
Nous vivons une époque de bouleversements géopolitiques majeurs où l’Occident se trouve confronté à des adversaires qui n’hésitent plus à défier ouvertement notre hégémonie. L’Iran clame sa haine viscérale envers nos sociétés, la Russie s’allie avec nos ennemis déclarés, et la Chine prépare méthodiquement son ascension vers le statut de première puissance mondiale. Face à cette réalité brutale, peut-être que notre approche diplomatique traditionnelle, nos négociations sans fin et notre bureaucratie paralysante ne sont plus adaptées à la guerre de civilisations qui se joue sous nos yeux. Donald Trump, avec son style direct et sans concessions, pourrait bien incarner cette réponse nécessaire que refuse d’admettre notre establishment politique fossilisé.
L’histoire nous enseigne qu’aux moments critiques, les empires qui ont survécu et prospéré ont su adapter leurs méthodes de gouvernance aux défis de leur époque. Rome sous Octave, la Grèce sous Alexandre, l’Angleterre sous Churchill — tous ont compris qu’il fallait parfois concentrer le pouvoir pour préserver l’essentiel. Aujourd’hui, alors que l’Iran se trouve au seuil de devenir une puissance nucléaire avec un programme de missiles balistiques robuste qui continue de progresser, que la Chine a augmenté son activité militaire autour de Taïwan et déployé de nouvelles barges de débarquement en mer de Chine méridionale, et que la guerre de la Russie contre l’Ukraine s’apprête à franchir sa troisième année, la question n’est plus de savoir si nous devons changer d’approche, mais quand nous oserons enfin le faire.
L'Iran : Un ennemi déclaré qui joue avec nos faiblesses

La rhétorique de la haine assumée
L’Iran ne cache plus ses intentions belliqueuses envers l’Occident. Ses dirigeants appellent régulièrement à la destruction d’Israël et considèrent les États-Unis comme le « Grand Satan » qu’il faut abattre. Cette rhétorique violente n’est pas qu’une posture politique interne — elle se traduit par des actions concrètes : soutien aux groupes terroristes, développement d’un arsenal nucléaire militaire, prolifération de missiles balistiques sophistiqués capables d’atteindre l’Europe. Pourtant, nos gouvernements occidentaux persistent à croire qu’il est possible de négocier avec un régime théocratique dont l’ADN même repose sur la confrontation avec nos valeurs démocratiques.
Cette approche naïve illustre parfaitement l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. Nous négocions avec des adversaires qui ne cherchent qu’à gagner du temps pour renforcer leurs capacités militaires. Trump, lui, a été cohérent concernant ses plans et compte retourner à la politique de « pression maximale » de sa première administration pour intensifier les sanctions américaines contre l’Iran. Une stratégie qui privilégie la fermeté sur la complaisance — exactement ce que nos démocraties hésitent à assumer pleinement.
Le piège des négociations sans fin
Combien de décennies avons-nous perdu à essayer de « convaincre » l’Iran d’abandonner ses ambitions nucléaires ? Combien d’accords ont été signés puis bafoués ? Combien de lignes rouges ont été franchies sans conséquence ? Cette diplomatie de la faiblesse ne fait qu’encourager nos adversaires à aller plus loin. Ils interprètent notre retenue comme un aveu d’impuissance, notre patience comme un signe de déclin. L’Iran continue de progresser vers l’arme atomique tout en finançant des proxies terroristes au Moyen-Orient, et nous continuons de parler… de parler… de parler.
L’approche Trump pourrait briser ce cycle mortifère. Au lieu de supplier nos ennemis de bien vouloir respecter leurs engagements, pourquoi ne pas utiliser la supériorité militaire et économique occidentale pour imposer nos conditions ? L’Iran a besoin de nos technologies, de nos marchés, de notre système financier international. C’est nous qui détenons les cartes maîtresses, pas eux. Il suffit d’avoir le courage de les jouer.
