JD Vance défie l’Histoire : Poutine plierait à deux conditions, et l’ombre d’une nouvelle guerre mondiale s’étire
Auteur: Maxime Marquette
Il suffit parfois d’une phrase pour électriser le monde. JD Vance, sénateur sensation politique devenu l’un des hommes forts du camp Trump, affirme que Vladimir Poutine aurait accepté deux demandes majeures lors de pourparlers officieux. Une annonce tonitruante qui secoue les équilibres, qui alimente les doutes, qui nourrit les fantasmes. Car quiconque prétend “avoir les clés de Poutine” manipule forcément l’ADN explosif de la géopolitique mondiale. Le timing est délirant : alors que la guerre en Ukraine s’enlise, que les tensions se répandent dans un monde multipolaire, voilà que Vance brandit sa bombe rhétorique — et la lie à un appel direct sur les “guerres mondiales”. Les deux mots, collés, suffisent à embraser les esprits : World Wars.
L’onde de choc est évidente. Soit Vance bluffe, soit il révèle des coulisses terrifiantes. Les chancelleries oscillent entre panique et incrédulité. Mais pour les foules, la perception est simple : Poutine aurait cédé, et JD Vance se présente comme celui qui détiendrait la formule de paix… ou de chaos. Car quand on brandit de tels propos, on ne joue plus avec la politique intérieure américaine. On joue avec l’imaginaire planétaire de la guerre et de la paix, avec l’ADN collectif de l’humanité traumatisée par la perspective d’une troisième guerre mondiale.
Les deux “conditions” mises en avant

Une promesse d’arrêter l’élargissement de l’Otan
La première “concession” que JD Vance attribue à Vladimir Poutine est explosive : selon lui, le maître du Kremlin se dirait prêt à accepter une fin nette à l’expansion de l’Otan vers l’est. Autrement dit : geler, figer, stopper les ambitions de Kiev et d’autres pays à rejoindre l’alliance militaire occidentale. C’est une vieille obsession de Moscou. Et si JD Vance dit vrai, il prétend que Poutine offrirait un compromis historique : pas d’élargissement, en échange d’un arrêt des combats. Mais cette concession, présentée comme telle, est en vérité un piège. Car c’est offrir à Poutine une victoire politique sans canons : enterrer l’avenir euro-atlantique de l’Ukraine, neutraliser ses rêves de rejoindre l’Ouest. Pour certains, c’est du réalisme. Pour d’autres, une capitulation masquée.
Les alliés européens hurlent déjà. Car cette idée revient à valider ce que Moscou exige depuis des décennies : une zone grise de dominations. L’Otan, privée de son extension, perd son rôle de bouclier. L’Europe centrale tremble. Si un tel accord était signé, il ressemblerait plus à une mutilation géopolitique qu’à une paix durable. JD Vance ouvre ainsi une boîte de Pandore : la promesse d’une “solution diplomatique” qui ressemble surtout à une cession imperiale faite à Poutine.
Le statu quo territorial en Ukraine
La deuxième “condition” attribuée par JD Vance est encore plus brutale : reconnaître le statu quo territorial actuel. Autrement dit : admettre que la Crimée, le Donbass et d’autres régions occupées par la Russie resteraient sous son giron — au moins pour l’instant. C’est une ligne rouge pour Kiev, mais une ligne de confort pour Moscou. Pour Vance, ce serait le prix à payer pour “éviter une nouvelle guerre mondiale”. Mais à quel prix ? Reconnaître par défaut la conquête armée, c’est violer l’ordre mondial tout entier. C’est envoyer le message glaçant aux autres puissances : attaquez, occupez, puis négociez, et vous gagnerez.
Si ce “deal” existe vraiment, il est funeste : il récompense l’agression. Mais stratégiquement, il offre un argument à Vance : “Avec deux gestes, nous évitons l’apocalypse.” Voilà son message. Soit on accepte les pertes comme irréversibles, soit on prend le risque de l’escalade. À peine formulé, ce dilemme se répand dans les chancelleries comme un poison. Et chacun doit se demander : sauve-t-on le monde en sacrifiant l’Ukraine ? Ou protège-t-on l’Ukraine au risque de déclencher la Troisième Guerre mondiale ?
