ailleurs doublé à 50 millions de dollars la prime pour la capture du président vénézuélien Nicolás Maduro, qu’il accuse de diriger le Cartel of the Suns. Cette militarisation du conflit anti-narcotiques transforme les cartels en cibles légitimes d’opérations militaires offensives, bouleversant l’équilibre géopolitique régional. L’autorisation permet désormais à la Marine américaine de mener des opérations en mer, potentiellement incluant des missions d’interdiction de drogue qui pourraient s’étendre aux eaux territoriales des pays concernés, créant des risques d’incidents diplomatiques majeurs avec les gouvernements de la région.

Les implications juridiques d’une zone grise dangereuse

Cette directive présidentielle soulève des questions juridiques complexes qui pourraient transformer des soldats américains en criminels de guerre potentiels. Les experts s’interrogent sur la légalité d’actions militaires menées en dehors d’un conflit officiellement autorisé par le Congrès, particulièrement si des civils – même des suspects criminels – sont tués alors qu’ils ne représentent pas une menace immédiate. Le Posse Comitatus Act de 1878 interdit aux forces armées de servir d’agence de maintien de l’ordre domestique, ce qui signifie que les autorités locales et fédérales restent responsables des opérations de perturbation et d’arrestation de gangs sur le sol américain. Les réglementations internationales limitent également les interventions militaires à l’étranger, n’autorisant l’action qu’en cas de légitime défense. La Charte des Nations Unies exhorte d’ailleurs ses membres à éviter « la menace ou l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État ». Cette zone grise juridique pourrait exposer les forces américaines à des poursuites pour crimes de guerre si elles tuent des individus en dehors de scénarios de combat, transformant une mission anti-narcotiques en catastrophe diplomatique et judiciaire majeure pour les États-Unis.

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