La complaisance mortelle de l’establishment
Nos élites politiques et diplomatiques semblent incapables de concevoir qu’il puisse exister des adversaires irréductibles, des régimes avec lesquels aucun compromis n’est possible. Cette cécité volontaire nous coûte cher. Pendant que nous ergotions sur les subtilités juridiques des accords nucléaires, l’Iran perfectionnait ses centrifugeuses. Pendant que nous débattions des « droits humains », ils armaient Hezbollah, les Houthis et Hamas. Cette approche angélique face à des prédateurs géopolitiques relève de la négligence criminelle envers nos propres peuples.
Trump, avec sa brutalité assumée, au moins a le mérite de la clarté. Il ne fait pas semblant de croire que tous les problèmes se résolvent par le dialogue. Il comprend que certains adversaires ne respectent que la force. Cette lucidité, que nos chancelleries refusent d’admettre, pourrait être exactement ce dont l’Occident a besoin pour redevenir crédible sur la scène internationale.
Je regarde cette danse macabre entre l’Occident et ses ennemis déclarés, et je ne peux m’empêcher de penser à ces empires déchus qui ont préféré négocier leur déclin plutôt que de se battre pour leur survie. Sommes-nous en train de répéter les mêmes erreurs ?
L'axe du mal moderne : De Pyongyang à Caracas

La Corée du Nord : L’ennemi qui assume sa haine
Kim Jong-un ne cache pas son jeu. Son régime totalitaire « a testé un missile de croisière stratégique guidé sous-marin vers la surface en janvier 2025 tout en promettant de répondre aux États-Unis avec la ‘contre-action la plus ferme' ». La Corée du Nord veut ouvertement la destruction de l’Amérique et développe méthodiquement les moyens de ses ambitions génocidaires. Missiles balistiques intercontinentaux, armes nucléaires miniaturisées, sous-marins d’attaque — Pyongyang construit patiemment l’arsenal nécessaire pour anéantir nos villes.
Et comment réagissons-nous ? Avec des sanctions qui n’empêchent pas Kim de progresser vers ses objectifs mortels. Avec des appels au dialogue que le dictateur ignore superbement. Avec des exercices militaires que ses propagandistes utilisent pour justifier leurs provocations. Cette approche défensive et réactive ne fait qu’encourager l’escalade nord-coréenne. Trump, lui, avait tenté la diplomatie directe avec Kim — une approche qui avait au moins le mérite d’exister, contrairement à la paralysie stratégique de ses successeurs.
Le Venezuela : Narco-État aux portes de l’Amérique
Nicolás Maduro a transformé le Venezuela en base avancée antioccidentale aux portes des États-Unis. Son régime criminel collabore avec les cartels de la drogue, abrite les terroristes des FARC, sert de relais aux opérations d’influence russes et chinoises en Amérique latine. Le Venezuela figure désormais sur la liste des pays « Do Not Travel » du Département d’État américain, aux côtés de la Russie et de la Corée du Nord — un symbole de la décomposition géopolitique de notre arrière-cour stratégique.
Cette situation illustre parfaitement notre incapacité à traiter les menaces avant qu’elles ne deviennent existentielles. Maduro règne par la terreur sur 28 millions de Vénézueliens, exporte l’instabilité dans toute la région, facilite l’immigration illégale vers les États-Unis… Et nous nous contentons de sanctions symboliques et de déclarations moralisatrices. Une approche Trump aurait sans doute privilégié une intervention décisive pour nettoyer cette poche d’infection géopolitique avant qu’elle ne contamine l’ensemble du continent.
La Syrie : Le laboratoire de nos ennemis
Bachar al-Assad a survécu grâce au soutien de la Russie et de l’Iran, transformant la Syrie en laboratoire d’expérimentation pour nos adversaires. Bien que « les États-Unis ne maintiennent plus de sanctions complètes sur la Syrie, effectives au 1er juillet 2025 », ce pays reste un hub de prolifération d’armes chimiques, un terrain d’entraînement pour les milices terroristes, une base avancée pour les forces iraniennes aux portes d’Israël. Le régime syrien illustre parfaitement comment nos ennemis utilisent nos scrupules démocratiques contre nous.