Le prix du compromis faustien
Le problème est simple : aucun compromis n’est jamais gratuit. Poutine ne “cède” rien — c’est le monde qui lui céderait tout. Les deux demandes sont en réalité ses lignes de victoire. JD Vance, en les présentant comme un accord envisageable, renverse la narration américaine. Là où l’Occident parlait de résister, il ouvre la porte à un troc infernal : renoncer pour survivre. Et ce troc, une fois sur la table, devient un venin qui divise alliés, menace marchés, déchire peuples. Parler de paix est noble. Mais vendre la paix sur l’autel de deux concessions stratégiques, c’est livrer la planète au monstre qu’on prétendait dompter.
La vraie bombe, ce n’est pas le contenu. C’est la publicité que Vance en fait. Car en brandissant cela comme victoire, il normalise l’inacceptable. Et dans une époque instable, normaliser l’inacceptable, c’est tendre la mèche vers un baril de poudre nommé Guerre mondiale.
La rhétorique des “World Wars”

L’arme ultime : brandir l’Apocalypse
JD Vance ne s’est pas contenté de ces deux propositions. Il les a lestées du mot qui effraie : “World Wars”. La menace, brandie comme outil rhétorique, est claire : soit nous acceptons ces conditions, soit nous marchons tout droit vers une nouvelle guerre mondiale. Ce n’est pas un argument diplomatique. C’est un chantage planétaire. Le sénateur défie le monde entier : pliez, ou brûlez. Ses partisans y voient un réalisme pragmatique. Ses détracteurs un cynisme glaçant. Mais tous ressentent la même vibration : quand un politicien américain agite le spectre de la fin du monde, la planète tremble.
Cette stratégie fait mouche. Car personne ne veut revivre l’horreur totale. Chaque comparaison réveille la mémoire collective des tranchées, des bombes atomiques, des millions de morts. Dire “Seconde Guerre mondiale” est déjà douloureux. Dire “Troisième” est mille fois pire. C’est mettre le doigt sur une cicatrice trop fraîche. C’est prendre le traumatisme universel comme levier de persuasion. Vance, en liant son pseudo-accord à l’apocalypse, allume une torche dans une forêt sèche. Le feu peut tout emporter.
L’effet hypnotique sur les foules
Aux États-Unis, son message divise. Sa base y trouve un résonnement : protéger “les garçons américains” de la guerre, en payant un prix géopolitique lointain. Dans les autres camps, ses propos déclenchent un rejet profond. Mais dans tous les cas, il impose son cadre : désormais, on discute non pas de l’Ukraine seule, mais de l’éventualité d’une guerre mondiale. Il a élargi le champ de peur. Il a déplacé les projecteurs. Et ce cadrage, hypnotique, emporte tout. Car personne ne veut mourir pour Kiev, mais tout le monde veut éviter un champ de ruines nucléaire. Voilà sa victoire rhétorique : enfermer les peuples dans une équation manipulée.
Les populations effrayées finissent toujours par céder. Elles sont malléables au nom de leur survie. Et JD Vance le sait. Son ton mêle gravité et assurance. Mais derrière, c’est un poison idéologique : réduire la liberté d’autrui pour sauver votre peau. Et ce poison, il se répand déjà dans les débats américains, européens, et au-delà.
Le miroir des années 30
Ce mécanisme n’est pas neuf. Dans les années 30, l’ombre d’une nouvelle guerre mondiale avait été l’argument ultime pour céder face aux tyrans. On négociait, on concédait, on fermait les yeux. On croyait acheter la paix. On a récolté la guerre — plus brutale encore. Les mots de JD Vance, sous des habits modernes, résonnent avec cet héritage macabre. Non, on n’achète jamais la sécurité mondiale en concédant à un prédateur. On ne fait que lui gonfler les muscles. Et quand il est rassasié, il frappe encore plus fort.
En évoquant constamment les “World Wars”, Vance ne propose pas d’éviter la catastrophe : il en prépare les conditions. Il donne aux tyrans la boussole morale pour exiger toujours plus, pour tester toujours plus, pour croire que l’Occident recule. Ses mots ne vaccinent pas le monde contre l’Apocalypse. Ils rapprochent le monde du précipice.
