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La réconciliation impossible : quand l’Histoire appelle à son propre dépassement
Credit: Adobe Stock

L’écho douloureux des souvenirs historiques

L’Histoire a cette particularité cruelle de se répéter sans que nous en prenions vraiment conscience. Aujourd’hui, en observant la situation entre Israël et la Palestine, je ressens cette sensation étrange d’un déjà-vu historique qui me glace le sang. Les Juifs, après avoir survécu à l’indicible horreur de la Shoah, ont trouvé refuge, espoir et renaissance grâce à la compassion internationale. Cette solidarité universelle, cette main tendue par l’humanité toute entière, leur a permis de reconstruire non seulement leurs vies brisées, mais de bâtir un pays extraordinaire. Pourtant… Pourtant aujourd’hui, cette même compréhension, cette même empathie ne trouve pas le chemin vers un autre peuple qui souffre. Comment expliquer cette sélectivité de la compassion ? Comment comprendre que ceux qui ont le mieux connu l’exclusion, la persécution, la négation de leur existence même, puissent aujourd’hui participer à l’exclusion d’un autre peuple ? Cette question me hante, me poursuit, me tourmente. Car elle révèle quelque chose de profondément troublant dans notre rapport à la souffrance et à la justice.

Une justice à géométrie variable qui interroge nos consciences

La communauté internationale s’est mobilisée massivement pour sauver le peuple juif après la Seconde Guerre mondiale. Cette mobilisation était juste, nécessaire, indispensable. Personne ne peut la remettre en cause. Mais alors, pourquoi cette même énergie, cette même détermination ne s’exprime-t-elle pas aujourd’hui pour la Palestine ? Plus de 60 000 Palestiniens tués depuis octobre 2023, des centaines de milliers de déplacés, une population entière assiégée, affamée, privée de ses droits les plus élémentaires. Les chiffres sont là, implacables, indiscutables. Et pourtant, le monde regarde souvent ailleurs, trouve des excuses, minimise, relativise. Cette asymétrie morale me bouleverse profondément. Car elle révèle que notre humanité peut être conditionnelle, que notre compassion peut être sélective, que notre sens de la justice peut varier selon les circonstances politiques. Cette vérité dérangeante nous renvoie à nos propres contradictions, à nos propres lâchetés, à nos propres aveuglements volontaires. Comment accepter cette hiérarchisation de la souffrance humaine ?

L’appel urgent à une réconciliation historique

Il existe pourtant une voie, un chemin vers la réconciliation. La solution des deux États n’est pas une utopie, c’est une nécessité morale et politique. Plus de 120 délégations internationales se sont réunies récemment lors d’une conférence de haut niveau aux Nations Unies pour promouvoir cette solution. Leur message était clair : il s’agit de la seule issue viable pour satisfaire les aspirations légitimes des deux peuples. Mais cette conférence a été boycottée par Israël et les États-Unis, révélant l’isolement grandissant de ceux qui refusent de voir la réalité en face. L’ironie est amère : ceux qui ont bénéficié de la solidarité internationale pour renaître refusent aujourd’hui d’offrir cette même chance à un autre peuple. Si les Juifs, après l’horreur nazie, ont pu construire un pays extraordinaire, pourquoi les Palestiniens ne pourraient-ils pas avoir cette même opportunité ? Cette question n’est pas rhétorique, elle est au cœur de l’impératif moral de notre époque. Il est temps – non, il est urgent – qu’Israël offre à la Palestine la même chance que l’Occident a su offrir aux Juifs après 1945.

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