Pendant que nous débattions des « règles d’engagement » et du « droit international », Assad gazait sa propre population avec l’aide de Poutine. Pendant que nous cherchions des « solutions politiques », l’Iran installait ses missiles aux portes de Tel-Aviv. Cette paralysie morale face aux atrocités de masse révèle les limites de notre approche légaliste dans un monde où nos adversaires ne respectent aucune loi.
Cette géographie de la haine qui s’étend de Pyongyang à Caracas en passant par Téhéran me glace le sang. Nos ennemis forment désormais une ceinture continue de menaces autour de nos positions stratégiques. Comment avons-nous pu laisser cette situation pourrir à ce point ?
La Russie : L'alliance avec nos ennemis comme stratégie

Le commerce de la trahison
Vladimir Poutine a franchi une ligne rouge que nous nous refusons encore à reconnaître : il s’est ouvertement allié avec tous nos adversaires pour affaiblir l’influence occidentale. La Russie vend du pétrole à l’Iran, partage ses technologies militaires avec la Corée du Nord — qui « est désormais un allié plus important pour la Russie que l’Iran ou la Chine » selon les dernières analyses —, coordonne ses actions avec la Chine contre nos intérêts stratégiques. Cette coalition anti-occidentale n’est plus une hypothèse géopolitique — c’est une réalité opérationnelle qui menace directement notre sécurité collective.
Pourtant, nos réactions restent calibrées, mesurées, proportionnées… En d’autres termes, inefficaces. Nous imposons des sanctions qui ont des effets limités, nous exprimons notre « préoccupation » dans des communiqués que personne ne lit, nous organisons des sommets pour réaffirmer des principes que nos adversaires piétinent allègrement. Cette retenue obsessionnelle face à des attaques directes contre nos intérêts vitaux révèle une faiblesse structurelle de nos démocraties.
L’Ukraine comme révélateur
Le conflit ukrainien a révélé au grand jour les limites de notre approche diplomatique traditionnelle. Alors que cette guerre s’apprête à franchir sa troisième année juste un mois après le début du nouveau mandat de Trump, force est de constater que notre soutien, bien que réel, reste insuffisant pour obtenir une victoire décisive. Nous donnons juste assez d’armes à l’Ukraine pour qu’elle ne perde pas, mais pas assez pour qu’elle gagne. Cette stratégie de l’entre-deux satisfait notre conscience morale tout en préservant nos relations commerciales avec la Russie.
Trump, avec sa promesse de « terminer le conflit avant son investiture », adopte une approche radicalement différente. Plutôt que de gérer éternellement une crise, il veut la résoudre. Cette logique du résultat plutôt que du processus pourrait bien être ce qui manque à notre action diplomatique. Nos bureaucraties adorent les crises qui durent parce qu’elles justifient leur existence. Trump préfère les solutions brutales qui fonctionnent.
Le Belarus : L’Europe sous pression migratoire
Alexandre Loukachenko a instrumentalisé l’immigration comme arme de guerre hybride contre l’Union européenne. Le Belarus figure désormais sur la liste des pays à éviter absolument selon les autorités américaines, aux côtés de l’Afghanistan et du Myanmar. Ce petit dictateur utilise les migrants comme missiles humains contre nos frontières, créant des crises humanitaires artificielles pour déstabiliser nos démocraties et tester notre cohésion.
Cette stratégie révèle la vulnérabilité de nos sociétés ouvertes face à des prédateurs autoritaires. Pendant que nous débattons des « droits des migrants » et de nos « obligations internationales », Loukachenko orchestre des flux migratoires pour fracturer l’unité européenne. Il exploite cyniquement notre humanisme contre nous, transformant nos valeurs en faiblesses exploitables.