Un coup politique autant qu’international

Vance candidat avant d’être stratège
Ne nous trompons pas : JD Vance n’est pas qu’un sénateur. Il est un homme en ascension météorique dans le camp Trump, possiblement colistier, instrument de la revanche républicaine. Ses mots ne sont pas arbitraires : ils visent un impact électoral. Parler de paix mondiale, accuser Biden de préparer la Troisième Guerre, mettre en scène un pseudo-compromis avec Poutine — c’est un scénario calibré pour séduire les électeurs fatigués de la guerre et apeurés par l’avenir. Ce n’est pas une simple sortie géopolitique. C’est une campagne électorale en mode apocalypse.
Et le danger est là. Car quand la politique intérieure américaine brandit les menaces planétaires, tout l’équilibre global se fissure. Les rivaux se frottent les mains. Les alliés paniquent. Et les peuples croient que leur destin se joue dans une équation simplifiée : céder à Moscou ou mourir en guerre mondiale. Cette simplification est une mutilation. Mais elle fonctionne. Car les électeurs ne décortiquent pas toujours. Ils réagissent à l’émotion brute. Et l’émotion brute, c’est la peur. JD Vance joue de la peur comme d’un violon à trois cordes : l’Amérique, la paix, et l’Apocalypse.
L’effet ricochet sur Biden et les démocrates
Pour l’administration Biden, c’est un cauchemar. Car réfuter JD Vance, c’est apparaître comme belliciste. Mais céder à ses récits, c’est apparaître comme faible. Dans ce piège discursif, Biden se débat. Et Vladmir Poutine observe le spectre américain s’auto-devorer. C’est une bénédiction stratégique pour Moscou : voir l’Occident débattre non plus de soutien à Kiev, mais d’éviter la Troisième Guerre, c’est déjà une victoire. Car cela distrait, décourage, décale les priorités. Obama avait promis des lignes rouges. Biden, lui, se retrouve coincé entre deux hallucinations : la capitulation Vance ou la guerre planétaire brandie comme menace imaginaire.
Dans cette ambiance délirante, Moscou jubile. Chaque rival note la fracture américaine. Et JD Vance, même sans vouloir, offre à Poutine un spectacle diplomatique d’une valeur infinie : voir l’Amérique hésiter, se quereller, perdre sa cohérence. Une phrase, deux “concessions”, et une superpuissance paraît déjà divisée de l’intérieur. Voilà le pouvoir de la rhétorique incendiaire.
Une arme électorale qui contamine l’étranger
Ce qui est terrifiant, c’est la diffusion mondiale de cette rhétorique. Ce n’est pas uniquement un débat télévisé aux États-Unis. C’est une onde qui se répand en Europe, en Asie, en Afrique. Des gouvernements commencent à douter : et si Washington allait vraiment basculer dans la diplomatie du renoncement ? Et chaque doute affaiblit l’Occident. Chaque fissure encourage les adversaires. Le discours d’un sénateur américain, en 2025, ne reste jamais local. Il re-compose l’équilibre mondial en direct. Et JD Vance l’a compris — ou s’en fiche. Peu importe. Le résultat, lui, est là : la peur contamine la planète entière.
Oui, un homme peut, par ses mots, changer la météo géopolitique mondiale. Et JD Vance, lui, s’érige en démiurge d’une Amérique repliée sur elle-même et d’un monde terrorisé par ses expressions. Son pari est clair : galvaniser son électorat en brandissant l’apocalypse. Le prix ? Le reste de l’humanité.
Les adversaires galvanisés

Le Kremlin voit une fenêtre
À Moscou, les mots de JD Vance sont accueillis comme une bénédiction. Car ils valident, implicitement, la stratégie de Poutine : tenir, provoquer, attendre que l’Occident se fissure. Et voilà qu’un sénateur américain offre sur un plateau ce que le Kremlin réclamait depuis 2014 : reconnaissance des conquêtes et gel de l’élargissement de l’Otan. C’est une victoire psychologique colossale. Poutine n’a pas à convaincre. Un élu américain le fait pour lui. Et cette victoire, sans chars, sans missiles, vaut toutes les batailles. Car désormais, Moscou pourra dire : “Voyez, même les Américains admettent que nous avons raison.”
C’est un rêve humide pour le Kremlin : défendre sa guerre par la voix d’un adversaire. JD Vance devient malgré lui le relais de la propagande russe. Ses mots, recyclés par les médias du Kremlin, se répètent en boucle : “L’Occident se divise.” Chaque citoyen russe y verra la preuve que la patience paye. Chaque général y verra un encouragement à continuer. Et chaque oligarque un signal que leurs sacrifices économiques trouvent écho. La guerre de Moscou reçoit ainsi un oxygène inattendu : une tribune offerte dans le théâtre américain.
