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La bombe à retardement : pourquoi Tesla brûle des milliards pour Elon Musk
Credit: Adobe Stock

Le rideau tombe sur une scène où chaque seconde compte. Derrière les murs vitrées de Palo Alto, le téléphone vibre, alerte, sueur froide sur les tempes des stratèges… Pourquoi Tesla, à l’heure où chaque dollar semble filer entre les doigts, choisit-elle de larguer une pluie de milliards pour garder à tout prix son maître à bord, Elon Musk ? Ce pacte, ce contrat faramineux, dérange, fascine, et fait grincer les molaires des analystes. 29 milliards d’actions, 96 millions pour Musk, qui claque, qui tonne, qui s’accroche à la barre du navire même quand les tempêtes politiques grondent, même quand l’action vire au rouge vif sur les écrans du Nasdaq. Derrière la façade du génie, il y a un gouffre aux contours changeants, une épée de Damoclès qui pend au-dessus de l’avenir de Tesla…

La presse bruisse, les forums s’échauffent, chaque mouvement de Musk fait trembler l’écosystème automobile, et ce qui pouvait ressembler à un simple plan de fidélisation, s’avère être un immense jeu de pouvoir. Qu’a-t-il donc ce PDG qui fait qu’on accepte de mettre toutes les billes sur son carré, quitte à rendre les actionnaires nerveux, les clients méfiants ? Mystère, tension… et dépense sans commune mesure. Un risque calculé, vraiment ?

Et si l’obsession Tesla pour Musk n’était pas une stratégie, mais une addiction, une dépendance à la promesse d’un homme que l’on dit visionnaire, tyran, démiurge – parfois tout à la fois, parfois ni l’un ni l’autre ? Derrière le contrat, il y a la peur du vide, peur de l’inconnu, peur que sans lui, tout s’effondre – comme un château de cartes, fragile, géant, bruyant mais prêt à tomber…

L’éclatement d’un modèle : le plan 2018 et ses répercussions

C’était censé être la récompense du siècle : en 2018, les actionnaires valident 56 milliards de dollars pour Musk, une somme à donner le tournis même aux milliardaires les plus blasés. Mais la justice américaine n’a pas tardé à sortir les griffes : la cour du Delaware s’est invité dans le bal, pointant du doigt un manque de transparence, des conflits d’intérêt, une gouvernance vacillante. Plan suspendu, contesté, puis remplacé par un pactole temporaire de 29 milliards pour deux années de loyauté forcée – un deal quasi hollywoodien, où chaque clause claque comme un coup de fouet. Le conseil d’administration joue gros, ose tout, même au risque de faire exploser la volatilité du titre. Questions surgissent : combien Musk est-il prêt à sacrifier ? Combien Tesla est-elle prête à dépenser, encore et encore, pour conserver son étoile polaire ?

En coulisses, la tension monte. Les discussions s’étirent, s’enlisent parfois, sur le nombre d’actions, sur la durée du pacte, sur le sort des anciens plans de bonus. Ce n’est plus simplement un problème financier, mais un affrontement entre deux visions du pouvoir : Musk exige plus de droits de vote, veut monter à 25% du capital pour dominer la table, sans pouvoir être « renversé si jamais je deviens fou », confie-t-il. Ironie mordante… La négociation, elle, n’a rien d’un jeu d’enfant. Le vertige gagne les administrateurs, mais la machine continue – tant que Musk reste, l’audace peut tenir, la marque peut respirer…

Mais si demain la justice rétablit le plan de 2018, tout sera à refaire. Pas de double trempette dans la piscine aux milliards, prévient Tesla. Contrat annulé, bonus revu, tensions nouvelles. La saga Musk, loin d’être finie, remue, agite, détourne l’attention des vrais problèmes : la chute des profits, la guerre des prix, les boycotts, la réputation en lambeaux. On dépense, on espère, on ne dort pas vraiment.

L’incroyable force d’attraction : Musk ou la dépendance Tesla

Impossible d’en faire abstraction. Au fil des procès, des rebondissements, Musk est omniprésent, magnétique, irrésistiblement polarisant. Pour chaque investisseur qui tremble, il en existe dix qui ne jurent que par lui. Tesla, c’est Musk. On assimile à tort ou à raison l’avenir de l’automobile électrique à sa pensée, à sa capacité de rebondir, de provoquer, d’inventer – parfois à la hâte, parfois à la rage, souvent à l’instinct. La dépense, colossale, reflète cette foi quasi religieuse en la personnalité du chef. On investit dans Musk plus que dans Tesla. Sa sortie provoquerait un séisme, un effondrement, une perte abyssale de confiance. Voilà pourquoi chaque milliard dépensé n’est pas seulement un pari, c’est un gage, une offrande pour conjurer le sort.

L’attractivité Musk fait écran aux analyses rationnelles. Les résultats de Tesla plongent, la concurrence progresse, le marché doute… Qu’à cela ne tienne. Pour les fidèles, Musk reste le seul à même de ramener le navire à bon port, quitte à griller des réserves, à sacrifier le court terme pour un long terme incertain. L’image du génie domine tout : Tesla, créature de Musk, ne survivrait pas sans lui. L’administrateur « Dana » parle de Musk comme de l’« actif le plus important » de la compagnie… Rien ne sera trop cher, rien ne sera trop osé pour le maintien du capitaine.

La tension monte à mesure que les délais judiciaires s’étirent. Les investisseurs rongent leur frein, la presse guette chaque tweet, chaque phrase à double tranchant… C’est la saga brutale du siècle, où les héros sont aussi des tyrans, où la vision électrise mais la réalité titube.

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