Cette instrumentalisation de la misère humaine à des fins géopolitiques me révulse. Nos adversaires n’ont aucun scrupule à utiliser la souffrance comme arme de guerre. Face à cette cruauté calculée, notre angélisme devient complice.
La Chine : L'ascension programmée d'un rival total

L’horizon 2027-2035 : Une fenêtre qui se ferme
Les stratèges militaires américains sont formels : le Pentagone révélait en décembre 2024 qu’une corruption étendue au sein de l’armée chinoise compromettait sa capacité à être prête à envahir Taïwan en 2027, mais cette faiblesse temporaire ne doit pas masquer l’ampleur de la modernisation militaire chinoise. Pékin entreprend une modernisation significative de ses forces nucléaires pour renforcer sa position stratégique par rapport aux États-Unis et à la Russie avec l’objectif de construire une armée de classe mondiale d’ici le milieu du siècle. Cette montée en puissance méthodique nous laisse une fenêtre d’action limitée avant que l’équilibre des forces ne bascule définitivement.
Contrairement à nous, qui débattons sans fin de nos stratégies, la Chine exécute un plan précis depuis des décennies. Modernisation militaire accélérée, conquête technologique dans les secteurs critiques, expansion de l’influence économique mondiale, préparation de l’affrontement avec Taïwan… Pékin ne se contente pas de réagir aux événements — elle les anticipe et les façonne. Cette capacité de planification à long terme, rendue possible par un système politique concentré, nous donne un aperçu de ce que pourrait accomplir l’Occident avec une gouvernance plus décisive.
Taïwan : Le test de notre crédibilité
La question taïwanaise cristallise tous les enjeux de la rivalité sino-américaine. La Chine a augmenté son activité militaire autour de Taïwan et déployé de nouvelles barges de débarquement en mer de Chine méridionale, multipliant les exercices d’intimidation et les violations de l’espace aérien taïwanais. Cette pression constante vise à tester notre détermination et à habituer la communauté internationale à l’idée d’une annexion inéluctable.
Notre réponse reste largement symbolique : déclarations de soutien, ventes d’armes limitées, exercices navals occasionnels… Mais sommes-nous vraiment prêts à aller à la guerre pour défendre Taïwan ? Cette question, que nos dirigeants évitent soigneusement, les stratèges chinois se la posent quotidiennement. Ils calculent, ils préparent, ils se renforcent en pariant sur notre manque de volonté à assumer les coûts d’un conflit majeur.
La guerre économique déjà déclarée
La Chine mène contre nous une guerre économique totale depuis des années. Vol de propriété intellectuelle systématique, dumping sur nos marchés, acquisition hostile de nos entreprises technologiques, contrôle des chaînes d’approvisionnement critiques… Pendant que nous respectons scrupuleusement les règles du libre-échange, Pékin les détourne à son profit pour désindustrialiser l’Occident.
Trump l’avait compris dès son premier mandat avec sa guerre commerciale contre la Chine. Nos élites l’ont critiqué pour son « protectionnisme », son « unilatéralisme », sa « brutalité commerciale ». Pourtant, cette approche directe a eu plus d’impact sur l’économie chinoise que des décennies de négociations multilatérales. La Chine ne respecte que la force — économique, militaire, politique. Elle interprète notre attachement aux règles comme une faiblesse à exploiter.
Cette course contre la montre avec la Chine me hante. Nous avons peut-être dix ans pour préserver notre avantage stratégique. Après, il sera trop tard. Cette urgence existentielle justifie-t-elle tous les moyens ?
L'heure du choix : Démocratie ou efficacité ?