Pékin se renforce dans l’ombre
La Chine, elle, lit autrement. Elle voit un Occident acculé, fissuré, prêt à céder. Et dans ce repli, Pékin trouve son autoroute. Car si les Européens et les Américains doutent déjà sur l’Ukraine, qu’en sera-t-il face à Taïwan ? La question, tacite, hante déjà Washington et Tokyo. Laisser la Russie mordre l’Ukraine, c’est offrir à Xi Jinping un précédent concret : “J’attaque, j’occupe, puis je discute.” Pékin comprend rapidement que la rhétorique de JD Vance est une carte blanche pour les révisionnistes planétaires. Chaque parole américaine de faiblesse nourrit les appétits chinois. Dans un monde où la perception dicte le réel, c’est un signal apocalyptique : d’autres conflits sont désormais encouragés.
Et Xi, stratège patient, jubile. Car l’Amérique, ébranlée de l’intérieur par son propre discours, n’a plus l’aura de protecteur universel. Elle ressemble davantage à un géant fissuré, divisé, au bord de l’implosion politique. Et c’est dans ces fissures que Pékin s’installe, se positionne, se projette comme alternative. L’imperium américain, rongé par l’auto-sabotage verbal de ses sénateurs, offre à la Chine un boulevard dégagé.
Les régimes marginaux exultent
Iran, Corée du Nord, Turquie même dans une certaine mesure, tous y voient un signe de faiblesse occidentale. Car si l’Amérique parle déjà de céder, cela signifie qu’elle n’a plus l’endurance. Pyongyang y verra la légitimation de ses chantages nucléaires. Téhéran y verra la promesse que ses provocations finissent par payer. Ankara, tiraillée entre blocs, y verra la preuve que l’Otan n’est qu’un colosse aux pieds d’argile. Chaque régime, habitué à exploiter les faiblesses, y trouve du raffermissement politique. JD Vance, sans le vouloir peut-être, a nourri la militarisation des hybrides et prédateurs du XXIe siècle.
Et ce constat est terrifiant : ses mots nourrissent aujourd’hui, non pas la paix, mais l’agressivité mondiale. Une simple phrase en Ohio ou à Washington devient du carburant pour des dictatures armées. Voilà la mondialisation de la peur : une rhétorique électorale américaine devient un mot d’ordre stratégique pour des faucons aux quatre coins du globe.
Peuples et marchés pris en otage

La finance mondiale en apnée
Un sénateur américain qui brandit la Troisième Guerre mondiale ne fait pas rire les marchés. Il les terrifie. Et la finance réagit toujours par réflexes primaires : fuite, dévaluation, spéculation. Wall Street ploie, l’euro vacille, l’Asie retient son souffle. Car si l’Occident troque sa force contre la peur, les marchés savent qu’ils entreront dans une décennie d’instabilité. L’argent est lâche ; il fuit les incertitudes. Et JD Vance en a ouvert un océan. Son discours n’est pas seulement une menace géopolitique : c’est une bombe financière dont les secousses secouent déjà des millions de foyers, partout dans le monde.
Chaque investisseur tremble. Chaque gouvernement ajuste. Chaque foyer s’inquiète. Ce jeu électoral américain a des répercussions à Bamako, à Paris, à Djakarta. Voilà la preuve ultime que la rhétorique de chaos n’est pas confinée. Elle se répand instantanément dans les prix, dans les taux, dans les dettes. Et les peuples du sud, comme ceux de l’Occident, en paieront la note — littéralement dans leurs factures.
Les peuples paralysés par la terreur
Ce n’est pas une peur abstraite. Elle se vit déjà par les conversations quotidiennes. “Et si la Troisième Guerre éclatait ?” devient une phrase normale au bureau, dans les cuisines, sur les réseaux sociaux. JD Vance a déplacé l’angoisse collective vers une nouvelle dimension : l’Apocalypse en pratique. Les familles, qui hier craignaient la crise économique, craignent aujourd’hui leur survie physique. Les élections américaines deviennent une question existentielle pour des millions d’individus qui n’ont pas le droit de vote à Washington. Et l’effet est terrifiant : la peur déforme les comportements. Elle pousse certains peuples à se radicaliser, d’autres à s’effondrer, tous à douter.
Voilà la victoire psychologique de JD Vance : infecter les esprits. Faire flotter au-dessus de chaque toit le spectre d’un cataclysme si ses idées ne sont pas suivies. C’est une mécanique de manipulation redoutable, vieux comme l’Histoire, mais amplifiée aujourd’hui par Internet et la globalisation. Et cette peur devient mondiale en quelques heures. Elle enferme la planète entière dans une cellule émotionnelle où les seules options sont la capitulation ou la guerre.
L’impuissance des diplomaties
Face à une telle rhétorique, les diplomates sont démunis. Comment répondre à une menace absurde mais globalement crédible parce que martelée ? Nier, c’est minimiser. Accepter, c’est légitimer. Alors ils se taisent. Et ce silence est dévastateur. Car il renforce l’image d’un monde, non seulement effrayé, mais paralysé. L’Occident, réduit au mutisme, donne l’impression d’être déjà sur la défensive. L’allié n’est plus le maître. Il devient un acteur ballotté par ses propres débats internes. Et l’ennemi se régale de cette impuissance.
La diplomatie se voulait masque de sérénité. Elle devient visage de la panique. JD Vance a donc atteint sa cible : imposer l’Apocalypse comme sujet invisible mais omniprésent, intouchable mais paralysant. Et dans les couloirs du pouvoir, ce malaise grossit et sape l’action. C’est la guerre psychologique 2.0 : plus besoin de tirer, il suffit de parler.
Une Amérique déchirée

Un camp trumpiste galvanisé
Dans l’Amérique intérieure, les partisans de Trump jubilent. JD Vance est devenu la voix de leur angoisse et de leur puissance. Il ose dire qu’un compromis est préférable à l’Apocalypse. Il ose défier l’élite démocrate “prête à envoyer vos fils mourir pour Kiev”. Cet électorat, épuisé par la guerre, hanté par le coût économique, trouve enfin un héros de sa lassitude. Vance leur dit ce qu’ils veulent entendre : abandonner l’Ukraine est une victoire morale, car cela évite l’enfer. Le récit est mensonger sur le fond. Mais il est dévastateur en popularité. Et dans une campagne, c’est l’adhésion émotionnelle qui compte, pas la vérité.
Le camp trumpiste se rengorge. Voici leur champion, leur prophète. À travers lui, Trump avance masqué : il laisse son colistier lancer les bombes verbales, observer les réactions, préparer le terrain. Et si demain il revient au pouvoir, les conditions sont déjà posées : sacrifier Kiev, sauver Washington — du moins en apparence. C’est un scénario électoral, mais aussi une trahison stratégique. Et pourtant, dans l’Amérique profonde, il séduit, il galvanise, il conquiert.
Les démocrates piégés
Pour Joe Biden et les siens, c’est une descente aux enfers. Répondre à JD Vance, c’est paraître belliciste. Ne pas répondre, c’est paraître faible. L’électorat perçoit déjà Biden comme hésitant. Vance accentue ce sentiment : face à lui, le président semble déphasé. Le narratif républicain est clair : “Trump et Vance apportent la paix, Biden apporte la guerre.” Peu importe que ce soit une illusion. La perception tue la réalité. Les démocrates sont pris dans un étau électoral doublé d’un piège géopolitique. Et le monde assiste à cette farce tragique : l’Amérique se dévore pour une élection, tandis que ses rivaux gagnent en crédibilité.
C’est un paradoxe atroce : plus l’Amérique débat de la guerre mondiale, plus elle se fragilise intérieurement, plus ses adversaires gagnent en puissance. Ce cycle toxique est nourri par une campagne électorale locale. Mais il enchaîne déjà la planète entière sous ses secousses.
Une fracture de civilisation
Au-delà du duel électoral, c’est une fracture profonde qui naît. Une Amérique qui se rêve pacificatrice au prix de la capitulation. Et une Amérique qui se veut encore bastion des alliances. Les deux identités s’opposent, se haïssent, se méprisent. Le pays s’écroule dans une guerre civile culturelle. Et cette guerre-là est tout aussi dangereuse pour l’Occident que n’importe quel missile russe. Car un empire divisé n’est plus qu’un géant fragile. Et ce géant-là, tout le monde le voit vaciller.