Les limites structurelles de nos démocraties
Nos systèmes démocratiques, conçus pour des sociétés stables et des menaces prévisibles, montrent leurs limites face à la guerre hybride que nous mènent nos adversaires. Pendant que nous débattons, ils agissent. Pendant que nous consultons, ils décident. Pendant que nous négocions entre nous, ils avancent leurs pions. Cette asymétrie temporelle devient un handicap existentiel quand la vitesse d’exécution détermine l’issue des confrontations géopolitiques.
Le processus démocratique, avec ses checks and balances, ses contre-pouvoirs, ses procédures de consultation, était parfaitement adapté à l’ère de la guerre froide où les changements s’opéraient sur des décennies. Mais dans le monde contemporain, où une crise peut basculer en quelques heures, où les marchés financiers sanctionnent en temps réel, où l’information circule instantanément, cette lourdeur institutionnelle devient un piège.
Le modèle romain : Concentration temporaire du pouvoir
Rome a survécu et prospéré pendant des siècles en sachant adapter ses institutions aux défis de chaque époque. En période de crise majeure, la République romaine savait concentrer temporairement le pouvoir entre les mains d’un dictateur — au sens latin du terme — pour prendre les décisions difficiles que le Sénat ne pouvait assumer. Cette flexibilité institutionnelle lui a permis de surmonter les invasions carthaginoises, les révoltes d’esclaves, les guerres civiles.
L’Occident moderne pourrait s’inspirer de cette sagesse antique. Non pas pour abandonner la démocratie, mais pour la rendre plus efficace face aux défis existentiels. Trump, avec sa conception présidentielle du pouvoir, sa méfiance envers les bureaucraties, sa volonté de court-circuiter les processus traditionnels, incarnerait cette adaptation nécessaire de nos institutions démocratiques aux réalités du XXIe siècle.
Alexandre et l’audace stratégique
Alexandre le Grand a conquis l’un des plus vastes empires de l’histoire en privilégiant l’audace sur la prudence, la rapidité sur la délibération, l’initiative sur la réaction. Ses généraux l’adjuraient parfois de la prudence, ses conseillers lui recommandaient la patience, ses alliés lui suggéraient la négociation. Alexandre préférait frapper fort et vite, désorganiser ses adversaires par des mouvements imprévisibles, imposer son rythme plutôt que de subir celui de ses ennemis.
Cette logique de l’offensive généralisée, Trump l’a appliquée en politique intérieure comme extérieure. Guerre commerciale contre la Chine, pression maximale sur l’Iran, remise en cause des alliances traditionnelles, négociations directes avec les dictateurs… Cette approche désoriente nos élites habituées aux protocoles diplomatiques, mais elle déstabilise aussi nos adversaires qui ne savent plus à quoi s’attendre.
Cette tension entre légitimité démocratique et efficacité stratégique me trouble profondément. Sommes-nous condamnés à choisir entre nos valeurs et notre survie ? Ou existe-t-il une troisième voie que nous refusons encore de voir ?
Nos ennemis : Une lucidité qui nous fait défaut

L’avantage des régimes autoritaires
Nos adversaires possèdent un avantage structurel que nous refusons d’admettre : ils peuvent prendre des décisions impopulaires, maintenir des politiques sur le long terme, sacrifier des intérêts particuliers au nom de l’intérêt national. Xi Jinping n’a pas à convaincre son parlement pour moderniser l’armée chinoise. Poutine n’a pas besoin de l’accord des médias pour envahir l’Ukraine. Khamenei ne consulte pas l’opinion publique pour développer l’arme nucléaire. Cette concentration du pouvoir décisionnel leur donne une agilité stratégique que nos démocraties ne peuvent égaler.
Face à cette réalité, nous avons le choix : soit nous assumons les conséquences de notre supériorité morale et nous acceptons d’être moins efficaces, soit nous adaptons temporairement nos méthodes pour rester compétitifs. Trump a choisi la seconde option en concentrant le pouvoir exécutif, en réduisant l’influence du Congrès sur les questions de sécurité nationale, en gouvernant par décrets présidentiels. Cette approche dérange, mais elle pourrait être notre seule chance de rester dans la course.