JD Vance, en brandissant la peur d’une Troisième Guerre mondiale, n’a peut-être pas seulement parlé de Kiev. Il a activé une fissure plus profonde : celle qui démonte l’Amérique de l’intérieur, et offre au monde le spectacle tragique d’une superpuissance auto-détruite par sa propre bouche.
Quand l’Histoire bégaie

Les années 30, encore
Hitler fut apaisé par des accords absurdes. Mussolini fut encouragé par les lâchetés. Les années 30 furent un catalogue de reculs — toujours justifiés par la même phrase : éviter une guerre mondiale. Ironie cruelle : ces concessions nourrirent la plus grande guerre mondiale que l’humanité ait connue. Et voici JD Vance qui rejoue exactement ce scénario. Ses mots résonnent d’un écho funeste. Oui, l’Histoire bégaie. Elle répète ses erreurs. Elle sourit cyniquement à ceux qui croient la contourner. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est Munich 2.0 — en live.
Les peuples oublient vite. Les populistes profitent de cette amnésie. Mais quiconque répète l’incantation “éviter la guerre mondiale” au prix des sacrifices d’aujourd’hui ne fait que préparer la guerre encore plus brutale de demain. L’histoire est implacable. Et Vance, en ignorant sa leçon, offre peut-être à la planète la répétition d’une tragédie mondiale.
La mécanique de l’erreur
Les guerres ne sont pas toujours choisies. Elles se déclenchent souvent par cumul d’erreurs, d’aveuglements, de lâchetés. JD Vance s’inscrit dans cette mécanique. Un mot. Un discours. Une rhétorique électorale. Et déjà, des débats stériles qui minent l’Occident, encouragent les dictatures, nourrissent la peur. C’est la mécanique parfaite de l’escalade involontaire. Et nous en voyons l’ébauche depuis sa déclaration. Ce n’est pas du théâtre. C’est une graine plantée. Et les graines de peur, dans l’Histoire, donnent toujours naissance à des récoltes de sang.
L’Apocalypse ne tombe jamais du ciel d’un coup. Elle se prépare, se sème, se murmure. Aujourd’hui, elle se prépare par des mots. Et demain, elle brillera peut-être par des bombes. Voilà pourquoi il est vital de ne pas se laisser berner par la rhétorique de Vance. Car ce qui nous paraît “absurde” aujourd’hui pourrait être l’excuse pour la guerre demain.
L’illusion de la sécurité immédiate
L’un des biais les plus puissants de l’esprit humain est la recherche de sécurité immédiate. JD Vance le manipule. “Sacrifions l’Ukraine, arrêtons l’Otan, et nous éviterons l’Apocalypse.” Mais c’est un mensonge. Cette sécurité, même si elle soulage pour un an ou deux, coûte infiniment plus cher à long terme. Car elle fabrique les monstres de demain. Hitler fut nourri par ces illusions. Poutine le serait aussi. Xi Jinping en profiterait. Et d’autres suivraient. Voilà la réalité : le prix de la paix immédiate est toujours une guerre encore plus vaste.
JD Vance incarne ainsi l’illusion la plus dangereuse : céder au tyran pour survivre. L’Histoire montre que c’est céder au tyran pour mourir plus tard, plus durement, plus massivement. Et cette leçon, oubliée, nous revient en pleine figure sous le vernis des années 2025.
Conclusion

JD Vance a frappé un coup de tonnerre. Il a affirmé que Poutine aurait accepté deux concessions, et il a brandi l’épouvantail suprême : la Troisième Guerre mondiale. En une phrase, il a craquelé l’Amérique, nourri Moscou et Pékin, paniqué les peuples, affaibli les marchés. Ses propos, enveloppés de prétention pacifiste, sont en réalité une mèche posée sur une poudrière mondiale. Ce n’est pas la paix qu’il promet. C’est la légitimation des monstres. Et légitimer les monstres, c’est préparer leur banquet de sang.
Le monde n’a donc pas le luxe de prendre JD Vance à la légère. Car rien n’est plus dangereux qu’un politicien qui manipule l’Apocalypse comme outil électoral. Son discours a déjà contaminé notre époque. Il a ouvert la porte au pire. À nous, maintenant, de choisir : rire de ses menaces comme un gag grotesque, ou voir en elles un spectre des tragédies passées. Mais une certitude me glace : les grandes guerres ne naissent pas toujours des bombes — elles naissent des mots. Et JD Vance vient peut-être d’en prononcer les premiers.