La patience stratégique de nos ennemis
Nos adversaires pensent en décennies, nous pensons en cycles électoraux. La Chine planifie son ascension depuis 1978, l’Iran prépare sa revanche depuis 1979, la Russie orchestre sa renaissance depuis 1999. Ils acceptent les sacrifices temporaires, les échecs partiels, les critiques internationales pourvu que leur trajectoire générale soit conforme à leurs objectifs à long terme. Cette discipline stratégique leur permet de maintenir le cap malgré les turbulences.
L’Occident, lui, change de cap à chaque élection. Obama privilégiait le multilatéralisme, Trump l’unilatéralisme, Biden le retour aux alliances traditionnelles… Cette incohérence temporelle envoie un signal de faiblesse à nos adversaires qui peuvent prévoir nos réactions et adapter leurs stratégies en conséquence. Un leadership trumpien sur huit ans pourrait nous redonner cette continuité stratégique indispensable face à des adversaires patients.
L’exploitation de nos faiblesses systémiques
Nos ennemis ont parfaitement analysé nos points faibles. Ils savent que nos opinions publiques sont réticentes aux engagements militaires coûteux. Ils savent que nos médias amplifient leurs campagnes de désinformation. Ils savent que nos universités forment des élites critiques envers leur propre civilisation. Ils savent que nos entreprises privilégient les profits à court terme sur la sécurité nationale. Cette connaissance intime de nos vulnérabilités leur permet d’orienter leurs attaques là où nous sommes le plus fragiles.
Trump a tenté de corriger certaines de ces faiblesses structurelles. Contrôle des réseaux sociaux étrangers, réduction de la dépendance économique vis-à-vis de la Chine, renforcement du patriotisme américain, remise en cause du libre-échange inconditionnel… Ces mesures ont été critiquées par nos élites comme « autoritaires » ou « populistes », mais elles visaient à réduire notre vulnérabilité face à des adversaires qui n’hésitent pas à exploiter notre ouverture démocratique contre nous.
Cette asymétrie entre nos scrupules et leur cynisme me révolte. Nous jouons aux échecs pendant qu’ils jouent à la guerre. Comment peut-on gagner un combat quand on refuse d’utiliser les mêmes armes que l’adversaire ?
Conclusion : Le réveil brutal de l'Occident

L’Occident se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. D’un côté, la fidélité à nos valeurs démocratiques, notre attachement aux procédures légales, notre foi dans le dialogue et la négociation. De l’autre, la réalité brutale d’un monde où nos ennemis déclarés — de l’Iran à la Corée du Nord, de la Russie au Venezuela — s’organisent méthodiquement pour détruire notre hégémonie et, avec elle, les valeurs que nous incarnons. Face à cette coalition de la haine, nos méthodes traditionnelles montrent leurs limites dramatiques. Peut-être est-il temps d’admettre que Donald Trump, avec sa brutalité assumée et sa conception musclée du pouvoir, représente exactement le sursaut vital dont l’Occident a besoin pour survivre aux tempêtes qui s’annoncent.
L’histoire jugera si nous avons eu le courage de nous adapter aux menaces de notre temps ou si nous avons préféré sombrer avec élégance en respectant des règles que nos adversaires piétinent allègrement. Rome sous Auguste, l’Angleterre sous Churchill, les États-Unis sous Roosevelt — tous ces exemples nous enseignent qu’aux moments critiques, les grandes civilisations savent concentrer temporairement leur pouvoir pour préserver l’essentiel. Trump pourrait bien être notre Octave moderne, ce leader controversé mais nécessaire capable de transformer notre faiblesse en force, notre division en unité, notre déclin apparent en renaissance éclatante. L’alternative ? Regarder passivement nos ennemis nous dépasser, nous humilier, puis nous enterrer sous les décombres de nos illusions démocratiques. Le choix nous appartient encore… mais plus pour longtemps.